Éditorial :Ratification du PM nommé : au Parlement comme en plein cœur de l’éternité

Éditorial :Ratification du PM nommé : au Parlement comme en plein cœur  de l’éternité

Plus d’un mois après la nomination de Fritz William Michel comme Premier ministre, aucune date n’est fixée par le Parlement en vue de sa ratification après la séance y relative reportée sine die par la chambre des députés. Alors que le cabinet ministériel affiche complet avec de nouveaux membres, les députés ne pressent guère le pas, ce, en dépit du fait qu’ils partiront en vacances au deuxième lundi du mois de septembre. Le président de la République ne subit pratiquement plus l’assaut de l’opposition via les manifestations de rue, mais l’absence d’un gouvernement légitime l’empêche d’avancer.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

Le Parlement, plus particulièrement la chambre basse, laisse de plus en plus l’impression d’être maitre du temps, alors que passée cette semaine les députés partiront en vacances. Le lundi 9 septembre prochain pour être plus précis.
Tandis qu’un sénateur de la République, en l’occurrence Ronald Larêche, a laissé entendre récemment, sur un ton dénonciateur, que l’Exécutif et le Parlement se partagent les postes ministériels à proportion égale, aucune date n’est encore fixée à la chambre des députés pour une séance relative à la ratification du Premier ministre nommé.
Si effectivement une entente a été trouvée entre le président de la République, Jovenel Moïse, et une majorité de députés et de sénateurs, pourquoi l’horizon n’est-il pas dégagé aujourd’hui pour Fritz William Michel dont la nomination est entrée dans son deuxième mois ? Qu’est-ce qui empêche la commission de soumettre son rapport au bureau de la chambre des députés après analyse des dossiers du Premier ministre et des ministres ?
A cette question, cette structure parlementaire spéciale dont le député Hermano Exinor est le président répond qu’il examine actuellement les pièces des 5 nouveaux ministres fraichement nommés au sein du cabinet de Fritz William Michel.
Entretemps, l’opposition au niveau de la chambre des députés se démène comme un beau diable pour essayer de freiner l’arrivée d’une nouvelle équipe gouvernementale.
Après avoir perdu une première manche, à savoir le rejet de la demande de mise en accusation du président de la République qualifiée de manœuvre dilatoire par les réputés proches de Jovenel Moïse, aujourd’hui les opposants s’attaquent directement au prétendant à la Primature.
En fait, ils contestent l’arrêt de quitus que la Cour supérieure des comptes a octroyé Fritz William Michel, en exerçant un pourvoi en cassation à effet suspensif.
Ne voulant pas lâcher du lest, une dizaine de députés de l’opposition ont adressé une correspondance au président de la chambre basse, Gary Bodeau, pour demander à ce dernier de surseoir à toutes démarches visant la ratification de Fritz William Michel.
Pour l’heure, seuls les opposants semblent avoir la voix au chapitre au Parlement. Où est passée la majorité présidentielle ? Cette question se pose encore.
Dans certains quartiers de la zone métropolitaine, les balles chantent certes à longueur de journée, mais sur le plan strictement politique la rue s’est tue. Les manifestations anti-Jovenel ne s’enchainent plus, et ne font pas de recettes quand elles sont programmées. En pleine rareté de carburant, le 58ème locataire du Palais national semble avoir du champ devant lui, mais il ne saurait avancer sans ce qui représente l’essence dans l’administration, à savoir un gouvernement légitime.

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