Dans un communiqué publié ce lundi 24 mars 2024, plusieurs organisations haïtiennes de défense des droits humains se sont prononcées sur la situation sécuritaire du pays. Elles appellent à un cadre légal régissant l’utilisation des drones kamikazes déployés par la Task Force mise en place par la Primature pour lutter contre la violence des gangs qui sévissent en Haïti.
Ces organisations reconnaissent que l’insécurité grandissante nécessite des interventions novatrices et efficaces pour protéger la population. Elles soulignent que l’usage de drones représente une réponse potentiellement efficace pour contenir l’action des groupes criminels qui menacent la paix et la sécurité des Haïtiens.
Cependant, elles insistent sur la nécessité d’encadrer légalement ces opérations. « Il est impératif que toutes les actions entreprises respectent les principes de l’État de droit et les droits humains. La transparence, la responsabilité et le respect des normes internationales doivent guider l’utilisation de cette technologie », précise le communiqué.
Elles appellent également à une meilleure coordination entre les différents acteurs concernés, notamment le haut commandement de la Police Nationale d’Haïti, les Forces Armées d’Haïti (FAD’H) et les membres de la force multinationale. « Une coopération étroite entre ces entités est essentielle pour garantir que les opérations menées avec des drones s’inscrivent dans une stratégie de sécurité globale visant à restaurer la confiance de la population envers les institutions de l’État », ajoute le communiqué, signé par plus d’une dizaine d’organisations, dont l’Ordre des Défenseurs des Droits Humains (ORDEDH), la Ligue Haïtienne de Défense des Droits Humains (LHDDH) et la Communauté Haïtienne Interconnectée pour le Leadership et le Développement (Child-Haïti), pour ne citer que celles-là.
Tout en encourageant les autorités à poursuivre l’utilisation des drones dans leur lutte contre la criminalité, ces organisations insistent sur le respect des valeurs démocratiques et des droits humains.
« Il est crucial que cette approche soit mise en œuvre dans le respect des normes de l’État de droit et des droits fondamentaux des citoyens. Les opérations de sécurité doivent être menées de manière transparente et responsable afin d’éviter tout abus ou dérive susceptible d’aggraver la situation plutôt que de la résoudre », préviennent-elles.
Enfin, elles rappellent que la lutte contre la criminalité ne saurait être efficace que si elle s’inscrit dans un cadre légal respectueux des droits humains. « Nous encourageons les autorités à poursuivre leurs efforts pour garantir la sécurité tout en préservant les valeurs démocratiques qui fondent notre société », conclut le communiqué.