Le président chinois Xi Jinping à Brasilia, le 20 novembre 2024. EVARISTO SA / AFP Les Etats-Unis peinent encore à établir jusqu’où des hackeurs chinois ont infiltré les réseaux de téléphonie mobile américains, pénétrant chez tous les opérateurs. La presse américaine avait mis au jour cette opération en septembre et raconté en octobre qu’ils avaient
Les Etats-Unis peinent encore à établir jusqu’où des hackeurs chinois ont infiltré les réseaux de téléphonie mobile américains, pénétrant chez tous les opérateurs. La presse américaine avait mis au jour cette opération en septembre et raconté en octobre qu’ils avaient ciblé les données des numéros de Donald Trump et de celui qui deviendra son vice-président, J. D. Vance, visant également des membres de la campagne de la démocrate Kamala Harris. « C’est de loin le plus grave hacking des télécoms de notre histoire », a estimé jeudi 21 novembre au New York Times Mark Warner, le président de la Commission du renseignement du Sénat.
L’affaire illustre une pratique plus affirmée d’acteurs chinois dans les opérations de déstabilisation ou de renseignement, sous l’impulsion du président chinois Xi Jinping, qui pousse le pays à assumer sa position de grande puissance. Au cours de la campagne présidentielle américaine, des experts en sécurité informatique avaient également pointé le rôle d’une autre opération chinoise, surnommée « Spamouflage ». Elle consistait en l’activation de faux comptes Facebook et en la diffusion d’images et de vidéos souvent créées avec l’intelligence artificielle pour accentuer les divisions et appuyer l’idée d’une Amérique au bord du gouffre, condamnée par le fentanyl et la violence par armes à feu. Une opération qui n’est pas sans rappeler les pratiques de la Russie dans la campagne de 2016.
En Europe, les regards sont tournés vers un vraquier chinois de 225 mètres de long, le Yi-Peng 3, immobilisé en mer Baltique et encadré par la marine danoise pour s’être trouvé précisément au-dessus de deux câbles sous-marins, l’un reliant la Suède à la Lituanie, l’autre l’Europe centrale aux pays nordiques, lorsque ceux-ci ont été endommagés dimanche 17 et lundi 18 novembre. La prudence reste toutefois requise, la nationalité notamment du capitaine du navire n’étant pas confirmée. « La Chine a toujours rempli pleinement ses obligations en tant qu’Etat du pavillon et exige des navires chinois qu’ils respectent scrupuleusement les lois et les réglementations en vigueur », a déclaré Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères.
Toutefois, le 8 octobre 2023, un navire chinois, le NewNew-Polar-Bear, avait déjà endommagé un gazoduc entre la Finlande et l’Estonie, et un câble de télécommunication sous-marin parallèle. Il y avait laissé son ancre. La Chine avait admis en août 2024 que le porte-conteneurs avait bien causé le dommage, mais soutenu qu’il s’agissait d’un accident lié au mauvais temps. « Si on me donnait une pièce à chaque fois qu’un navire chinois laisse traîner son ancre sur le fond de la mer Baltique près de câbles importants, j’aurais déjà deux pièces, ce n’est pas beaucoup mais c’est bizarre que ça se produise deux fois », écrit sur le réseau social X le ministre des affaires étrangères lituanien, Gabrielius Landsbergis.
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