En Haïti, plus de 3 600 personnes ont été tuées dans les violences depuis janvier, s’alarme l’ONU

En Haïti, plus de 3 600 personnes ont été tuées dans les violences depuis janvier, s’alarme l’ONU

Edgard Leblanc Fils a été choisi, en avril 2024, pour présider le conseil de transition haïtien. Haïti est en proie depuis des décennies à une instabilité politique chronique. CAITLIN OCHS / REUTERS Barbancourt le rhum des connaisseurs Au moins 3 661 personnes ont été tuées depuis janvier en Haïti, ravagé par la violence des gangs, a

Edgard Leblanc Fils a été choisi, en avril 2024, pour présider le conseil de transition haïtien. Haïti est en proie depuis des décennies à une instabilité politique chronique.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

barbancourt

Au moins 3 661 personnes ont été tuées depuis janvier en Haïti, ravagé par la violence des gangs, a alerté l’Organisation des Nations unies (ONU), vendredi 27 septembre, évoquant le manque d’équipements et de personnel de la mission multinationale de police.

« Aucune autre vie ne devrait être perdue du fait de cette criminalité insensée », insiste le haut-commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, Volker Türk, dans un communiqué, à l’occasion de la publication d’un rapport.

fkremas

Ce document, qui couvre la période allant de janvier à juin, montre qu’au moins 860 personnes ont été tuées et 393 autres blessées au cours d’opérations de police et de patrouilles dans Port-au-Prince. La lutte contre l’insécurité en Haïti doit être « la priorité absolue », affirme l’ONU, appelant les autorités haïtiennes et la communauté internationale à œuvrer davantage pour éviter de nouvelles souffrances.

Haïti pâtit depuis longtemps des violences de bandes criminelles, mais ces derniers mois elles ont redoublé et aggravé la crise humanitaire. En octobre 2023, le Conseil de sécurité de l’ONU avait autorisé l’envoi d’une Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) menée par le Kenya pour aider la police haïtienne.

Le haut-commissaire salue « les récentes mesures prises, telles que la mise en place d’un conseil présidentiel de transition, un nouveau gouvernement de transition et le déploiement des premiers contingents de la MMAS ». Mais « il est clair, cependant, que la mission a besoin d’équipements et de personnel adéquats et suffisants pour lutter efficacement et durablement contre les gangs armés et les empêcher de se propager et de causer davantage de dévastation dans la vie des gens », estime Volker Türk.

Viols collectifs d’enfants

Le président kényan, William Ruto, a assuré jeudi à la tribune de l’ONU à New York que son pays terminerait « d’ici à janvier » 2025 le déploiement des contingents supplémentaires de la MMAS pour atteindre 2 500 policiers. Le Kenya a commencé cet été le déploiement de ses premiers contingents, comptant désormais quelque 400 policiers, auxquels s’ajoutent une vingtaine d’hommes venus de Jamaïque et du Belize. « Le Kenya et d’autres pays des Caraïbes et d’Afrique sont prêts à se déployer mais sont entravés par un manque d’équipements, de logistique et de fonds », a déploré le président Ruto.

Dans son rapport, l’ONU détaille « des tendances extrêmement graves de violations et d’abus de droits humains commis dans la capitale, Port-au-Prince, et dans le département de l’Artibonite – ainsi que dans la partie sud du département de l’Ouest, qui, jusqu’à récemment, avait été largement épargnée par la violence ».

Le nombre de victimes de violences sexuelles, y compris de viols, a également augmenté au cours de la première moitié de l’année, avec notamment des viols collectifs d’enfants de moins de 5 ans. Selon le rapport, « les gangs ont continué à utiliser la violence sexuelle pour punir, répandre la peur et assujettir les populations », et à recruter un grand nombre d’enfants.

La violence et l’extorsion croissante par les gangs forcent également les agriculteurs à abandonner leurs terres, alors que l’ONU estime que 1,6 million de personnes dans le pays sont confrontées à une insécurité alimentaire aiguë.

Le Monde avec AFP

Réutiliser ce contenu

Laisser un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un *