Dans une correspondance adressée au secrétaire d’État américain Antony Blinken, le sénateur Michael S. Lee a demandé des explications sur les critères à partir desquels le Département d’État sélectionne les personnes sanctionnées au Salvador, au Honduras et en Guatemala pour corruption, entre autres.
« Je vous écris pour demander des informations concernant le rapport sur les acteurs corrompus et antidémocratiques en vertu de l’article 353, daté du 20 juillet 2022. Je demande des informations sur les mécanismes et critères de sélection envisagés pour classer les personnes dans les pays du Triangle du Nord comme corrompues et non démocratiques », a écrit l’officiel américain dans sa lettre datée du 8 décembre 2022.
« Les critères publiés par le Département d’État sont insuffisants et génèrent des questions raisonnables sur la partialité politique dans le processus de classification, en particulier compte tenu de l’absence ou du manque de clarté sur les protections d’une procédure régulière accordées à l’accusé. Pour que la liste des personnes sanctionnées soit crédible et légitime, il est de la plus haute importance que le Département soit transparent quant aux preuves et aux critères utilisés pour accuser les personnes d’être des acteurs corrompus et antidémocratiques », poursuit le sénateur Lee.
Le secrétaire peut désigner des individus comme corrompus et/ou antidémocratiques sur la base d’informations ou d’allégations crédibles de la conduite en cause, provenant de reportages médiatiques et d’autres sources, souligne l’officiel américain, citant un rapport du Département d’état. « Cela donne du crédit à la perception de parti pris politique dans l’application de la liste Engels, car les reportages des médias sont eux-mêmes soumis à un parti pris politique endémique, comme tout conservateur américain peut facilement en témoigner », pense Michael Lee.
Le rapport sur l’article 353, avance le sénateur Lee, ne peut pas être basé sur des récits politiques véhiculés par des médias et des militants politiques partiaux qui poussent des récits et des programmes unilatéraux au Guatemala, au Salvador et au Honduras, en particulier lorsque ces médias et militants politiques sont eux-mêmes alignés et promus par le Département.
« Cette ruse consistant à créer un réseau circulaire par lequel le Département pousse ses points de discussion vers des médias et des ONG alliés conformes en Amérique centrale, puis utilise ces rapports pour armer les politiques de sanctions américaines contre les rivaux politiques conservateurs de ses médias et ONG alliés est inacceptable et contraire à la loi », dénonce le sénateur Michael S. Lee, accordant jusqu’au 13 janvier 2023 au Département d’État pour produire une réponse à sa correspondance.