La COP29 joue les prolongations pour tenter d’éviter un crash

La COP29 joue les prolongations pour tenter d’éviter un crash

Des activistes, en arrière-plan, manifestent en silence contre un projet d’accord jugé insuffisant à la COP29, vendredi 22 novembre 2024, à Bakou, en Azerbaïdjan. JOSHUA A. BICKEL / AP La 29e Conférence des parties (COP29) de Bakou, en Azerbaïdjan, devait initialement se terminer vendredi 22 novembre dans la soirée. Mais, comme souvent, la réunion onusienne sur le

Des activistes, en arrière-plan, manifestent en silence contre un projet d’accord jugé insuffisant à la COP29, vendredi 22 novembre 2024, à Bakou, en Azerbaïdjan.

La 29e Conférence des parties (COP29) de Bakou, en Azerbaïdjan, devait initialement se terminer vendredi 22 novembre dans la soirée. Mais, comme souvent, la réunion onusienne sur le climat étire le temps et se prolongera ce week-end. Avec les départs programmés de certaines délégations, le compte à rebours est enclenché. Pour quelle issue ? Un consensus arraché ou un échec de la diplomatie climatique à l’issue de l’année la plus chaude depuis le début des relevés ? Samedi matin, personne ne préférait s’avancer. Car le clivage affiché entre les pays développés et les pays en développement au sujet des aides à apporter aux Etats les plus pauvres n’est toujours pas résorbé. « On est entré dans les moments cruciaux. Chaque COP est différente, chaque COP est compliquée, car c’est toujours une gageure de trouver un consensus entre 197 pays », souffle-t-on au sein de la délégation française, où l’on gardait un espoir de parvenir à un accord.

Toute la nuit de vendredi à samedi, les consultations se sont poursuivies au cœur des salles de réunion installées dans le stade olympique de Bakou. Samedi, la présidence de la COP va devoir délivrer un New Collective Quantified Goal (NCQG), le texte crucial de cette conférence qui fixe le montant de l’objectif de financement à apporter aux pays en développement. Puis elle va sonder les parties avant d’espérer tenir une séance plénière de clôture. Vu le niveau de défiance qui s’est installé tout au long de ces deux semaines, les hôtes vont devoir trouver enfin le bon terrain d’atterrissage. « Il s’agit de la pire COP de l’histoire récente, a lâché Mohamed Adow, à la tête de l’organisation Power Shift Africa, vendredi 22 novembre. Nous avons une des COP les moins bien organisées et les plus chaotiques que nous ayons jamais connues. »

Des déclarations qui sont survenues après la publication d’une version du NCQG qui a fédéré l’ensemble des pays du Sud, soutenus par les organisations non gouvernementales, contre les pays du Nord. Dans ce document, tous les acteurs, les Etats comme les investisseurs privés, sont certes « appelés » à financer l’action climatique à hauteur d’au moins 1 300 milliards de dollars (près de 1 250 milliards d’euros) par an d’ici à 2035. Mais le point névralgique de cette négociation, le financement public que les pays développés seraient obligés de mettre sur la table, s’élèverait à 250 milliards de dollars à l’horizon 2035, « provenant d’une variété de sources », précise le document. Selon une information de l’agence de presse Reuters confirmée au Monde, l’Union européenne, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont proposé d’augmenter cette part du financement public à 300 milliards de dollars après avoir consulté leur capitale.

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Matthieu Goar
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