C’est à l’aide d’un faux passeport canadien, qu’Abigael Gonzalez Valencia, surnommé El Cuini, a réussi à entrer au Canada. Obtenu sous une fausse identité, mais avec sa vraie photographie, le dirigeant d’un cartel mexicain, le plus riche du monde, soulève d’importantes questions quant à la sécurité du système de délivrance des passeports et de la
C’est à l’aide d’un faux passeport canadien, qu’Abigael Gonzalez Valencia, surnommé El Cuini, a réussi à entrer au Canada.
Obtenu sous une fausse identité, mais avec sa vraie photographie, le dirigeant d’un cartel mexicain, le plus riche du monde, soulève d’importantes questions quant à la sécurité du système de délivrance des passeports et de la vérification de la citoyenneté canadienne.
Selon une enquête de Guillaume Dumont, le dirigeant du cartel utilisait le nom de Paul Jonathan Tak Toledo et voyageait à l’international à l’aide de cette identité canadienne obtenue frauduleusement.
Le simple fait que « El Cuini » ait eu en sa possession un passeport canadien souligne une faille importante du système de passeport et de citoyenneté du Canada, selon un rapport interne de la GRC rédigé en 2015.
« Les cartels corrompent tout ce qu’ils touchent », déclare Edgardo Buscaglia, professeur en droit et en économie à « Columbia University » et expert dans la lutte contre les cartels mexicains.
Le professeur estime aussi que le gouvernement canadien doit faire la lumière sur l’obtention illégale de ce passeport, parce qu’il pourrait s’agir d’un cas de corruption, car selon lui, les cartels mexicains corrompent fréquemment des représentants gouvernementaux afin parvenir à leurs fins.
Et ce, non pas seulement qu’au Mexique, mais aussi aux États-Unis et en Europe.
« Le Canada doit octroyer plus de ressources pour lutter contre les cartels mexicains, sinon, il va se retrouver avec un problème majeur de corruption », avance-t-il.
Selon le rapport interne de la GRC de 2015, De Puerto Vallarta à Montréal El Cuini aurait été aperçu à de nombreuses reprises dans un appartement de Montréal en 2014.
Ignorant cependant la nature de ses activités à Montréal, le spécialiste du crime organisé, André Cédilot, souligne qu’il y a toutefois peu de chances que le leader du cartel soit venu faire du tourisme dans la métropole québécoise.
« Ça peut être un représentant qui est venu à Montréal passer des messages…Il est peut-être venu collecter de l’argent… ou encore venu prendre une commande pour le cartel».
Les spéculations et suppositions vont bon train.
Tout en sachant que selon l’Agence antidrogue américaine (DEA), les principales activités des cartels sont le trafic de drogue, surtout la cocaïne et la méthamphétamine.
Mais la particularité des cartels mexicains, c’est qu’ils luttent pour contrôler une part du marché américain.
Selon le même rapport dévoilé en 2015, le cartel Los Cuinis serait extrêmement riche et puissant.
L’ expert des cartels mexicains, Edgardo Buscaglia affirme que le cartel “Los Cuinis” est impliqué dans 23 types d’activités criminelles différentes.
Telles que le trafic d’humain et l’extorsion.
En plus d’être spécialisé dans le blanchiment d’argent, ils ont des investissements dans de nombreux pays à travers le monde, principalement dans les secteurs de la construction, le secteur agricole et celui des importations et exportations. Ils blanchissent de l’argent dans des activités légales au Canada, en Espagne, en Belgique et en Italie.
Et en plus de diriger le cartel, Abigael Gonzalez Valencia, serait aussi le grand argentier d’un cartel associé, le Cartel Jalisco Nueva Generacion.
Ce cartel étant particulièrement violent, il serait lié à de nombreux meurtres de policiers mexicains et de criminels rivaux.