Qualcomm, ce géant des semi-conducteurs qui lorgne Intel, le roi déchu des puces

Qualcomm, ce géant des semi-conducteurs qui lorgne Intel, le roi déchu des puces

Près d’un stand Qualcomm au Salon international chinois du commerce des services, à Pékin, le 4 septembre 2023. WANG ZHAO / AFP Barbancourt le rhum des connaisseurs En août 2021, fraîchement nommé à la tête d’Intel, Pat Gelsinger envisageait une consolidation du secteur des semi-conducteurs, persuadé que sa compagnie serait aux avant-postes du mouvement. Trois ans plus tard, la

Près d’un stand Qualcomm au Salon international chinois du commerce des services, à Pékin, le 4 septembre 2023.

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le rhum des connaisseurs

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En août 2021, fraîchement nommé à la tête d’Intel, Pat Gelsinger envisageait une consolidation du secteur des semi-conducteurs, persuadé que sa compagnie serait aux avant-postes du mouvement. Trois ans plus tard, la prédiction s’est révélée pour partie exacte, si ce n’est que le chasseur se trouve chassé. Le 20 septembre, le Wall Street Journal annonçait que la société faisait l’objet d’une offre de rachat par son concurrent, l’américain Qualcomm.

Il s’agirait de la plus grande transaction de l’histoire du secteur des nouvelles technologies, au-delà des 75 milliards de dollars (67,2 milliards d’euros) déboursés par Microsoft pour acquérir les studios de jeux vidéo Activision Blizzard en 2023. Les deux sociétés refusant de communiquer sur le sujet, aucun montant n’a été évoqué.

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Cette potentielle opération intervient au moment où la capitalisation d’Intel a fondu de moitié depuis le début de l’année, aux alentours de 100 milliards de dollars, quand celle de Qualcomm avoisine les 190 milliards. La société californienne, qui fêtera en 2025 ses 40 ans, est devenue incontournable au tournant des années 1990, quand elle impose son standard de télécommunication, la 3G, mais aussi son modèle économique. Elle ne produit pas elle-même ses puces (le modèle dit « fabless », sans usine), et tire une grande partie de ses revenus des milliers de brevets qu’elle facture aux constructeurs.

Nouveaux débouchés

Si Intel fait tout pour conserver sa position de leader sur le marché du PC, Qualcomm fait le pari de la téléphonie mobile, où le groupe, aux 36 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2023, s’impose rapidement. La domination est telle que la société de San Diego accumule alors les amendes pour abus de position dominante dans de nombreux Etats : 850 millions d’euros en Chine et 826 millions d’euros en Corée du Sud en 2015, 242 millions d’euros en Europe en juillet 2019… Ses relations sont également houleuses avec ses clients, qui lui reprochent des tarifs abusifs. Le principal conflit l’opposera de 2017 à 2019 à Apple qui, un temps, refuse de payer pour l’utilisation de ses licences. A la fin, la marque à la pomme, qui ne pouvait se passer des composants de Qualcomm, finit par conclure un accord à l’amiable, en payant 4,5 milliards de dollars.

Le secteur des smartphones a beau lui procurer encore aujourd’hui 70 % de ses revenus, la compagnie n’a pas abandonné l’ambition de se diversifier. Depuis la nomination à sa tête de Cristiano Amon en juin 2021, de nouveaux débouchés ont été identifiés : l’automobile, où elle compte déjà de nombreux clients, la réalité virtuelle et augmentée, l’industrie et l’informatique.

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Vincent Fagot
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