Éditorial : “autorités” sans Autorité: l’insécurité chasse le Sénat du Bicentenaire

Éditorial : “autorités” sans Autorité: l’insécurité chasse le Sénat du Bicentenaire

Le monopole de la violence a changé de main, depuis très longtemps. En Haïti, ce n’est plus l’État qui fait régner l’ordre ou le désordre. Dans la zone métropolitaine de Port-au-Prince, trois quartiers (Village de Dieu, Martissant, La Saline) constituent, semble-t-il, les trois pouvoirs de l’État.

Les gangs armés font la loi, tuent, volent, violent, exécutent, au su et parfois, très souvent, au vu de ceux qui sont censés responsables de la paix des villes.

Comme si les armes en possession des bandits étaient tombées du ciel, les “autorités” se taisent sur leur provenance.

Les rumeurs disent que ce sont les politiciens, les hommes au pouvoir, les élus qui ont armé les “jeunes hommes” des quartiers défavorisés pour leurs propres causes et intérêts. Aujourd’hui, ces armes de guerre, de petit ou de grand calibre, se retournent contre eux. C’est le paiement d’une dette karmique, apparemment!

Sans s’embarrasser de fausse autorité, le président du Sénat de la République, Carl Murat Cantave, a annoncé le transfert imminent de cette branche du Parlement dans un hôtel à Pétion-Ville.

Faut-il rire ou pleurer? La première option est la seule légitime, puisqu’avec nos parlementaires seule l’absurdité est une garantie. Le Corps législatif n’est-il pas un club de comédiens.

Quand ceux qui sont chargés, à un niveau ou à un autre, de garantir notre sécurité tremblent face aux gangs armés, qu’en est-il du peuple? Espérons seulement qu’il avait déjà bien appris à “naje pou l sòti”.

Président de la République, Sénateurs, Députés, Agents de police, tous n’ont pas droit aux zones de “non-droit”. Ils ont leurs limites, alors que les gangs armés sont sans limites.

Mais, quand il s’agit de gaspiller, s’empiffrer de l’argent des contribuables les “dirigeants” ne font preuve d’aucune sobriété. Ils s’arogent tous les droits, sans ambages et sans gênes.

Même s’ils sont vides et vidés de leur sens et substance, il ne faut ni brûler le Parlement, ni assauter le Palais national? Bien au contraire!

Le mot d’ordre : Plaçons la prochaine fois l’homme qu’il faut, à la place qu’il faut !