Lutte contre la désertification et la sécheresse en Haïti, le MDE et ses partenaires resserrent leurs liens

Lutte contre la désertification et la sécheresse en Haïti, le MDE et ses partenaires resserrent leurs liens

C’est autour du thème : « La terre a de la valeur. Investissez-y », que la Journée Mondiale de de lutte contre la désertification et la sècheresse a été célébrée 17 juin 2018 cette année dans le monde. En Haïti, le ministère de l´Environnement (MDE), et l´Organisation des Nations Unies pour l´agriculture et l´alimentation (FAO) en Haïti ont organisé des activités commémoratives dans la Commune de Jérémie, Département de la Grand´Anse.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

La première partie de cette journée s´est déroulée au Complexe administratif de Jérémie où des autorités locales, des dizaines de jeunes écoliers, élèves et membres d’Organisations communautaires se sont joints au MDE ainsi qu´à la FAO pour afficher leur volonté de conjuguer leurs efforts afin de lutter contre la désertification et la sécheresse dans le pays.

 

Diminution de 60 % des systèmes agroforestiers dans la Grand´Anse

La Directrice générale du MDE, Madame Nicole Yolette Altidor, prenant la parole lors de cet évènement, tire la sonnette d´alarme. « Le processus de désertification est bel et bien en cours en Haïti » a-t-elle rappelé. Pour sa part, le Représentant de la FAO en Haïti, Monsieur Nathanael Hishamunda, dans son discours de circonstance, a fait remarquer que « c´est un fléau qui ronge ce pays ».

Les techniciens de la FAO, Roger Fankap et Gabriel Petit-Homme, qui ont présenté les résultats de l´étude cartographique de l´occupation des sols conduite par la FAO dans huit (8) communes de la Grand-Anse en 2015, ont montré une forte diminution des systèmes agroforestiers denses de l´ordre de 60 pour cent en moyenne dans un intervalle de 17 ans, entre 1998 et 2015. Les communes d´Anse d´Hainault (85.1 %), de Bonbon (68.8 %), de Moron (68.4 %) sont les plus affectées et celle de Jérémie (38,9 pour cent) la moins touchée. L´érosion hydrique est identifiée comme la principale cause directe de cette dégradation des terres.

« Dans les zones rurales, souffrant de la dégradation intensive des bassins versants, les terres ne parviennent plus à fournir les opportunités économiques et alimentaires escomptés. Ce qui débouche sur l´exploitation abusive des terres par des chômeurs désabusés, l´abandon des filières agricoles et la migration massive » a indiqué la directrice générale du ministère de l´Environnement.

En guise de réponse, les experts recommandent qu´un plan de conservation des sols et des eaux contrôlant les torrents, les ravines et rivières causant des dégâts en période de crues, soit minutieusement élaboré et mis en œuvre. Un tel plan aurait le mérite de donner les moyens de préserver la terre, cette précieuse ressource, comme l’a rappelé M. Nathanael Hishamunda, dont la valeur se mesure bien au-delà du monétaire. « La terre nous fait manger, nous fait boire, nous fait habiller, nous fait respirer, et bref, nous fait vivre » a-t-il déclaré.

 

Sensibiliser l´opinion publique

« L´un des buts de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULCD), adoptée le 17 juin 1994 et intégrant 193 pays, est de sensibiliser l´opinion publique aux phénomènes de la désertification et de la sécheresse qui frappent impitoyablement une grande partie de notre planète » a rappelé Monsieur Nathanael Hishamunda dans son allocution de circonstance.

Madame Nicole Altidor a insisté sur la nécessité de sensibiliser les citoyens du pays tout entier et de la Grand´Anse en particulier, sur les risques de la désertisation sur le plan économique et environnemental. Comme pour initier cette sensibilisation voulue par la Directrice générale du MDE, un notable de la zone a interprété une chanson, des jeunes de la ville ont joué une pièce de théâtre et un groupe folklorique local a présenté un spectacle de danse, allant dans le même sens.

Au son de la musique de fanfare, la Directrice générale du MDE et le Représentant de la FAO, aux côtés des écoliers, des groupements d´associations ainsi que d´autres participants à cette journée de commémoration ont effectué une marche de sensibilisation à la protection de l’environnement, Voulant prêcher par l´exemple, Madame Nicole Yvette Altidor, Monsieur Nathanael Hishamunda, ainsi qu´une fillette de la localité, ont conclu la marche par la mise en terre symbolique de plantules. Ce geste a été imité par beaucoup d´habitants, dont des écoliers de la zone.

 

Action Contre la Désertification : un projet pilote modèle

Un projet « Action contre la désertification dans la Grand’Anse », financé par l’Union européenne (avec un co-financement du département Britannique pour le développement international (DFID) et de la Coopération Belge pour le développement, et piloté par le ministère de l’Environnement, avec l’assistance technique de la FAO, opère dans les communes des Abricots, de Bonbon, de Dame-Marie, de Jérémie et de Moron, du Département de la Grand´Ánse où a été commémorée cette journéede Lutte contre la Désertification et la Sécheresse.

En effet, « la désertification et la sècheresse font partie des phénomènes extrêmes qui menacent de plus en plus le développement durable, et dont les conséquences sont aggravées par le changement climatique.  Pour combattre ces fléaux, il est essentiel de mener des actions en faveur de la conservation de nos ressources forestières, du sol et des bassins versants, l’ensemble formant un système à l’équilibre fragile, dont dépend la survie à la fois des espèces et celle de populations » a affirmé l’Ambassadeur de l’Union européenne en Haïti, Monsieur Vincent Degert.

Madame Altidor veut capitaliser sur les premiers résultats du projet ACD afin de les répliquer dans la mesure du possible dans d´autres zones chaudes de désertification du pays. Elle en profite pour réitérer l´appel à l´engagement de tous et toutes en vue de sensibiliser et conscientiser la population sur la prise en charge de la gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles.

Cet appel va dans le sens de l´initiative de l´association des maires de la Grand’Anse, qui a pris la décision de mettre fin à la production de charbon de bois et de sa vente aux autres départements, afin de réduire la pression sur les arbres.

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