Violence sur les journalistes : l’UNESCO tire la sonnette d’alarme

Violence sur les journalistes : l’UNESCO tire la sonnette d’alarme

L’Organisation des Nations Unies pour l’Éducation, la Science et la Culture (UNESCO) alerte les gouvernements du monde sur la menace que représente l’augmentation des cas de violences sur les journalistes lors des manifestations depuis 2015 au 30 juin 2020 pour la liberté de la presse.

Barbancourt

le rhum des connaisseurs

Dans un rapport publié sur la “Sécurité des journalistes couvrant les manifestations : préserver la liberté de la presse en période de troubles”, l’UNESCO a signalé 125 cas d’attaques ou d’arrestations de journalistes couvrant des manifestations dans 65 pays entre le 1er janvier 2015 et le 30 juin 2020. Parmi ceux-ci,15 ont eu lieu en 2015 ; 16 en 2016 ; 21 en 2017; 20 en 2018 ; 32 en 2019 ; et 21 seulement au cours du premier semestre 2020, indiquant clairement une tendance à la hausse du nombre d’attaques auxquelles sont confrontés les journalistes lorsqu’ils couvrent les manifestations. Selon ce que mentionne le rapport, la majorité des attaques ont été commises par la police et les forces de sécurité. En effet, ce rapport a démontré que l’utilisation abusive des matériels (munitions non létales allant des balles en caoutchouc aux boules de poivre) par les agents de police ont causé de nombreux blessures mineures et graves aux journalistes dans plusieurs pays. Ce qui constitue, rappelle le rapport de l’UNESCO, une violation de l’article 19 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques en réponse à la couverture médiatique des manifestations de par le monde.

Aussi, l’UNESCO a rapporté de nombreux cas ou les droits d’expressions ont été violés soit par des acteurs non étatiques soit par l’Etat, lui-même doit garantir la liberté de la presse. Ainsi, a-t-il rappelé les multiples textes de lois, conventions qui protègent la liberté de la presse ainsi que les journalistes. D’autres acteurs ont contribué dans le harcèlement des journalistes comme le souligne le rapport. En effet, dans certains cas, ce sont les manifestants qui représentent une menace pour la diffusion de l’information et qui menacent les journalistes peu importe le sexe (femme ou homme). “Selon une enquête menée par l’International Women’s Media Foundation et l’International News Safety Institute en 2013, 40 répondantes sur 154 (26%) ont déclaré avoir été victimes de violence physique alors qu’elles couvraient des manifestations, des rassemblements et d’autres événements publics”.

Afin de limiter les violences à l’égard des journalistes lors des manifestations, le rapport de l’UNESCO propose un ensemble de comportement à adopter par les agents de polices et forces de l’ordre, les manifestants et les journalistes eux-mêmes. Ce rapport suggère la mise en place par les gouvernements d’un cadre juridiques pour la police et les autres forces de sécurités pour établir la la façon dont la police et les forces de sécurité peuvent utiliser la force lors des manifestations, y compris contre les journalistes, sont plus faibles dans un certain nombre d’États membres que ce qui suggèrent les normes et les lois internationales ; fournir une formation appropriée aux officiers lors de leurs interventions ; aider les manifestants à prendre conscience sur le fait que le respect de la presse pendant les manifestations est une bonne pratique.

Les journalistes ont aussi leurs partitions à jouer pour s’identifier à travers les manifestations et ainsi continuer à jouer leur rôle de relayer les informations. De ce fait, ce rapport a énuméré l’ensemble des bonnes pratiques les journalistes devraient appliquer : porter des vêtements et être munis de cartes de presse pour se distinguer visiblement des manifestants ou de la police ; agir de manière cohérente dans leur rôle d’observateurs professionnels, et ils doivent éviter de participer de quelque manière que ce soit lors des manifestations ; les journalistes et leurs employeurs devraient veiller à ce que les journalistes disposent d’équipements de sécurité, de formation et de soutien appropriés lorsqu’ils couvrent les manifestations ; envisager de former des groupes ou de se joindre à ceux qui se consacrent à la surveillance et au maintien de la liberté de la presse dans leur propre pays, même pendant une période de manifestations ; La liberté de la presse nationale ou régionale ou d’autres groupes de journalistes peuvent fournir une réponse professionnelle de la communauté des journalistes chaque fois que leurs collègues sont harcelés, détenus ou attaqués. Des groupes tels que l’Association brésilienne du journalisme d’investigation (ABRAJI), le Réseau Rompe El Miedo au Mexique et Arab Reporters for Investigative Journalism (ARIJ) basé en Jordanie ne sont que quelques exemples de ces groupes. En travaillant ensemble, ces groupes de journalistes locaux ont pu promouvoir les pratiques de sécurité des employeurs ainsi que des journalistes lorsqu’ils couvrent des manifestations.

A noter que ce rapport compte comme incident/instance d’attaque toute manifestation au cours de laquelle des journalistes de tout niveau ont été attaqués, y compris lorsque de telles attaques ont eu lieu au cours d’une série de manifestations sur une période de plusieurs jours, voire des semaines, au même endroit et à peu près sur la même matière.

1 comment

Laisser un commentaire

Votre adresse électronique ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont marqués d'un *

1 Comment

  • rené
    27 septembre 2020, 10:01

    en effet, les journalistes doivent faire face aux risques psychosociaux et physiques d’une profession soumise au stress à la fois de la rapidité et de la qualité de l’information à délivrer, aux dangers des déplacements fréquents, notamment en zones de conflits armés, ou proches de catastrophes ou d’accidents, d’attentats ou relatifs à des faits divers dramatiques ……: voir Les risques professionnels des journalistes : https://www.officiel-prevention.com/dossier/formation/fiches-metier/les-risques-professionnels-des-journalistes

    REPLY