Restitution : Haïti au coeur du débat sur l’esclavage

Restitution : Haïti au coeur du débat sur l’esclavage

Les débats autour de la nécessité de réparer les torts causés par l’esclavage continuent de faire rage, que ce soit aux États-Unis ou dans un autre pays du continent européen. Et depuis la mort de l’afro-américain Georges Floyd, tué par un policier blanc, les discussions ont repris dans le monde. Parmi les nombreux sujets évoqués, il y a l’indemnisation payée “injustement” par Haïti pour la reconnaissance de son indépendance par la France en 1825, sous Jean Pierre Boyer.

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Pour la spécialiste Marlene L. Daut, professeur d’études sur la diaspora africaine à l’Université de Virginie (États-Unis), qu’Haïti soit contraint de verser 150 millions de francs à la France pour “compenser les colons français ayant perdu leurs revenus de l’esclavage”, c’est de l’extorsion. Cette somme, exigée par le roi de France de l’époque, successeur de Louis XVIII, Charles X, équivalait à 10 fois la somme pour laquelle les États-Unis avaient acquis les droits sur la Louisane. Ce dernier n’était pas sans savoir que le pays (Haïti) n’était pas en mesure de verser cet argent. D’où la menace de guerre à peine voilée lorsque le baron de Mackau est envoyé pour délivrer l’ordonnance en Haïti avec un escadron de 14 bricks de guerre transportant plus de 500 canons.

Les conséquences de cette indemnisation ont conduit à la pauvreté, puisque la majorité de l’argent a été empruntée dans les banques francaises de l’époque. Jean Pierre Boyer a dû prélever d’énormes impôts pour rembourser l’emprunt, ce qui porta un coup dur pour l’économie fragile d’Haïti.

Plus loin, des enquêtes menées par des chercheurs ont permis de comprendre que cet acte avait des conséquences sur l’éducation et l’incapacité à développer des infrastructures publiques.

La spécialiste du colonialisme et de l’esclavage, Marlene L. Daut est clair que la pauvreté d’Haïti découle en grande partie de cette indemnisation.

2 commentaires

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2 Commentaires

  • Antoine Langomier
    3 juillet 2020, 02:06

    Ce qu’elle n’a pas dit jusqu’a aujourd’hui c’est la contre-revolution qui continue de triompher. N’etait-ce pas l’assassinat de papa Dessalines par la CONTRA, la France tap pran nan vap men SIGA W.

    Je suis en faveur de la Restitution/Reparation, mais avec des Patriotes au pouvoir. Dans le cas contraire, la France n’a pas besoin de faire du souci au meme que les commandeurs autochnes et les meteques.

    De 1994 a’ 2020, la specialiste a besoin de savoir, ce n’est pas les colons et les esclavagistes qui empechaient a’ ces administrations de travailler au bien-etre de la population. Les Millions des Petits Projets de la Presidence (1994-1996) et les Milliards du Fonds Petro Caribe ne servaient pas a’ dedommager les colons francais.

    Comme les autres esclaves qui veulent deboulonner Jovenel Moise, je n’oublie pas le rapport administratif (2001-2004) du chef d’equipe nomme’ Paul Denis. En regardant ce que les tize pou pouvwa et de l’argent ont fait de l’heritage, d’aucuns pensent papa Dessalines avait fait le sacrifice de sa vie en vain. Quelle tristesse!

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