Le rite interrompu un temps en raison du Covid est séculaire. Chaque mois de septembre, qui marque le début du printemps dans le pays d’Afrique australe, les jeunes filles de l’ethnie convergent des quatre coins du pays vers la petite ville de Nongoma, fief zoulou de la province du KwaZulu-Natal (sud-est) ouverte sur l’océan Indien.

La légende veut que si la jeune fille n’est pas une véritable vierge, le roseau présenté au roi ne restera pas dressé vers le ciel. Le pays compte 11 millions de Zoulous, quasiment un Sud-Africain sur cinq.

La plupart des jeunes femmes sont arrivées la veille, en groupes placés sous l’autorité d’un chaperon, une femme plus âgée. À l’aube, elles se sont lavées dans la rivière en contrebas pour “purifier” leur corps.

Les pieds dans l’eau peu profonde, Amahle Shange, 16 ans, plonge ses mains dans le courant froid : “Je n’arrive pas à croire que ça arrive enfin”, confie à l’AFP celle qui participe à la danse pour la première fois.

“Je voyais les filles plus âgées aller à l’+Umhlanga+ (roseau, en zoulou) et j’étais tellement curieuse”, dit-elle en s’éloignant avec ses amies.

Elles s’engouffrent sous des tentes pour s’apprêter : de courtes jupes plissées, des perles multicolores autour du cou, la taille et dans les cheveux. Certaines se maquillent. Redéfinir les sourcils, ajouter de l’ombre sur les paupières…