(Insertion demandée) Evelyne Sincère-assassinat : Deux mots au Président Jovenel Moïse

(Insertion demandée) Evelyne Sincère-assassinat : Deux mots au Président Jovenel Moïse

Je suis Elysée Jean-Baptiste : citoyen, sans défense, d’une République marquée du sang témoin des crimes que vous commanditez soit par votre silence, soit par votre indifférence.
Monsieur le Président de la République, voici donc ce message pour vous remercier de la promptitude de vos tweets funèbres. Ils tombent sur les cadavres comme des tracts pour annoncer aux (sur)vivants que les lendemains, pour le salut de votre quinquennat, seront tristes.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs


Monsieur le Président de la République, votre dernier tweet m’écœure. Vous dites être choqué par l’enlèvement suivi de l’assassinat de la jeune écolière Evelyne Sincère. C’est peut-être vrai. Vous ajoutez que « de telles atrocités sont inacceptables » mais vous oubliez expressément de dire qu’elles sont évitables dans un Etat responsable.
L’élève du Lycée Jacques Roumain, âgée de 22 ans, a été enlevée, le 29 octobre 2020. Quatre jours après, les ravisseurs ont jeté le cadavre de la fille dans une décharge, à Delmas 24. En tant que père de famille, vous êtes choqué après le forfait des bandits mais qu’avez-vous fait alors que l’information courait depuis jeudi.
Monsieur le Président de la République, ce n’est que maintenant vous demandez aux « autorités policières et judiciaires de mettre les bandits hors d’état de nuire ». La demande est trop tardive. Vos « autorités » ne pourront pas ramener Evelyne Sincère à la vie.
Vous n’êtes pas impliqué dans sa mort, dira-t-on, Monsieur le Président de la République. Mais vous êtes responsable pour avoir péché par omission. Chacun sait que votre gouvernement, dirigé par le Premier ministre, Joseph Jouthe, entretient de bonnes relations avec les bandits. D’ailleurs, le chef du Gouvernement, Jouthe, avait clairement confié, en avril 2020, qu’il cause toujours avec les bandits. Pourquoi, Monsieur le Président de la République, n’avez-vous pas demandé à M. Jouthe de négocier avec les kidnappeurs en vue de la libération d’Evelyne Sincère.
Monsieur le Président de la République, nous ne souhaitons pas, à travers ces deux mots, vous saisir de nos angoisses face à la dégradation de la situation sécuritaire du pays, nous voulons seulement vous dire que nous versons des larmes. Nous continuerons peut-être pendant longtemps de verser des larmes jusqu’à ce qu’elles deviennent un torrent furieux qui emportera avec lui les monstres qui sont à votre service. Le pays ne mourra pas. Vive Haiti ! Vive Haiti ! Vive Haiti !
Elysée Jean-Baptiste
Citoyen
Pétion-Ville, le 2 novembre 2020

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