Le MTPTC face à sa mission : une existence qui tend de plus en plus à l’inexistence ?

Le MTPTC face à sa mission : une existence qui tend de plus en plus à l’inexistence ?

Cette tendance à l’inexistence du Ministère des travaux publics, transports et communications (MTPTC) est plus en plus sérieuse, constituant ainsi une menace pour la population haïtienne.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

Le MTPTC créé par l’État haïtien, à travers l’article 113 de la Constitution de 1899, a pour mission d’assurer l’entretien des routes, le contrôle de la qualité des infratructures en construction et application des normes en matière de batiments, la régulation des opérateurs de télécommunications, la distribution de l’Eau potable, entre autres.

Mais dans la réalité, sans il paraît que ce ministère n’existe que sur papier. C’est à ce contraste saisissant qu’on fait face en Haïti où entre le dire et le faire se trouve toujours un grand abîme. Le plus accablant et le plus dramatique est que le pays n’a jamais connu de gouvernement sérieux qui a su mettre fin aux problèmes de ce genre. Comment comprendre qu’en ce plein XXIÈME siècle notre pays puisse vivre de pareille situation où après une nuit de pluie, les routes sont bondées de tas d’immondices et d’alluvions, qui rendent la circulation des piétons et des véhicules difficiles, voire quasiment impossible ?

On pourrait même avancer en soulevant avec tristesse l’état lamentable des routes nationales, l’endommagement des tronçons de route qui nuisent à la fluidité de la circulation. Pourtant, l’actuel titulaire du MTPTC, en l’occurrence Rosemond Pradel s’est félicité quand même pour ses « prétendues réalisations » en date du lundi 14 mars à Delmas lors de la présentation de ses 100 premiers jours à la tête du ministère. Or, ce même Pradel savait lancer, on ne dit rien de nouveau, des critiques acerbes et fulgurantes à l’endroit du feu président Jovenel Moïse lâchement assassiné pour n’avoir pas assumer ses responsabilités. Et maintenant, c’est le tour de Monsieur Pradel (la balle lui est passée à un certain niveau de l’échelle étatique). Cependant, cherchant des faux-fuyants, il a fait comprendre que s’il n’arrive pas à remplir dûment sa mission c’est que : « l’ensemble des équipements du ministère sont éparpillés un peu partout sur le territoire. Ces matériels ont été accaparés soit par des parlementaires ou par de tierces personnes aux fins de réaliser leurs activités personnelles au détriment de la population ». Et il a même poursuivi qu’à son arrivée, le Ministère ne disposait pas de budget de fonctionnement ni d’investissement et que sur le plan fonctionnel, il y a eu une absence de synergie entre les entités travaillant avec les organismes internationaux tels la BID, la Banque  mondiale, l’Union européenne et les directions générales au sein du Ministère. Sauf que le Titulaire du MTPTC ne peut pas oser dire à la population que tout cela lui est arrivé comme un coup de tonnerre. Il a dû avant d’entrer en fonction se doter de très bonnes informations concernant les ressources dont dispose le MTPTC et prévoir des stratégies lui permettant, malgré tout, d’apporter les solutions aux différents problèmes infrastructurels, d’aménagement du territoire, des maisons construites ne correspondant pas aux normes prévues par la loi auxquels fait face la nation. Il devrait être, à notre bon sens, en mesure de prévoir, car diriger c’est prévoir, se plaît-on à dire souvent.

Au final, nous avons devant nous un sombre tableau qui nous montre à quel point on a qu’un ministère de nom comme c’est le cas pour la plus part des autres appareils étatiques. Les problèmes persistent malgré l’existence du MTPTC. Alors, indigné et confus, on se demande quel sera notre sort au cas où un ouragan frapperait à notre porte un jour ou même un séisme à la même portée que celui du 12 janvier 2010 ? Tandis que le MTPTC peine à prouver son existence, les grands problèmes auxquels nous sommes confrontés à ce stade résultant de l’incapacité de ce dernier remettent en question même l’existence de la population au jour le jour.

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