Michaëlle Jean victime de matraquage médiatique, l’OIF prend sa défense

Michaëlle Jean victime de matraquage médiatique, l’OIF prend sa défense

Depuis 2015 et de manière répétitive, une certaine presse québécoise publie des articles avec des informations délibérément et grossièrement erronées, et de manière acharnée et personnalisée à l’endroit de la Secrétaire générale de la Francophonie, Madame Michaëlle Jean.

En plus de porter injustement une atteinte grave à sa réputation, ces informations tendancieuses et diffamatoires nuisent également à celle de la Francophonie, en général, et à celle de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), en particulier.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

Puisque la presse responsable de tels agissements ignore et continue d’ignorer les différents rectificatifs, démentis et droits de réponse qui leur ont été adressés à de multiples reprises, et que d’autres organes les reprennent sans vérifications, l’OIF ne peut plus tolérer une telle situation et l’administrateur que je suis tient à rétablir les faits par cette tribune pour dire Y EN A MARRE!

S’agissant des allégations les plus récentes, elles reposent sur une polémique non justifiée relative à la pertinence du projet «Hermione», à partir d’estimations budgétaires exagérées pour frapper les esprits : alors que le Journal de Montréal parle d’un million de dollars canadiens injectés, la dépêche de La Presse canadienne renchérit en évoquant des centaines de millions de dollars…

 

Voilà les faits:

Mené en partenariat avec l’Association Hermione Lafayette ce projet de mobilité est l’un des plus inédits de la Stratégie Jeunesse de la Francophonie et de la programmation de l’OIF. Cent jeunes venus de 33 autres pays francophones participent à cette formation, véritable aventure humaine et citoyenne, aux côtés de 250 jeunes gabiers français. De plus, diverses autres activités de mobilité conçues avec les jeunes sur des thèmes de leur choix déjà programmées et budgétées autour des 4 missions de l’OIF ont été réorientées vers certaines escales, permettant une plus grande visibilité, tout en répondant aux souhaits des villes et régions concernées de s’engager davantage en faveur de la Francophonie.

Quant au budget, la demande initiale de subvention, souhaitée par l’Association Hermione La Fayette de 600 000 euros a été ramenée, après négociations, à 280 000 euros (445 000 $CAN) sur deux ans 2017 et 2018. Cette somme représente 0,4% du montant annuel total alloué à la programmation de l’OIF. Par rapport au budget de l’Association s’élevant à 3,6 millions $CAN, la contribution de l’OIF représente donc 13,9% de ce projet, mené en partenariat avec de nombreuses autres administrations publiques, françaises, espagnoles, portuguaises et marocaines.

S’agissant des allégations récurrentes et assenées à intervalles réguliers depuis 2015 — qu’il s’agisse autant des frais d’hôtel lors d’une mission à New York, de la reprise par l’OIF d’un piano ou de la rénovation de l’appartement de fonction — elles témoignent d’un acharnement sans fondement et sans commune mesure qui nous laisse pour le moins perplexe. Au vu de la réalité des faits, affirmer et continuer à affirmer que Madame Michaëlle Jean ait engagé des dépenses «somptuaires» est un mensonge dont le seul objet est de nuire à son image, son intégrité et à miner son action.

Voilà les faits :

Les frais d’hôtel qui lui ont été personnellement imputés selon les allégations de ces journaux, concernaient les coûts cumulés d’une mission de six responsables de l’OIF participant à ses côtés à une concertation ministérielle thématique dans le cadre de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre 2015.

La substitution d’un piano de 13 900 euros à celui qui équipait déjà l’appartement de fonction et qui devait être racheté au propriétaire des lieux au prix de 20 700 euros est présentée comme une acquisition personnelle et non institutionnelle, et ce en dépit d’une économie substantielle réalisée par l’OIF dans cette transaction.

En ce qui concerne les travaux et aménagements de la résidence officielle, ils s’avéraient urgents et nécessaires et ont été engagés par l’OIF, dans la plus grande transparence et comme cela a été confirmé par les auditeurs externes en respectant strictement toutes les procédures conformes en la matière. Par ailleurs, cette opération permet de réaliser des économies importantes de 360 000 euros (570 000 $CAN) sur quatre ans, par rapport au budget initialement prévu par l’OIF pour la location du logement de la fonction de Secrétaire général de la Francophonie.

Draper ces allégations d’appels persistants à plus de rigueur et de transparence est une insinuation que notre administration ne l’est pas et laisse supposer qu’elle est opaque. Ces déclarations reposent sur les mêmes mobiles que les accusations dénoncées ci-dessus.

Voilà les faits :

S’agissant des mécanismes de contrôle et de transparence, l’OIF dispose de mécanismes d’audit et de contrôle, tant internes qu’externes, conformes aux normes internationales, prévus par sa Charte et son Règlement financier. Ces mécanismes sont notamment assurés par les 84 États et Gouvernements de la Francophonie ; par la direction de l’audit interne et par la Cour des Comptes du Maroc qui exerce le rôle d’auditeur externe depuis 2015. Cette dernière a émis en 2015 et 2016 une « certification sans réserve » des exercices financiers et soumettra au mois de mai 2018 son avis sur l’exercice 2017, conformément au calendrier établi par le Règlement financier.

La dernière Commission administrative et financière tenue à Paris le 21 février 2018 a également débattu du dispositif de gestion et de contrôle de l’OIF et des directives y relatives visant la transparence au sein de l’OIF, que j’ai présenté en ma qualité d’Administrateur. «Elle (la Commission) a encouragé l’OIF à poursuivre ses efforts de gestion saine et transparente et, pour ce faire, à se doter des moyens nécessaires, notamment en allouant à la direction de l’audit interne les ressources humaines et financières indispensables à la réalisation de son mandat. La Commission a pris connaissance des propositions du Canada et du Canada-Québec pour renforcer les mécanismes de transparence à la lumière notamment des pratiques en cours dans leurs administrations.»

Avec la Secrétaire générale, Madame Michaëlle Jean, j’ai souhaité que la réflexion sur la transparence de la gouvernance au sein de l’Organisation soit approfondie, en prenant en considération les contributions des États et Gouvernements membres, afin de parvenir à une vision partagée de cette question essentielle. Nous avons engagé un travail sérieux et rigoureux sur la question, des recrutements sont d’ailleurs en cours. J’ai fait cet exercice et je vais continuer à le faire au sein des instances de veille habilitées, en consultation et en coopération avec les représentants et représentantes des États et Gouvernements membres. En guise de conclusion:

Il n’est plus possible de se taire sur ces demandes insistantes de transparence au vu des faits, des mécanismes et de la pratique. La vertu du silence semble être synonyme de consentement. Les États et Gouvernements qui supervisent la gouvernance de l’OIF doivent également s’interroger fortement sur la valeur de leur avis et sur leur fonction de veille en la matière.

La question que je me pose est la suivante : Comment se fait-il qu’une gestion saine, rigoureuse, moderne et transparente sous la responsabilité de l’administrateur précédent et la supervision de la Cour des Comptes de France jusqu’au 31 décembre 2014, devienne subitement opaque, nécessitant plus de transparence à partir du 1er avril 2015 (et ce n’est pas une blague mais bien la date de passation de service) sous ma responsabilité et la supervision de la Cour des Compte du Royaume du Maroc?

Pour terminer et lever toute équivoque et ambigüité et dissiper les insinuations insupportables qui ne reposent sur aucun fait tangible, vous avez donc là les faits, rien que les faits! Ils sont d’une simplicité, d’une limpidité et d’une compréhension évidente. Ils ne nuisent à personne et ils ne doivent faire ni rêver ni fantasmer.

Adama Ouane
Administrateur de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF)

Haiti 24
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