Face à l’échec du Conseil présidentiel de transition, une proposition citoyenne appelle à instaurer une gouvernance technocratique, neutre et compétente, pour sortir Haïti de l’impasse. Une transition basée sur l’intégrité, la transparence et l’intérêt général.
Port-au-Prince, 14 mai 2025 – Alors que le Conseil présidentiel de transition peine à convaincre la population et à stabiliser le pays, une voix montante au sein de la société civile propose une approche inédite : confier temporairement la gestion de l’État à une administration technocratique, neutre et indépendante des partis politiques.
Dans un contexte de crise prolongée, où l’autorité de l’État est fragilisée et la confiance citoyenne profondément érodée, cette initiative veut rompre avec les méthodes traditionnelles d’organisation du pouvoir. Pour ses promoteurs, il ne s’agit pas d’un rejet de la démocratie, mais d’un appel à une parenthèse de compétence, de rigueur et de transparence.
« Le pays n’a pas besoin d’un autre compromis politique bancal. Il a besoin d’un souffle nouveau, d’une gouvernance axée sur les résultats, et débarrassée des calculs partisans », plaide l’un des signataires de la proposition.
Une équipe de transition, pas un gouvernement parallèle
Le modèle suggéré s’inspire des expériences de transition technocratique mises en place dans d’autres pays confrontés à des crises similaires. L’idée serait de constituer une équipe temporaire, composée de personnalités respectées dans leur domaine – économie, justice, sécurité, santé publique – afin d’assurer la continuité des services publics, rétablir un minimum de stabilité et préparer des élections crédibles.
Les critères pour intégrer cette équipe seraient stricts : indépendance politique, casier judiciaire vierge, compétence avérée et engagement à ne pas se présenter à de futures élections.
Rétablir la confiance et ouvrir le dialogue
Selon cette proposition, la mission principale de cette administration serait triple :
- Restaurer l’ordre institutionnel de base.
- Réorganiser les structures électorales de manière indépendante.
- Instaurer un dialogue national transparent avec toutes les forces vives de la nation.
Ce n’est qu’après cette phase que des élections pourraient être organisées dans des conditions acceptables.
Une réponse à l’échec du CPT ?
De plus en plus de voix dénoncent l’inefficacité du Conseil présidentiel de transition. Perçu comme une entité opaque et déconnectée des urgences populaires, le CPT fait face à des critiques croissantes, y compris au sein de la diaspora. La proposition d’une gouvernance technocratique pourrait ainsi apparaître comme un pont vers une sortie de crise, à condition d’être bien encadrée et soutenue à la fois localement et à l’international.
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Lien utile : Détails de la proposition initiale sur AlterPresse