Après des affrontements entre des individus armés et les forces de l’ordre, à Limoges, le 19 juillet 2025. SALLAUD THIERRY/« POPULAIRE DU CENTRE »/MAXPPP Une centaine d’individus cagoulés et armés ont attaqué des véhicules en circulation dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 juillet, à Limoges. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont par ailleurs fait dix blessés

Une centaine d’individus cagoulés et armés ont attaqué des véhicules en circulation dans la nuit de vendredi 18 à samedi 19 juillet, à Limoges. Des affrontements avec les forces de l’ordre ont par ailleurs fait dix blessés parmi les policiers : neuf souffrent d’acouphènes, le dixième d’une blessure à une main, selon le parquet de Limoges.
Les faits se sont produits vers 1 heure du matin, à proximité du quartier populaire du Val de l’Aurence, où « une centaine de personnes » ont bloqué la RN 141 menant à Angoulême et s’en sont pris aux véhicules, « principalement par des tirs de mortiers », selon la préfecture.
« Plusieurs automobilistes ont signalé avoir été pris à partie (…) par plusieurs individus masqués et cagoulés, qui les auraient stoppés dans leur progression et auraient dégradé leur véhicule à coups de batte de baseball », a relaté de son côté le parquet, qui signale que « certains véhicules étaient occupés par des familles, en présence d’enfants ». Un conducteur « a été contraint de sortir de son véhicule », lequel « a été retrouvé en feu peu après, à l’entrée de la ZUP du Val de l’Aurence ». Aucun automobiliste « n’a été violenté physiquement », mais « plusieurs sont particulièrement choqués », écrit encore le parquet dans un communiqué.
« Il y a eu entre 100 et 150 individus cagoulés, armés de cocktails Molotov, [de] mortiers, [de]cailloux, ainsi que des barres de fer et des battes de baseball », a détaillé auprès de l’Agence France-Presse (AFP) le secrétaire départemental du syndicat de police Alliance, Laurent Nadeau. Les forces de l’ordre ont fait usage de lanceurs de balle de défense (LBD) et de lacrymogènes et les échauffourées ont cessé vers 4 heures du matin.
« Une guérilla urbaine »
« C’est une guérilla urbaine », a dénoncé auprès de l’AFP le maire (divers droite) de Limoges, Emile Roger Lombertie. « Ils sont organisés, structurés, c’est programmé, il y a un plan, un armement, un guet-apens donné aux policiers et aux usagers de la route », a-t-il déploré. « Ce n’est pas une manifestation spontanée pour râler contre quelque chose. Il n’y a pas de prétexte. Rien. Il y a l’envie de détruire et de montrer que le territoire vous appartient », a-t-il insisté.
Une enquête a été ouverte pour participation à un attroupement armé et violences sur les policiers, a déclaré à l’AFP la procureure de la République à Limoges, Emilie Abrantes, dans l’attente d’éventuelles plaintes d’automobilistes ciblés pendant la nuit.
Cette nuit d’échauffourées fait suite à d’autres heurts survenus dans la même zone le soir du 14-Juillet. « Ça fait quatre, cinq ans que ça explose dans ce quartier. Pour moi, il y a danger », a souligné Emile Roger Lombertie, décrivant un « quartier de grande pauvreté, avec des jeunes issus [de l’]immigration », devenu selon lui « une zone de non-droit ». Le ministère de l’intérieur a annoncé le déploiement à Limoges de la compagnie de CRS 82, basée à Saint-Herblain (Loire-Atlantique) et spécialisée dans le maintien de l’ordre.
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