Un panneau d’affichage à Times Square demandant à Donald Trump la publication des « dossiers Epstein », à New York, le 23 juillet 2025. ADAM GRAY / AFP Le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein a affirmé que Donald Trump « savait à propos des filles » dans un e-mail de 2019 attribué au financier new-yorkais mort en prison la même

Le délinquant sexuel américain Jeffrey Epstein a affirmé que Donald Trump « savait à propos des filles » dans un e-mail de 2019 attribué au financier new-yorkais mort en prison la même année, et rendu public mercredi 12 novembre par des parlementaires démocrates.
« Trump a dit qu’il voulait que je renonce » à la carte de membre de Mar-a-Lago, la résidence de Floride du président américain, affirme Jeffrey Epstein, dans un e-mail envoyé au journaliste et auteur Michael Wolff, publié sur X par des parlementaires démocrates, et dont le New York Times et CNN ont été les premiers à faire état. Il y précise n’avoir jamais été membre de Mar-a-Lago et ajoute : « Bien sûr, il savait à propos des filles, comme il a demandé à Ghislaine d’arrêter. »
Ghislaine Maxwell, complice et ancienne compagne de Jeffrey Epstein, purge actuellement une peine de vingt ans de prison pour exploitation sexuelle. Le financier new-yorkais avait, lui, été retrouvé mort en 2019 dans sa cellule, d’un suicide selon les autorités, avant son procès pour crimes sexuels.
Donald Trump est monté au créneau, pour accuser les démocrates. Dans un message sur Truth Social, il cingle : « Les démocrates essaient de relancer la supercherie autour de Jeffrey Epstein parce qu’ils feraient n’importe quoi pour détourner l’attention des erreurs qu’ils ont faites sur le shutdown (…). Seul un républicain très mauvais ou stupide tomberait dans ce piège », a-t-il ajouté, alors qu’un vote pourrait avoir lieu bientôt au Congrès pour forcer le gouvernement à publier les documents en sa possession sur Jeffrey Epstein, que Donald Trump a un temps fréquenté.
« Les démocrates ont fait fuiter des e-mails de manière sélective auprès de médias de gauche pour fabriquer un faux récit pour salir le président Trump », a réagi la porte-parole de l’exécutif américain, Karoline Leavitt, dans un communiqué dont l’Agence France-Presse a obtenu une copie. « Le fait est que le président Trump a renvoyé Jeffrey Epstein de son club il y a des décennies parce qu’il se comportait mal avec ses employées de sexe féminin », écrit Mme Leavitt.
Théories du complot
Dans un autre e-mail de 2011, publié sur X par les membres démocrates de l’influente commission de surveillance à la Chambre des représentants, Jeffrey Epstein écrit supposément à Ghislaine Maxwell que Donald Trump « a passé plusieurs heures » avec une victime du financier au domicile de ce dernier.
Dans sa déclaration, Karoline Leavitt identifie cette victime comme étant Virginia Giuffre, qui a mis fin à ses jours en avril à l’âge de 41 ans et dont les Mémoires posthumes racontent des agressions subies alors qu’elle était sous la coupe de Jeffrey Epstein. Virginia Giuffre « a dit à plusieurs reprises que le président Trump n’avait rien fait de mal et qu’il “n’aurait pas pu être plus amical” dans les interactions limitées qu’ils ont eues », souligne la porte-parole. La Maison Blanche a également diffusé une longue liste d’articles illustrant, selon elle, le fait que Michael Wolff n’était pas fiable et que son travail était « truffé d’erreurs et d’approximations ».
Ces e-mails, obtenus par le biais des légataires de Jeffrey Epstein, « soulèvent de graves questions sur Donald Trump et ce qu’il connaissait des crimes horribles d’Epstein », affirment les élus démocrates à l’origine de leur publication. La commission dont ils sont membres enquête sur la manière dont l’Etat fédéral a conduit les investigations et les poursuites contre Jeffrey Epstein.
Leurs homologues républicains ont fustigé sur X la publication des e-mails, accusant l’opposition de vouloir « générer des clics » avec des documents choisis arbitrairement. Ils ont en parallèle annoncé publier « 20 000 pages de documents supplémentaires » reçus des légataires de Jeffrey Epstein.
Cette affaire enflamme les Etats-Unis depuis que le gouvernement de Donald Trump a annoncé début juillet n’avoir découvert aucun élément nouveau justifiant la publication de documents supplémentaires dans ce dossier.
La mort par suicide de Jeffrey Epstein a alimenté d’innombrables théories du complot, selon lesquelles il aurait été assassiné pour l’empêcher d’impliquer des personnalités de premier plan.
Après avoir promis à ses partisans pendant sa campagne présidentielle des révélations fracassantes, Donald Trump tente aujourd’hui d’éteindre la polémique, qu’il a qualifiée à plusieurs reprises de « canular » monté par l’opposition démocrate.
Lettre aux tonalités lubriques
Figure, comme Jeffrey Epstein, de la jet-set new-yorkaise des années 1990-2000, Donald Trump a été proche du financier jusqu’au milieu des années 2000. Une lettre attribuée au milliardaire républicain à l’attention de Jeffrey Epstein pour son anniversaire en 2003 avait été rendue publique début septembre par les mêmes parlementaires démocrates.
La lettre aux tonalités lubriques, montre une esquisse de buste féminin avec des déclarations attribuées à tour de rôle à Jeffrey Epstein et à Donald Trump. La signature du futur président américain figure au pied de la missive, à la place du pubis de la femme dessinée. La Maison Blanche avait démenti que Donald Trump en ait été l’auteur.
Au Congrès, l’affaire Epstein devrait connaître de nouveaux développements dans les jours à venir. La démocrate Adelita Grijalva va être investie mercredi à la Chambre des représentants et devrait apporter ainsi la dernière signature nécessaire à une pétition d’élus. Celle-ci forcerait, en vertu des règles de la chambre, un vote dans l’hémicycle sur un texte visant à contraindre l’administration Trump à publier les dossiers en sa possession sur Jeffrey Epstein.
Le président républicain de la Chambre, Mike Johnson, s’oppose à cette pétition, affirmant qu’elle est superflue au vu de l’enquête déjà menée par l’une des commissions. Mais avec 218 signatures, dont quatre d’élus républicains, il ne pourrait plus s’opposer à la tenue d’un vote. Ce qui explique selon le chef de la minorité démocrate, Hakeem Jeffries, son opposition à faire prêter serment plus tôt à Adelita Grijalva, dont l’élection remonte à la fin de septembre. « Les républicains dirigent un programme de protection de pédophiles, ils cachent volontairement les documents sur Jeffrey Epstein », a-t-il lancé lors d’une conférence de presse mardi.


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