Relancer une compagnie aérienne nationale : Un envol nécessaire pour Haïti
- Économie, Politique - Société, Social
- 19 décembre 2024
49 Afrikaners, ces Sud-Africains blancs descendants de colons néerlandais, sont attendus ce lundi (12 mai 2025), aux États-Unis. Hier, ils ont pris place à bord d’un vol charter affrété par les États-Unis, nous apprend le New York Times qui les a suivis à l’aéroport hier, à Johannesburg. Ces Afrikaners, descendant pour la plupart de colons néerlandais, fuient, disent-ils, les persécutions, les discriminations dont ils sont victimes dans leur pays natal. Ils affirment ainsi «avoir été la cible de violence» ou «s’être vus refuser des emplois» en raison de la couleur de leur peau.
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Au cœur du problème, en réalité, se trouve la question des terres. Comme l’explique le New York Times, les terres agricoles des Sud-Africains blancs qui ne représentent que 7% de la population, couvrent plus de la moitié du pays. Depuis peu, une loi autorise les autorités à exproprier sans dédommager les propriétaires. Pas sûr que cela soit juridiquement faisable, souligne le quotidien. Mais cela inquiète beaucoup d’Afrikaners. En mars, les États-Unis affirmaient avoir reçu 8.000 demandes d’asile. Les Afrikaners qui arriveront ce lundi, auront en effet le statut de réfugiés. Donald Trump «a suspendu la quasi-totalité des admissions de réfugiés fuyant la famine et la guerre, en provenance de pays comme le Soudan ou la République démocratique du Congo. Mais il a créé une voix d’entrée accélérée pour les Afrikaners, une minorité ethnique blanche à l’origine du régime brutal d’apartheid en Afrique du Sud.»Une initiative de l’administration Trump qui suscite des critiques de la part d’associations qui viennent en aide aux migrants, mais aussi du gouvernement sud-africain qui y voit, comme le rapporte le New York Times, une «tentative politique visant à discréditer le pays». Les États-Unis, de leur côté, reprochent au pays dont est originaire Elon Musk, «ses relations étroites avec l’Iran et sa position ferme contre Israël.» Donald Trump n’aurait pas digéré la plainte pour génocide déposée devant la Cour internationale de justice au sujet de la guerre à Gaza.Plus de la moitié de la population haïtienne souffre de la faimEn Haïti, la presse fait état de nouvelles violences qui ont empêché la tenue d’un référendum constitutionnel annoncé pour hier. Les gangs ont de nouveau attaqué Furcy et Kenscoff et ont été repoussés par la police, nous apprend Alterpresse. Déjà, la semaine dernière, la police avait réussi à reprendre le contrôle du sous-commissariat de Furcy. Cette fois-ci, «plusieurs membres de la population, qui avaient été kidnappés par les groupes armés, ont été libérés», rapporte l’agence de presse. Depuis plusieurs semaines, les gangs «cherchent à étendre leur contrôle dans les hauteurs de la capitale» et à s’emparer de ces zones semi-rurales, ce qui soulève «des inquiétudes sur la sécurité alimentaire», souligne Alterpresse. La commune de Kenscoff, notamment, est «une importante zone de production agricole pour la capitale». Or, la faim est un problème majeur en Haïti. Désormais, près de 6 millions de personnes se trouvent en insécurité alimentaire aigüe, comme l’explique Martine Villeneuve, directrice de l’ONG Action contre la faim en Haïti, à Achim Lippold.Le Pérou, confronté à une vague de violencesNotre dossier du jour nous emmène au Pérou, pays confronté à une insécurité et une criminalité grandissantes. Les chiffres augmentent de manière exponentielle : on déplore 700 homicides depuis le début de l’année. Dans la capitale, Lima, les assassinats et les extorsions sont quotidiens. Reportage de Martin Chabal.Venezuela : inquiétudes autour du sort d’un membre de l’ONG ProveaLes proches de l’avocat Eduardo Torres, membre de l’équipe juridique de l’organisation de défense des droits humains Provea, sont sans nouvelles de lui depuis vendredi. Il était «régulièrement ciblé par des menaces et des actes de harcèlement de la part de représentant·es des forces de sécurité de l’État vénézuélien», écrit la Fédération internationale pour les droits humains dans un communiqué. La FIDH dénonce une possible disparition forcée.Andronico Rodriguez, favori de la présidentielle bolivienneLa campagne en vue de la présidentielle du 17 août débute en Bolivie. À gauche, il y a déjà trois candidats : l’actuel président Luis Arce, l’ancien chef de l’État Evo Morales et, donc, Andronico Rodriguez, 36 ans, «l’élève d’Evo Morales», comme le qualifie le quotidien argentin Infobae qui lui consacre un long portrait. Né dans la province de Cochabamba, dans une famille de paysans, Andronico Rodriguez réalise très jeune que pour s’en sortir, il faut faire des études. Il obtiendra un diplôme de sciences politiques à l’Université de Cochabamba. Enfant, il accompagne ses parents à des réunions syndicales. Une fois étudiant, il prend peu à peu des responsabilités au sein des fédérations de producteurs de coca et à 28 ans, il finit par devenir le bras droit d’Evo Morales. Les différentes périodes de turbulences que traverse le MAS, le Mouvement vers le socialisme, lui permettent de se faire connaître, raconte encore Infobae. Élu sénateur en 2020, il prend en même temps la tête de la chambre haute où il se distingue par son sens du compromis.Pour beaucoup, Andronico Rodriguez est le successeur naturel d’Evo Morales, mais lui a choisi de s’émanciper, de prendre ses distances. Aujourd’hui, il pourrait profiter du vide créé par «la guerre intestine que se livrent» Evo Morales et Luis Arce, analyse Infobae. Au sein du bloc cocalero, sa jeunesse séduit. Pour la première fois au sein du mouvement, les syndicats critiquent publiquement l’absence de renouvellement de leurs dirigeants, tout particulièrement d’Evo Morales qui est à leur tête depuis près de 30 ans. L’ex-président pourrait devoir négocier avec son ancien dauphin s’il veut survivre politiquement, estime le quotidien argentin.Journal de la 1èreAu lendemain d’un nouveau drame en Martinique, le préfet Étienne Desplanques était l’invité du journal radio de La 1ère ce lundi matin. Il a réagi à l’exécution en plein jour de trois jeunes hommes dans une rue de Fort-de-France.
READ MOREAméricain d’origine, péruvien d’adoption, polyglotte et réputé proche des pauvres, le nouveau souverain pontife s’inscrit dans la tradition sociale de l’Église catholique.
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Traditionnellement, rapporte notre correspondant à Washington Guillaume Naudin, on se disait qu’il n’était pas possible de confier le destin de l’Église au citoyen d’un pays qui est déjà une superpuissance, parce que cela aurait fait beaucoup de pouvoir pour un seul pays. Apparemment, cela n’a pas fait peur aux cardinaux. Peut-être parce que ce pape n’est pas seulement américain, il est aussi péruvien. Il a été naturalisé après avoir passé une bonne partie de sa vie au Pérou. Et puis, les États-Unis sont un pays d’immigration et tout le monde vient un peu d’ailleurs ici. Les spécialistes de la généalogie se sont très rapidement penchés sur la question. Le pape, dont le nom de famille est donc Prevost, a des origines françaises du côté de son père. Sa grand-mère Susanne serait d’ailleurs née en France et son grand-père Jean serait lui originaire d’Italie. Mais ce n’est pas tout, la famille de sa mère est originaire de Louisiane. Et de ce côté-là, il y aurait des origines à la fois créoles, mais aussi espagnoles et même haïtiennes apparemment. Aux États-Unis, les réactions n’ont pas tardé : Donald Trump, sur son réseau Truth Social : « Félicitations au cardinal Robert Francis Prevost, qui vient d’être nommé pape. C’est un tel honneur de réaliser qu’il est le premier pape américain. Quelle excitation et quel grand honneur pour notre pays. J’ai hâte de rencontrer le pape Léon XIV. Ce sera un moment très significatif ! » Il y a aussi celle du vice-président JD Vance, converti au catholicisme. Il dit : « Félicitations à Léon XIV, le premier pape américain, pour son élection ! Je suis sûr que des millions de catholiques américains et d’autres chrétiens prieront pour qu’il réussisse à diriger l’Église. Que Dieu le bénisse ! ». C’est un peu plus mesuré que la réaction du président.Pour les militants MAGA, un pape « marxiste et woke »Et pour cause, le nouveau pape ne voit pas le catholicisme de la même manière que JD Vance. Quand il n’était encore que cardinal, sur son compte X, Robert Prevost a repris publiquement le vice-président. C’était au mois de février, au sujet des déclarations de JD Vance sur la hiérarchisation de l’amour de son prochain. Selon lui, c’était un concept catholique d’aimer davantage sa famille que ses amis, puis que ses voisins, puis que ses concitoyens et enfin que le reste du monde. Jean-Marie Le Pen disait d’ailleurs à peu près la même chose en France à une époque. Le futur pape avait écrit : « JD Vance a tort : Jésus ne nous demande pas de hiérarchiser notre amour pour les autres. » Ils n’ont manifestement pas la vision des choses notamment sur l’immigration. Le mouvement trumpiste s’en est d’ailleurs très vite aperçu. L’influenceuse d’extrême droite Laura Loomer, qui est souvent écoutée par le président, résume son jugement en deux mots : « C’est un pape marxiste et woke. »De son côté, le dernier président catholique, Joe Biden, félicite le nouveau pape pour son élection. De même que Barack Obama qui n’est pas catholique, mais qui vient lui aussi de Chicago. Les habitants de la ville sont nombreux à dire leur fierté sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels. Et là-bas, dans cette ville très sportive au bord du lac Michigan, il y a une question très importante. Comme pour le football à Manchester, il y a deux clubs phares dans le sport national qu’est le baseball. Toute la journée d’hier, tout le monde s’est demandé qui des Cubs ou des White Sox soutient le nouveau pape. Ça a donné lieu à des débats assez drôles. Débat tranché par le propre frère de Léon XIV qui l’affirme avec beaucoup de certitude : le nouveau pape soutient les White Sox. Mais il l’a dit dans son premier discours, il est avant tout pour la paix sur Terre et dans les stades.Louanges dans la presse péruvienneC’est un « pasteur au cœur péruvien » qui arrive à la tête de l’Église catholique, d’après le quotidien conservateur Peru21, pour qui Léon XIV coche toutes les cases : grâce à « son style accessible et conciliant », grâce « à son expérience en Amérique latine » et grâce à « son travail à la Curie romaine », il a tout pour réussir et « son expérience de missionnaire, sa proximité avec les communautés locales et son ouverture au dialogue seront les clés de son pontificat ».« Prevost est peut-être un mystère pour le reste du monde, mais dans notre pays, renchérit El Comercio le plus grand journal du Pérou, on le connaît bien ». En résumé, on connaît son intérêt pour les questions sociales, son attachement à la transparence et au travail collaboratif. Et puis, il a quelque chose de spécial : « À la fois représentant d’une grande puissance mondiale comme les États-Unis et doté d’une compréhension profonde des problèmes auxquels sont confrontés les endroits les plus éloignés des centres de pouvoir ». Certes, parmi les cardinaux, il y en avait plusieurs capables de prendre la relève de François, mais pour El Comercio, « il était difficile d’en trouver un plus apte que Léon XIV ».Même La Republica, le journal de la gauche péruvienne, encense l’humilité du nouveau pape. Une religieuse y raconte que dans ses fonctions d’évêque, il a visité les zones les plus reculées de Chiclayo, que l’on pouvait lui parler du matin au soir, que ses messes étaient simples, sans fioritures, qu’il menait une vie recluse, qu’il privilégiait la prière, avec un petit faible pour la musique créole, souvenir sans doute de ses grands-parents maternels, nés tous les deux à la Nouvelle-Orléans. Il y a aussi de l’Italie en lui, ou de la Guadeloupe, avec un arrière-arrière-grand-père né à Pointe-à-Pitre. Et pour un aperçu complet de ses racines tricolores, la Revue française de généalogie nous raconte que cette nuit, dès 2 heures du matin, cinq arbres généalogiques très poussés ont été mis en ligne, qui nous emmènent chez ses aïeux, d’un couple de pâtissiers du Havre à la bourgeoisie de Menton et de Monaco.Quelle prise de position au sujet des abus sexuels commis par les prêtres ? Du temps où Léon XIV n’était encore que Robert Prevost, évêque de Chiclayo au Pérou, trois femmes se sont adressées à l’évêché pour dénoncer un prêtre qu’elles accusaient d’attouchements et d’agression sexuelle. Or, la gestion de cette affaire reste sujette à controverse. Il y a, par exemple, cette association américaine citée par le magazine Newsweek, association qui regroupe des victimes de violences sexuelles et selon laquelle le futur pape a dérogé aux règles prévues par le Vatican dans ce genre ce cas. Il n’aurait pas tout de suite suspendu le religieux incriminé par les victimes et se serait abstenu de saisir les autorités péruviennes.Version controversée et balayée par la presse du Pérou. La Republica rétorque que Prevost « a mené des enquêtes préliminaires, porté l’affaire devant la Curie romaine et expulsé ce prêtre de l’Eglise ». Le diocèse affirme avoir tout fait dans les règles et porté l’affaire jusqu’au pénal, affaire finalement classée sans suite en raison du délai de prescription. L’une des plaignantes a demandé la réouverture de l’enquête, désormais placée sous la responsabilité du successeur de Robert Prevost à Chiclayo. Impossible à ce stade de dire si, oui ou non, il faut parler de négligence.La Republica préfère renvoyer à l’entretien que le cardinal lui avait accordé avant de quitter le Pérou. Il prend au cours de cette interview une position très ferme à propos des violences sexuelles au sein de l’Église. « Nous rejetons, disait-il à l’époque, les dissimulations et le secret. En cas d’abus sur mineurs commis par des prêtres, la réponse a souvent été : tais-toi et ne parle pas. C’est inacceptable. Tous ceux victimes d’un acte répréhensible de la part d’un prêtre doivent venir le signaler afin d’agir pour le bien des victimes et de l’Église. » On verra si le nouveau pape s’empare du dossier pendant son pontificat et met en place le principe de tolérance zéro réclamé par de très nombreuses associations de victimes.
READ MOREAu début du XIXe siècle, avant que l’Argentine ne commence à se construire et se représenter comme une nation issue de l’immigration européenne, un tiers de la population de Buenos Aires était de descendance africaine.
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En Argentine, les centaines de milliers d’esclaves africains emmenés de force sur les bords du Rio de la Plata dans les années 1800 ont façonné l’histoire du pays. Une histoire trop souvent oubliée ou méconnue. Notre correspondant Théo Conscience a suivi une visite guidée qui se propose de réhabiliter une histoire longtemps invisibilisée. « Jusqu’ici, dans un pays qui affirme qu’il n’a pas de population noire, je vous ai parlé de la mère de la nation et du premier président, qui étaient tous les deux noirs. Donc, il y a quelque chose de récurrent, et on peut se demander s’il n’y a vraiment pas eu de Noirs dans l’histoire du pays, ou s’il y a eu un effort pour « blanchir » cette histoire », explique Karl Almeida, l’un des guides de l’Afrotour de Buenos Aires.USA : les trois policiers accusés de la mort du jeune Afro-Américain Tyre Nichols, acquittés par un jury du TennesseeIl y a deux ans, Tyre Nichols, 29 ans, avait été battu par des officiers de police alors qu’il rentrait de son travail et était décédé trois jours plus tard de ses blessures. Les trois anciens policiers de Memphis, accusés, ont été acquittés par un jury du Tennessee de toutes les charges contre eux, y compris celle pour meurtre au second degré.Durant le procès, les avocats ont joué et rejoué les vidéos du drame, raconte le New York Times. vidéos qui avaient ravivé les appels à réformer la police aux États-Unis. « Le verdict du jour constitue une dévastatrice erreur judiciaire », se sont indignés les avocats de la famille de Tyre Nichols auprès du journal new-yorkais. La famille et les militants pour les droits civiques saluent tout de même la reconnaissance de quelques infractions fédérales même si les peines ne sont pas encore connues. Deux autres policiers ont plaidé coupable et n’ont pas encore reçu leur sentence, qui devrait être connue plus tard dans l’année.La République Dominicaine continue d’expulser massivement les Haïtiens« Il y a une chasse à l’homme sans pitié en République Dominicaine contre tous ceux qui sont ou qui semblent haïtiens », explique Frantz Duval, rédacteur en chef du Nouvelliste, interrogé au micro d’Anne Cantener. Le journaliste haïtien revient aussi sur la présence du cardinal Chibly Langlois, actuellement au conclave à Rome. Une participation qui compte beaucoup aux yeux du président de la conférence des évêques haïtiens, interrogé par Le Nouvelliste. Cette présence au Vatican sera peut-être l’occasion de sensibiliser au sort d’Haïti – au cœur d’une rencontre entre représentants des US et de Colombie, écrit Le Nouvelliste, d’une étape de plus dans la recherche de solutions à la crise sécuritaire.Pérou : les journalistes sous le choc après l’assassinat d’un présentateur radio en AmazonieRaul Celis animait le programme matinal de la radio Karibeña à Iquitos, la plus grande ville d’Amazonie péruvienne. La Republica nous donne des détails sur le drame : hier matin, à 5h30. Raul Celis Lopez, 71 ans, a pris, comme d’habitude, son mototaxi, il est passé acheter le journal et était sur le point d’arriver à la radio quand deux tueurs à gages l’ont arrêté avant de l’exécuter de trois balles dans la tête. C’est un choc pour l’ensemble de la profession : « Nous sommes tous choqués par l’assassinat d’un journaliste péruvien. Le deuxième cette année en province. Raul Celis critiquait le gouvernement régional du Loreto. Un pays qui permet qu’on tue ses journalistes est un pays où il n’y a plus de liberté d’expression. À la différence d’autres pays de la région, le Pérou détenait le record de sept ou huit ans sans journaliste tué. Cette vague de violence fait de nouveau du journalisme une cible des tueurs à gage. Et que va pouvoir faire le gouvernement face à cela ? Il ne fait rien. », a déclaré Rosa Maria Palacios, l’une des journalistes les plus connues du Pérou, dans son programme quotidien Sin Guion.Une enquête a été ouverte, indique le média RPP pour interroger les témoins et demander l’accès aux images de vidéosurveillance. Toujours sur le site internet de RPP, on apprend que les dirigeants locaux demandent aujourd’hui au conseil des ministres de déclarer l’état d’urgence à Iquitos, face à cette vague de violence. Au Québec, le tutoiement des enseignants en questionDans son éditorial du jour, intitulé « Sauf votre respect », Le Devoir revient sur les annonces du ministre de l’Éducation québécois. Objectif : « Renforcer le respect et le civisme ». D’ici janvier prochain donc, les élèves seront obligés de vouvoyer les enseignants, dès le primaire. « Mais le vouvoiement est-il intrinsèquement lié au respect ? », interroge Salomé Corbo, autrice de l’article. Pas du tout, répond-elle. La mesure n’est que « cosmétique » et pourrait bien nuire « au lien de confiance si nécessaire » entre professeurs et élèves : « Si le ministre était réellement sérieux dans sa lutte contre l’incivilité, il mettrait sur pied un programme pédagogique (…) qui contiendrait les notions d’empathie, de solidarité, d’inclusion et d’écoute. » Et l’éditorialiste de rappeler que « l’irrespect et la politesse se conjuguent à tous les temps et à toutes les personnes ». La preuve par l’exemple. Salomé Corbo conclut ainsi son édito : « Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de mes sentiments les plus mitigés face à vos manières toujours un peu paternalistes, superficielles et sans envergure. » À la Une du journal d’Outre-mer, présenté par Benoit Ferrand de la 1èreEn Martinique, les rotations des « navettes maritimes » doivent reprendre, ainsi en a décidé ce mercredi le Tribunal administratif de Fort-de-France.
READ MOREÀ Port-au-Prince, l’enrôlement des enfants dans les gangs inquiète. Selon plusieurs rapports d’organisations locales et internationales, entre 40 et 50 % des membres des groupes armés sont des mineurs vulnérables. Une triste réalité qui pourtant prend de l’ampleur face à la passivité des autorités en place. C’est un reportage de notre correspondant à Port-au-Prince, Peterson Luxama.
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À Port-au-Prince, et dans plusieurs quartiers populaires, les enfants sont de plus en plus nombreux à rejoindre les rangs des gangs armés. Une situation inquiétante que dénonce Shelve Bély, coordinateur du bureau national de défense des droits des enfants et des femmes. « Les gangs armés, dans leur volonté de grossir leurs rangs, recrutent des enfants en bas âge. Ils leur font croire que le gang représente leur avenir, alors que ce n’est pas vrai. Ce sont des enfants qui devraient être à l’école. Les bandits leur font croire que, lorsqu’ils ont une arme en main, ils sont des chefs. Pourtant, ils ne font que détruire leur avenir en les poussant à tuer des innocents. »Les enfants considèrent les chefs de gang comme des modèlesSelon Lucmane Sainril, président de l’Initiative citoyenne pour la défense des droits des enfants, dans certains ghettos, les chefs de gangs sont devenus les principaux modèles pour les enfants. « Ces enfants des ghettos ne voient rien d’autre que les armes. Chaque jour, ils côtoient les gangs, qu’ils considèrent parfois comme leurs propres parents. Ils n’ont pas d’autres modèles que ces chefs de gangs qui manipulent des millions chaque jour et circulent à bord de voitures luxueuses. Déjà fortement influencés, il est très difficile pour ces enfants de penser à l’école, alors même qu’on dit souvent que l’école, c’est l’avenir. » Si certains enfants et adolescents sont attirés par les gangs, d’autres y sont pourtant contraints. Dans certains cas, des parents épuisés et démunis n’ont ni les moyens ni l’autorité nécessaires pour empêcher leurs enfants d’y entrer.Selon les chiffres de l’Unicef ou d’ONG comme Save the Children, le nombre d’enfants qui sont membres de gangs en Haïti avoisine les 50 %. Comment protéger les mineurs du recrutement dans les gangs alors que ceux-ci contrôlent 85 % de la capitale ? Comment libérer et réintégrer les enfants enrôlés alors que 700 000 personnes sont déplacées à cause de l’insécurité ? Autant de questions qui restent toujours sans réponse de la part du gouvernement haïtien, selon notre correspondant Peterson Luxama.La Chine renforce sa présence économique en Amazonie avec ses « nouvelles routes de la soie »Depuis plusieurs années, la Chine étend ses « nouvelles routes de la soie » jusqu’en Amérique du Sud, avec en vitrine le port de Chancay au Pérou, inauguré en 2023. Mais c’est en Amazonie brésilienne que se joue un projet d’une toute autre envergure : Pékin cofinance un vaste réseau de routes terrestres et fluviales pour acheminer plus rapidement soja, minerais et métaux rares vers le Pacifique. Pour l’économiste Rubia Wagner, de l’Université fédérale de Rio de Janeiro, « la stratégie d’approvisionnement de la Chine ne sera complète que si les Chinois contrôlent aussi la logistique ».Cinq grands axes sont en projet, dont la « route Amazone », censée relier Manaus à plusieurs ports du littoral pacifique. Le projet Arco Norte, lui, vise à connecter les fermes du nord du Brésil – qui produisent près de 70 % du soja du pays – à ce réseau. Routes bitumées, chemins de fer, ports fluviaux : les travaux nécessitent une déforestation massive. « Il n’y a pas d’études sur les impacts pour les communautés autochtones ni d’évaluations environnementales claires », alerte Rubia Wagner, qui s’inquiète aussi de la prolifération des activités illégales le long de ces nouvelles voies.Malgré les alertes, le gouvernement de Lula soutient pleinement ce projet, qu’il considère comme un levier de développement. Selon Rubia Wagner, « Lula est surtout préoccupé par la croissance économique. Ces plans de routes datent de la dictature. La Chine ne fait que s’y insérer, car tout était déjà prêt. » Pékin a investi plus de 66 milliards de dollars au Brésil en dix ans, en grande partie dans l’énergie, l’extraction et les infrastructures. Pour l’Amazonie, le coût environnemental de ce partenariat est encore difficile à mesurer — mais il pourrait être irréversible, estime la spécialiste.Cinq opposants vénézuéliens exfiltrés vers les États-UnisIls étaient réfugiés à l’ambassade d’Argentine à Caracas. Ils sont désormais en sécurité aux États-Unis. C’est le secrétaire d’État Marco Rubio qui a annoncé la nouvelle, saluant ce qu’il appelle « une opération réussie » et qualifiant les exfiltrés de « héros de la démocratie ». Mais les circonstances de leur départ restent floues. Le Miami Herald s’interroge sur la possibilité d’un accord tacite avec le régime Maduro ? Côté chaviste, la chaîne Telesur affirme qu’un sauf-conduit a bien été négocié avec les autorités. Pour le site indépendant Tal Cual, cela pourrait être de la propagande. Il évoque une toute autre version : selon ses sources, le départ des opposants aurait été préparé en toute discrétion, en plusieurs étapes, grâce à des complicités à l’intérieur de l’administration. L’annonce officielle n’aurait été faite que lorsque tout le monde était déjà sain et sauf aux États-Unis. Selon Tal Cual, le gouvernement de Nicolás Maduro aurait été pris de court par cette exfiltration.L’administration Trump veut effacer certains récits liés à l’histoire raciale des États-Unis. C’est à lire dans le New York Times. Le gouvernement s’en prend notamment aux musées consacrés à l’histoire des Noirs. Un exemple symbolique : la Whitney Plantation, en Louisiane. Elle a vu une subvention fédérale lui être retirée, avant d’être rétablie. Un décret signé en mars par Donald Trump demande de « purger » les institutions culturelles des « idéologies inappropriées ». Une formule qui inquiète la communauté afro-américaine. Certains y voient un langage orwellien. Le Musée national de l’histoire et de la culture afro-américaines, lui, dément toute pression politique, même si des rumeurs circulent. Et dans le projet de budget 2026, plusieurs aides financières essentielles aux musées sont appelées à disparaître. Face à cela, des historiens, des conservateurs rappellent que l’histoire noire est une part fondamentale du récit américain. Mais certains intellectuels afro-américains soutiennent la démarche de Donald Trump : selon eux, revenir sans cesse sur les blessures du passé ne fait qu’alimenter les divisions.Journal de la 1ère2024, une année « à oublier » pour l’économie martiniquaise.
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