Haïti-Politique : Pourquoi chercher le pouvoir là où il n’est pas?

Haïti-Politique : Pourquoi chercher le pouvoir là où il n’est pas?

Tout le monde proclame qu’Haïti est un pays libre et démocratique. Dans ce régime politique, on accède au pouvoir à travers des élections. Pourtant il semble que la seule route pour arriver au pouvoir en Haïti c’est la transition. Existe-t-il un régime politique transitionnel? L’Etat (exécutif et parlement) ne montre aucun intérêt quant à l’organisation des élections, et les partis politiques ne les sollicitent non plus, on peut dire qu’ils se mettent d’accord sur cet accord.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

Comme l’illustre si bien ce vieux proverbe haïtien: “mennen koulèv la lekòl se youn, fél chita se 2. L’enjeu est de taille et c’est là où commence le drame. Dans le contexte politique actuel, il est très facile de prendre le pourvoir dans une chambre d’hôtel, d’ailleurs les politiciens actuels ne sont pas les premiers à réaliser de telles prouesses, mais nous n’avons pas beaucoup d’exemple d’installation de ces « présidents hôteliers » au Palais national.

Comme quand il s’agit de répondre aux prières de notre Haïti chérie, le bon Dieu est occupé, alors il nous envoie ces fils, les bons blancs. Le pays est dirigé selon la volonté des blancs. Malheureusement, dans le Royaume des blancs tout n’est pas toujours blanc comme neige: L’ange Foote souhaite coûte que coûte que les élections s’organisent dans la colonie pour la doter des dirigeants légitimes, élus de manière démocratique tandis que L’ange White croit qu’aucune élection ne va résoudre le problème de la colonie. Et comme même les fils du bon Dieu n’arrivent pas à s’entendre sur le sort de la colonie, les prétendants « dirigeants » ne cessent d’arpenter les chambres d’hôtels de la capitale et des villes de province en vue de proposer à leurs maitres un nom présidentiable.

Selon un article publié le 14 janvier 2022 sur le site de la Radio Métronome, lors d’une audience de la commission des affaires étrangères en mars 2021, l’ancienne Ambassadrice Pamela White avait demandé de mettre de côté le président Jovenel Moïse, de regretté mémoire, pour installer un gouvernement transitoire ―peut-être c’est ce qui a ouvert la voie à son assassinat dans la nuit du 6-7 juillet dernier.

D’ailleurs, les malfrats, qui ont pénétré la résidence privée du président, se sont fait passer pour des agents de la DEA. Mais non, quelle idiotie ? Ils sont des agents de la DEA : James Solage, Joseph Vincent et Rudolph Jaar… Jusqu’à date beaucoup de questions sont restés sans réponse. Il y a tellement de coïncidence dans ce crime : l’opération visant à assassiner le président a été planifiée aux États-Unis ; le militaire colombien responsable de l’assaut a été formé aux États-Unis ; la compagnie responsable de recrutement de ces mercenaires se trouve aux États-Unis ; dans les récentes arrestations réalisées dans le cadre de cette enquête par les États-Unis, on ne s’intéresse qu’aux cerveaux de l’opération et non les complices. Toutes ces coïncidences sont vraiment drôles. La coïncidence, c’est la science des dieux et le bon Dieu a toujours raison.

D’après la récente déclaration du ministre de la justice Dorce Bertho dans le Journal Wall Street, l’enquête sur l’assassinat du président Moise est une affaire classée, pour des raisons de sécurité et de pauvreté. Ceci étant dit si le tweet du 16 janvier 2022 du premier ministre Ariel Henry « manifestant sa réjouissance par les nouvelles de l’arrestation de Jarr et John Joël Joseph, tout en rassurant qu’aucun coupable n’échappera à la justice » pourrait nous amadouer, les dires de son ministre de la justice et l’inaction de son gouvernent nous confirment le contraire. Mais malgré tout cela, l’enquête n’irait nulle part, vu le désintéressement du gouvernement haïtien et les coïncidences relatées plus-haut, on pourrait se demander s’il n’y a pas une entente entre les deux États pour enterrer l’affaire.

Ce que le bon Blanc veut, le bon Dieu le veut également et les Haïtiens doivent se soumettre à leur volonté tout bonnement. Ce n’est pas sans raison que notre président de l’assemblée nationale, désireux de devenir président de la république, avait déclaré par surprise sur une station de radio de la capitale : « Je suis un ami des Américains, on travaille ensemble depuis plus de 10 ans ». Qui sait s’il n’est pas un agent de la DEA ou du FBI lui aussi ? Ce qui est sûr, il est un agent double. Sa déclaration est un aveu.

Tout le monde croit dans l’amitié des blancs pour avoir le pouvoir, pour se faire nommer gouverneur de la colonie et diriger une Haïti à la Toussaint. La route des élections est trop longue et peu certaine, donc l’option transition, en plus avec un Blanc en backup, c’est la garantie totale.

Si les Blancs avaient manifesté leur intention de mettre le président Jovenel Moise de côté, ce qu’ils ont finalement fait en l’assassinant, aujourd’hui c’est le peuple qui est mis de côté, en crachant sur son droit de choisir librement ses dirigeants.

Une question importante mérite quand même d’être posée, qu’est ce qui explique le désintéressement des hommes et des femmes politiques haïtiens à faire lumière sur l’assassinat du président ? Est-ce parce qu’ils ne veulent pas être en contradiction avec leurs patrons ?

Port-au-Prince, le 22 janvier 2022

Pour authentification

Leonel Louis-Jacques
Étudiants/Droit
leofels5@gmail.com

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