Le président Emmanuel Macron visite le camp de concentration de Natzweiler-Struthof, sur les contreforts des Vosges, le 23 novembre 2014. SARAH MEYSSONNIER / REUTERS Le président de la République a rendu justice à l’historien et résistant Marc Bloch, samedi 23 novembre à Strasbourg. « Pour son œuvre, son enseignement et son courage, nous décidons que Marc Bloch entrera
Le président de la République a rendu justice à l’historien et résistant Marc Bloch, samedi 23 novembre à Strasbourg. « Pour son œuvre, son enseignement et son courage, nous décidons que Marc Bloch entrera au Panthéon », a-t-il annoncé à la mi-journée depuis l’aula de l’Université de Strasbourg, devant Daniel Bloch, 98 ans, fils de l’historien, décoré à cette occasion de la Légion d’honneur, et Hélène Seguret, 50 ans, arrière-petite-fille de Marc Bloch.
Emmanuel Macron a rendu hommage à la « lucidité cinglante » et au « courage physique » de l’auteur de « L’Etrange défaite ». Issu d’une famille juive alsacienne, professeur d’histoire du Moyen-âge à l’Université de Strasbourg (1919-1936), cet intellectuel devint l’un des chefs de la Résistance pendant la seconde guerre mondiale. Emprisonné, torturé et fusillé par la Gestapo le 16 juin 1944, il écrivit en 1940 « le récit de cette étrange défaite, celle notre volonté française émoussée par le conservatisme, endormie par le conformisme, amollie par la bureaucratie, délaissée par une partie de ses élites », a loué le chef de l’Etat.
L’idée d’une panthéonisation de Marc Bloch, après celles de Simone Veil, Maurice Genevoix, Joséphine Baker, Missak Manouchian et Robert Badinter, cheminait depuis longtemps dans l’esprit du chef de l’Etat, qui a fait de « L’Etrange défaite » son livre de chevet. Un groupe d’historiens avait demandé en juin 2006 le transfert au Panthéon des cendres de leur illustre confrère, qui a renouvelé la discipline historique, mais la famille s’y est longtemps opposée. Le chef de l’Etat lui-même n’a décidé que récemment, il y a une quinzaine de jours, de conclure le long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France par ce geste hautement symbolique.
« La famille est très émue et tout à fait satisfaite de cette entrée au Panthéon, a réagi auprès de l’Agence France-Presse (AFP) Hélène Seguret, après avoir assisté au discours du président. Nous espérons que cet hommage qui va lui être rendu permettra de faire connaître mieux, davantage, de faire rayonner son œuvre ». Dans une lettre au président de la République, la famille demande aussi que « l’extrême droite, dans toutes ses formes, soit exclue de toute participation à la cérémonie » d’entrée au Panthéon.
« Malgré-nous », Natzweiler-Struthof…
Emmanuel Macron a aussi évoqué dans son discours les « malgré-nous », ces 130 000 Alsaciens et Mosellans considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, incorporés de force à l’armée allemande. Leur « tragédie doit être nommée, reconnue, et enseignée car elle est celle de la Nation », a enjoint le chef de l’Etat. Cet épisode tragique de la seconde guerre mondiale devrait désormais figurer au programme des élèves de troisième et de Terminale.
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