« En aucun cas, nous ne pouvons parler d’une situation sous contrôle », démentent les associations patronales

« En aucun cas, nous ne pouvons parler d’une situation sous contrôle », démentent les associations patronales

Dans une lettre adressée au Premier ministre Ariel Henry, plusieurs associations de patrons du secteur privé ont dénoncé les propos qu’ils qualifient d’irresponsables tenus par le ministre des Affaires étrangères et des Cultes devant l’ONU, ce lundi.

Barbancourt

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Les associations patronales signataires de la correspondance se disent sidérées en apprenant que le ministre des Affaires Étrangères Haïtien, Jean Victor Généus, devant le Conseil de Sécurité de l’Organisation des Nations Unies, ce lundi 26
septembre 2022, a déclaré que la situation en Haïti est globalement sous contrôle.

« Les conseils d’administration de l’ADIH (Association des Industries d’Haïti), la AmCham (Chambre Américaine de Commerce en Haïti), l’ATH (Association Touristique d’Haïti), la CCIH (Chambre de Commerce et d’Industrie d’Haïti), et la CCIHC (Chambre de Commerce et d’Industrie Haitiano-Canadienne) ont donc été profondément surpris par ces propos irresponsables tenus par le Ministre Généus devant le conseil de sécurité de l’ONU, car ils ne reflètent en aucun cas la réalité de la situation actuelle dans le pays », ont réagi les patrons dans cette lettre datée du mardi 27 septembre.

Les troubles socio-politiques qui régnent à travers le pays depuis le 13 septembre ont systématiquement paralysé tous les secteurs d’activités sur l’ensemble du territoire, causant la fermeture des entreprises, des écoles, et même des bureaux étatiques, soulignent les associations patronales.

« Les scènes de pillages et d’incendies de stations d’essences, d’entreprises privées, de résidences privées, de sites d’organisations internationales, et même d’institutions de l’État, le blocage d’un grand nombre de rues par des « barricades » empêchant toute circulation de biens et de personnes, le blocage effectif par les chefs de gang des terminaux à essence pour empêcher la libre distribution de ces produits stratégiques, les mouvements violents de groupes de la population pour maintenir ce climat, et les mouvements de manifestations populaires sont des faits qui décrivent la réalité de la vie Haïtienne actuelle », détaillent-elles.

« Il est un fait que la PNH, malgré ses moyens limités, a tenté par des actions ponctuelles de rétablir l’ordre, cependant il est également un fait qu’en aucun cas, nous ne pouvons parler aujourd’hui d’une « situation sous contrôle » lorsque les activités demeurent paralysées, lorsque le pays est en grève, lorsqu’il est impossible de s’approvisionner en carburant sur toute l’étendue du territoire, lorsque plusieurs hôpitaux ferment leurs portes, lorsque des kidnappings et viols sont des faits courants, lorsque l’accès aux départements du Grand Sud et du Grand Nord est impossible, lorsque des milliers d’Haïtiens demeurent déplacés de leurs résidences par les gangs armés, lorsque les haïtiens survivent dans la peur », pensent les associations patronales.

De l’avis de ces figures de proue du secteur privé, le gouvernement doit remédier rapidement à cet impair diplomatique, en offrant un nouveau message officiel véridique au conseil de sécurité de l’ONU, pour
l’informer de la réalité sur le territoire. « Nous espérons, Monsieur le Premier Ministre, que vous comprendrez le bien fondé de notre démarche, et saurez prendre les actions appropriées pour rétablir la vérité, la crédibilité et
l’image du Gouvernement Haïtien. »

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