« L’ouragan Milton est terrifiant, et ce n’est que le début »
- Monde
- 10 octobre 2024
En Floride, l’ouragan Milton aura fait au moins douze morts. Il laisse dans son sillage des villes dévastées, des maisons éventrées, inondées, et des centaines de milliers de foyers privés de courant. La Floride subit souvent de violents ouragans, mais, fait inhabituel, le passage de Milton a été accompagné de dizaines de tornades. Des voitures de luxe encastrées les unes dans les autres, un camping-car projeté sur plusieurs dizaines de mètres… « C’était comme un film catastrophe » : Angelo Verado, un entrepreneur de 37 ans, a raconté au correspondant de RFI David Thomson l’arrivée d’une de ces tornades dans son quartier cossu de Palm Beach. En quelques secondes, elle a transformé son quartier cossu de Palm Beach en champ de ruines. Lui n’a eu que le temps de se réfugier dans un placard avec sa femme et leurs trois enfants. Au total, une quarantaine de tornades ont accompagné l’ouragan Milton, alors que la Floride n’en dénombre habituellement qu’une cinquantaine par an. Barack Obama et Kamala Harris tentent de convaincre les minoritésToujours aux États-Unis, la campagne présidentielle démocrate accueillait ce jeudi un invité de marque : Barack Obama était à Pittsburgh, en Pennsylvanie, pour soutenir Kamala Harris. Le New York Times raconte que quelques heures avant d’apparaître au meeting démocrate, l’ancien président a rencontré, dans un bureau local de campagne, des volontaires et des responsables. Il s’est adressé aux électeurs noirs qui pourraient ne pas être derrière Kamala Harris, en tout cas qui ne la soutiendraient pas autant qu’ils l’ont soutenu, lui, en 2008 : « J’ai l’impression que vous n’êtes pas convaincu par le fait d’avoir une femme comme présidente », alors que « les femmes nous soutiennent tout le temps ». Le Washington Post rappelle que les hommes afro-américains représentent un élément-clé de l’électorat, et que la vice-présidente « a du mal à les mobiliser ».Kamala Harris s’est de son côté concentré sur les électeurs latinos, à Las Vegas, dans le Nevada, un État-clé où, comme en Arizona, « la population latino est importante et pourrait être décisive », écrit le Los Angeles Times. Qui estime qu’elle pourrait aussi l’être dans des États-clés où les latinos sont moins nombreux, puisque selon les sondages, la course y est très serrée.Le Washington Post rappelle que,parmi les électeurs latinos, beaucoup ont fui des régimes autoritaires. Et Kamala Harris a présenté ce jeudi la présidentielle comme « un combat pour le futur de la démocratie », rappelant « la promesse de Donald Trump d’être un dictateur lors de son premier jour à la Maison Blanche ». Elle a aussi promis, rapporte The Hill, de « réparer le chemin vers la citoyenneté pour les personnes qui travaillent dur, tout en sécurisant la frontière, qualifiant de ‘faux choix’ le fait de penser que les élus ne peuvent accomplir que l’un ou l’autre ». Les expulsions d’Haïtiens de République dominicaine Les autorités dominicaines affirment avoir expulsé la semaine plus de 11 mille Haïtiens. Des expulsions organisées par le président dominicain Luis Abinader qui attisent la colère de nombreux citoyens haïtiens résidant en République dominicaine. Certains choisissent de rentrer volontairement en Haïti après des années passées dans un pays où ils ne se sentent plus les bienvenus. Le correspondant de RFI à Port-au-Prince, Peterson Luxama, a ainsi rencontré une jeune femme d’une vingtaine d’années qui, après trois ans de l’autre côté de la frontière, a décidé de revenir en Haïti, rendue furieuse par ce « manque de respect » : « Nous leur laissons leur pays. Nous avons lutté pour notre propre pays. Nous avons de quoi manger et boire. Il nous reste à nous battre pour nous unir et avancer ensemble. »Dans une « note de protestation », rapporte Alter Presse, plusieurs organisations de la diaspora dénoncent les expulsions : elles demandent aux autorités dominicaines « la fin immédiate de ces rafles anti-haïtiennes » et « l’application stricte des dispositions de la Convention de Genève, relative au statut des réfugiés ». Mais « la réponse aux Dominicains doit aller au-delà de l’indignation », estime dans son éditorial Le Nouvelliste : « il faut surtout que l’État haïtien, la classe politique et le secteur économique décident enfin de construire un pays où les Haïtiens peuvent vivre. Près de 30 ans après Joaquim Balaguer, Luis Abinader rapatrie massivement les migrants haïtiens dans les pires conditions. C’est la preuve que rien n’a été fait pour éviter que l’histoire se répète. »À noter également que le Premier ministre intérimaire haïtien Garry Conille est au Kenya, où il a rencontré son homologue William Ruto. Le président kenyan a assuré ce vendredi que 600 policiers supplémentaires seront déployés pour la mission multinationale de soutien à la sécurité en Haïti, que le Kenya dirige. Il n’a pas précisé quand ces 600 policiers supplémentaires, qui s’ajoutent aux 400 déjà sur place, seront envoyés. L’armée et le changement climatiqueÀ lire dans Politico un article expliquant comment l’armée américaine s’est adaptée au changement climatique : « l’armée des États-Unis s’est réorganisée autour du fait que le changement climatique représente un risque sans précédent pour la sécurité nationale ». Déjà, en l’espace d’un an, les militaires ont été déployés plus de 50 fois pour combattre des feux de forêts, des ouragans, une chaleur extrême, la sécheresse, les inondations. Mais, explique Politico, l’armée s’est aussi réorganisée pour « mesurer les incidences géostratégiques de l’évolution du climat, adapter l’entraînement des soldats, renforcer la résilience de ses installations et passer à des sources d’énergie alternatives pour améliorer l’efficacité des militaires ». Et si elle a pu le faire, souligne le site d’information en ligne, c’est que, contrairement aux politiques du gouvernement – qui peuvent changer au gré des élections, l’armée, elle, a toujours bénéficié d’un soutien des républicains comme des démocrates sur sa capacité à « être prête ». L’Ozempic, médicament-miracle ?Aux États-Unis, 40% des Américains souffrent d’obésité, un chiffre en constante augmentation. Tenter de perdre du poids est devenu le combat quotidien de millions de personnes. Un médicament coupe-faim, l’Ozempic, est victime de son succès : la firme pharmaceutique qui le fabrique, Novo Nordisk, a annoncé une limitation de la distribution jusqu’à la fin de l’année 2024. Mais ce médicament star n’est pas sans risque.Selon un sondage de la Kaiser Family Foundation, un Américain sur 8 aurait déjà suivi un traitement à base de sémaglutide, le principe actif de l’Ozempic. Holly Lofton, médecin spécialiste de l’obésité au Centre médical Langone, à New York, a expliqué son fonctionnement à Marine Lebègue : « Cette hormone envoie un message au cerveau et bloque la majorité des signaux de la faim. Elle agit aussi sur l’estomac, fait en sorte qu’il se vide plus lentement et, sur le plan hormonal, elle aide la masse graisseuse à se rétrécir. » Mais « il ne faut pas oublier que les tests faits pour ce médicament n’ont porté que sur des personnes d’un certain poids. On ne sait pas vraiment si une personne qui n’est pas en surpoids peut prendre le médicament en toute sécurité », explique Holly Lofton. Qui rappelle que, par ailleurs, ce médicament avait été initialement pensé pour soigner le diabète de type 2. Et la trop grande demande de l’Ozempic provoque des ruptures de stock dangereuses pour les diabétiques. De plus en plus de personnes se tournent alors vers de dangereuses contrefaçons. Le journal de La Première Malgré l’instauration d’un couvre-feu, la soirée et la nuit ont encore été extrêmement « agitées » en Martinique. La campagne américaine en musiqueJulien Coquelle-Roehm reçoit Lauric Henneton, qui s’intéresse aux infrastructures des États-Unis.Titres :- This Hammer, Spencer Davis Group- Electricity, Woody Guthrie- Working on the Highway, Bruce Springsteen- The Midnight Special, Creedance Clearwater Revival.
LIRE PLUSAux États-Unis, l’ouragan Milton a touché la Floride mercredi (9 octobre 2024) à 20h30 heure locale. Des millions de personnes sont privées d’électricité, plusieurs personnes ont été tuées, entre autres par des tornades. Dans leFlorida Times-Union, repris par USA TODAY, l’éditorialiste Nate Monroe remarque que les infrastructures de Floride, pourtant habituées aux ouragans, semblent dépassées alors qu’elles en ont subi deux, coup sur coup – Hélène puis Milton. Plus de trois millions de personnes sont privées d’électricité, écrit le New York Times – un bilan qui augmente d’heure en heure. Milton a aussi, précise le Washington Post, causé des inondations allant, selon les zones de 3 à 4,50 mètres. Le quotidien revient sur les tornades qui ont précédé l’arrivée de la tempête, tornades « inattendues », « beaucoup plus fortes et résistantes que d’habitude ». « L’ouragan Milton est terrifiant, et ce n’est que le début », écrit, dans le New York Times, Porter Fox, l’auteur d’un livre sur les super ouragans. Il explique que ce ne sont plus « des aberrations, des catastrophes exceptionnelles ou des tempêtes du siècle », mais « une nouvelle réalité » due au changement climatique. Or, déplore l’auteur, non seulement beaucoup d’Américains refusent de croire qu’un super ouragan peut les frapper, mais « au niveau du gouvernement fédéral, ce n’est pas beaucoup mieux : les assurances inondations restent optionnelles pour beaucoup d’habitants des côtes, et des maisons continuent d’être construites – et reconstruites – dans des zones très exposées aux inondations ».En plus, cette fois, avec Hélène et Milton, «quelque chose semble s’être brisé», écrit l’éditorialiste du Florida Times-Union : en un temps record et à cause d’une campagne électorale surchauffée qui a « transformé le pays », l’ouragan « a cessé d’être notre ennemi commun, pour devenir une occasion de confirmer nos préjugés, prendre l’ascendant sur quelqu’un d’autre, un sujet de prédilection pour les théoriciens de la conspiration ». Coton et présidentielle Dans la campagne présidentielle actuelle, les États-Unis parlent beaucoup inflation – un des thèmes de campagne favoris de Donald Trump. La situation s’est améliorée, mais beaucoup d’Américains restent déçus. Les envoyés spéciaux de RFI Vincent Souriau et Julien Boileau ont rencontré des producteurs de coton dans une des plus anciennes plantations de l’État de Louisiane, à Frogmore. Le secteur se porte plutôt bien : « Avant la Guerre de sécession, le coton se vendait jusqu’à 50 dollars la livre. Ça ne se vend plus aussi cher. Mais on peut toujours bien en vivre », explique Lynn Mann, l’une des cadres de la plantation. Terri Caters, agricultrice dans la région, en est certaine : les prix ont dégringolé depuis que Joe Biden est à la Maison Blanche : « On vendait la livre de coton 2 dollars et demi, il y a deux ans, aujourd’hui c’est 60 centimes. » Terri Caters est derrière Donald Trump : « Au moins, il soutenait le coton, le maïs, tous les types d’agriculture. On touchait des subventions, on n’en a plus. Je suis née démocrate, je suis devenue républicaine. Trump, je pense qu’il est fou. Mais je m’en fiche, je veux juste être protégée. » Pas de financements supplémentaires pour les universités en ArgentineEn Argentine, le président ultra-libéral Javier Milei a eu gain de cause : le budget de l’université ne sera pas augmenté, le président Milei avait mis son veto, et il a été validé mercredi (9 octobre 2024) par les députés. « Le gouvernement a réussi à protéger le veto au Congrès, mais le conflit se multiplie, avec des facultés et des rectorats occupés dans tout le pays, et une grève dans toutes les universités », renchérit Pagina 12, qui s’insurge « contre la vétocratie ». « Une victoire aujourd’hui, et des problèmes pour demain », renchérit Clarin. L’éditorialiste se demande si Javier Milei, dont le gouvernement est en minorité à l’Assemblée, compte continuer à gouverner par l’intermédiaire de décrets, et de vetos «qu’il oppose aux lois adoptées par le pouvoir législatif». Sachant que les alliances qu’il a réussi à boutiquer pour sauver son veto ne devraient pas résister à la perspective des prochaines élections. Et que selon la Constitution, les vetos et les décrets sont des outils « exceptionnels »… En Colombie, Petro en appelle à la justice interaméricaineLe président colombien est visé par une enquête de l’autorité électorale pour dépassement des dépenses de campagne pour la présidentielle de 2022. Le gouvernement parle de « coup porté à la démocratie », rappelleEl Universal, et le président a décidé de saisir la Cour interaméricaine des droits de l’homme. Le quotidien rappelle qu’en 2013, la CIDH, déjà saisie par Gustavo Petro, qui était alors maire de Bogota, avait tranché en sa faveur et annulé la destitution et les 15 ans d’inéligibilité dont il avait écopé. Aujourd’hui, El Espectador se range du côté du président, et estime que « le Conseil national électoral abuse de son pouvoir pour obtenir des crédits politiques ». Ce n’est manifestement pas l’avis du Conseil d’État colombien puisqu’il a, rapporte El Heraldo, rejeté le recours en nullité qu’avait présenté l’avocat de Gustavo Petro. En Haïti, nouvelle attaque contre la ville de Pont-SondéFrantz Duval, le rédacteur en chef du quotidien Le Nouvelliste, revient sur les articles marquants du jour, et sur cette nouvelle attaque perpétrée par le gang de Gran Grif contre la ville de Pont-Sondé. La première, la semaine dernière, avait fait plus de cent morts. Le gang a signé sa nouvelle attaque en disant « qu’ils sont libres de faire ce qu’ils veulent dans la région ». Le coordonnateur du Conseil d’administration de Pont-Sondé raconte que les autorités, au plus haut niveau, ne se sont jamais déplacées à Pont-Sondé pour constater la situation – « les ONG, le gouvernement et les autorités en général font leur cinéma loin de Pont-Sondé et ne viennent pas sur le terrain ».À lire aussi dans Le Nouvelliste, l’éditorial de Frantz Duval sur les « zombis » haïtiens – une exposition s’ouvre à Paris au Musée du Quai Branly. Il ne s’agit pas des zombis hollywoodiens, mais de personnes punies par une société secrète. Frantz Duval explique qu’en Haïti, on n’aurait jamais osé faire une telle exposition : « entre la peur et la honte et le respect pour ces questions-là, on n’y touche pas vraiment. Tout le monde sait que ça existe mais on n’en parle pas vraiment ». Les enfants dans les gangsHuman Rights Watch alerte sur la situation de milliers d’enfants en Haïti, qui sont devenus les proies des gangs criminels. Nathalye Cotrino, chercheuse au bureau de crises, conflits et armes de HRW, estime que 30% des membres des groupes criminels sont des mineurs. Un chiffre qui est en augmentation, car « ces groupes se préparent à de possibles opérations et confrontations avec la police nationale haïtienne, et avec la mission d’appui à la sécurité ». Les enfants que HRW a rencontrés ont tous expliqué que « la faim est la principale raison pour laquelle ils rejoignent les groupes criminels ». Ils vivent dans des zones où l’État n’est pas présent, sans accès à l’alimentation, à la santé ou à d’autres services de base, et « considèrent que les groupes criminels, c’est le seul endroit où ils pourraient obtenir au moins à manger et un refuge ». Gessica Geneus, présidente du jury du festival du film documentaire Amazonie-CaraïbesLa cinéaste haïtienne Gessica Geneus s’est fait connaître du grand public en 2021, avec le long métrage Freda, en sélection officielle au festival de Cannes. Elle préside en ce moment le jury du festival du film documentaire Amazonie-Caraïbes, à St Laurent du Maroni, sur le site de l’ancien bagne de Guyane. Le public peut y découvrir, en plein air, des films venus du Brésil, de Colombie, du Surinam ou encore du Costa Rica.La réalisatrice a confié à Sophie Torlotin qu’elle était heureuse de revenir à Saint-Laurent, où son premier documentaire, « Le jour se lèvera », avait remporté le grand prix lors de la première édition du festival. Elle travaille sur un nouveau projet, qu’elle espère tourner au printemps prochain, toujours à Haïti, mais cette fois à Jacmel : «Le jour où je ne peux plus tourner à Haïti, je ne ferai plus de cinéma. Souvent, on me fait la proposition d’aller tourner ailleurs, mais un film doit documenter un espace.» Le journal de la Première La situation se dégrade en Martinique. La nuit dernière, deux gendarmeries et une grande surface sont parties en fumée…
LIRE PLUS« Les images sont terribles », écrit Le Nouvelliste : « des Haïtiens vivant en République dominicaine se font courser, arrêter, dépouiller et expulser. Sans aucun respect pour la dignité humaine et leurs droits élémentaires ». Après l’annonce de déportation de 10 000 migrants haïtiens par semaine par l’administration du président dominicain Luis Abinader, rappelle le quotidien, « les dirigeants dominicains passent de la parole aux actes et ont déporté déjà plus de deux mille Haïtiens toutes catégories confondues » pour la seule période du 1er au 6 octobre 2024. Le quotidien évoque les « rafles » de la Seconde Guerre mondiale. Devant l’OEA, l’Organisation des États Américains, Haïti a même parlé, rapporte Alter Presse, d’« épuration ethnique ».C’était ce mardi (8 octobre 2024), lors d’une réunion d’urgence sur le dossier. L’ambassadeur Gandy Thomas, le représentant permanent ad intérim d’Haïti auprès de l’OEA, a condamné les déportations en masses de migrants et migrantes. Mais il a aussi dit la volonté de Port-au-Prince de maintenir le dialogue. D’autant que, écrit Frantz Duval dans le Nouvelliste, les Dominicains disposent non seulement « de l’arme migratoire contre Haïti », mais aussi de l’arme commerciale, « en raison de l’incapacité de développer depuis des années des alternatives pour assurer nos approvisionnements ». « Quand on ajoute que les deux branches de l’exécutif ne s’entendent sur rien, on comprend aisément que le piège dominicain affaiblit chaque jour un peu plus Haïti », conclut Frantz Duval – qui s’interroge sur les origines de la crise, que selon lui « seules les autorités haïtiennes connaissent ».En attendant, Haïti s’organise pour accueillir les migrants. Le gouvernement met en place un Groupe de multisectoriel sur l’accueil et la prise en charge des migrants haïtiens, rapporte Gazette Haïti. De nombreux ministres ont participé ce mardi à la première rencontre. Une nouvelle séance est prévue vendredi (11 octobre 2024). Les Haïtiens aux États-UnisLe sort des Haïtiens installés aux États-Unis est aussi un sujet de préoccupation, depuis qu’ils font l’objet d’une campagne de haine lancée par Donald Trump et son colistier pour la présidentielle. Malgré les démentis sur ces fausses informations, le candidat républicain persiste, et multiplie les déclarations incendiaires sans se soucier des conséquences pour les intéressés.Les envoyés spéciaux de RFI Vincent Souriau et Julien Boileau ont rencontré Marjorie George Alvares, une restauratrice qui vit depuis six ans à Nashville (Tennessee). Elle explique ne pas avoir subi de racisme ou de discrimination depuis qu’elle est arrivée de Jacmel en 2018. Mais l’évocation de la campagne présidentielle la met en colère : « On est en train de nous humilier, on est en train de nous traiter de n’importe quoi ». L’immigration aux États-Unis Fanny Lauby est professeure associée en Science politique à l’Université d’État de Montclair, dans le New Jersey. Elle revient pour RFI sur ce thème de l’immigration mis au cœur de la campagne par Donald Trump.Elle explique qu’en décembre 2023, il y a eu un pic d’arrivées à la frontière sud, lié à la fin des restrictions dues au Covid. Mais depuis juin 2024, les arrivées sont en baisse, car le président Biden a mis en place de nouvelles restrictions.Fanny Lauby explique que les groupes qui arrivent aujourd’hui aux États-Unis viennent d’Amérique centrale, mais aussi d’Haïti, du Venezuela, de Colombie, d’Inde et de l’ancienne Union soviétique : « les arrivées que l’on avait jusqu’à il y a une quinzaine d’années, qui venaient principalement du Mexique, sont en baisse ».La professeure revient aussi sur les « propos extrêmement choquants » tenus par Donald Trump, pour déplorer qu’ils fassent « maintenant partie de la manière dont on parle de l’immigration aux États-Unis ». Elle prend pour exemple l’interview accordée lundi soir (7 octobre 2024) à CBS par Kamala Harris, et note que les questions posées à la candidate démocrate « parlaient de l’immigration en termes d’invasion, et d’une rivière qui ne s’arrêterait jamais : c’est vrai que les propos de Donald Trump vont au-delà de ça, mais cela fait partie maintenant de la manière dont on parle de l’immigration aux États-Unis ».Enfin, Fanny Lauby estime qu’« on voit depuis dix ans une hésitation de la part des démocrates à soutenir une réforme de l’immigration qui serait favorable aux immigrés en situation irrégulière aux États-Unis. Cela fait quinze ans qu’ils ignorent la question de l’immigration, et qu’ils durcissent la ligne quant aux entrées à la frontière sud, mais également en n’augmentant pas le nombre de personnes qui peuvent venir de manière légale chaque année ». Milton s’approcheLa Floride évacue en masse avant l’arrivée du méga ouragan Milton, qui doit toucher terre dans les prochaines heures : des centaines de milliers de personnes ont déserté la ville de Tampa et ses environs. La police circule à coups de mégaphone pour inciter les derniers récalcitrants à évacuer, raconte le correspondant de RFI en Floride David Thomson. Mais encore faut-il avoir les moyens de quitter sa maison, explique une mère de famille à bout de nerfs dans une vidéo postée sur les réseaux : « si je pouvais partir je le ferais, mais où est-ce que je peux aller avec six enfants, trois adultes et quatre chiens ? Dans un hôtel ? J’ai pas les moyens pour ça ». Sur la route, beaucoup de stations-service prises d’assaut sont à sec, et à la sortie de Tampa des embouteillages monstres se sont formés. Gustavo Petro dans la tourmenteCoup de tonnerre en Colombie : le Conseil national électoral ouvre une enquête sur un possible dépassement des comptes de campagne de Gustavo Petro, lors de la présidentielle de 2022. « Le leader de gauche aurait violé les plafonds électoraux pour un montant de plus de 5 millions 300 pesos » – l’équivalent de 250 mille euros, écrit Semana, qui parle d’un « véritable coup » pour le président colombien qui n’a pas du tout apprécié ces accusations, qu’il a formellement démenties, nous dit El Universal, mardi soir dans une allocution de huit minutes. Gustavo Petro a affirmé que la décision du CNE « mettait en danger l’institution qu’il représentait », que cette décision était illégale, et il a appelé à descendre dans les rues, rapporte El Espectador – tout en prévoyant d’en appeler aux tribunaux internationaux.Mais, selon les analystes politiques contactés par El Universal, « cette décision du CNE n’est pas un coup d’État », contrairement à ce que pense le président : « l’enquête porte sur les finances, ce qui signifie qu’elle ne pourra pas le faire tomber ». « Quel coup d’État ? », se demande d’ailleurs le quotidien dans son éditorial : « laisser l’organisation électorale faire son travail, et garantir qu’elle puisse le faire en toute autonomie, pour pouvoir ensuite présenter devant elle les recours légaux, c’est ce qui correspond à la tâche du chef de l’exécutif ». Le journal de La PremièreAprès la Martinique, la mobilisation « contre la vie chère » va sans doute s’étendre en Guadeloupe, mais d’une manière un peu différente.
LIRE PLUSLe Conseil présidentiel de transition (CPT) a changé de direction, avec l’architecte Leslie Voltaire qui en a pris la présidence tournante. La cérémonie de « passation de pouvoir » s’est déroulée en l’absence du président sortant, Edgard Leblanc Fils. Nous en parlons avec Gotson Pierre, directeur de l’agence Alterpresse. Selon Gotson Pierre, l’absence du président sortant montre les tensions qui traversent le CPT. Edgard Leblanc Fils avait refusé de signer l’arrêté de passation de pouvoir pour protester contre les trois membres du Conseil présidentiel – dont Leslie Voltaire – qui sont accusés de corruption par l’ancien président du Conseil d’administration de la Banque Nationale de Crédit. Le nouveau président du CPT a annoncé que le Conseil électoral provisoire (CEP), récemment formé et pour le moment incomplet, serait bientôt installé. Avec Gotson Pierre, nous évoquons également l’annonce du Premier ministre Garry Conille qui souhaite consolider « les forces de l’ordre pour combattre efficacement les gangs armés ». C’est à lire dans Alterpresse. La campagne présidentielle américaine vue par notre correspondant à WashingtonComme tous les mardis, notre correspondant Guillaume Naudin revient sur les points forts de la campagne ces derniers jours. Aujourd’hui, il est question de la nouvelle stratégie de communication de Kamala Harris. Selon notre correspondant, l’actuelle vice-présidente « tente de combler une lacune qui lui a été souvent reprochée : celle de ne pas donner d’interview. Elle s’est exprimée hier soir lors d’une édition spéciale de la très regardée émission d’information 60 minutes sur CBS ». Au cours de l’interview, Kamala Harris a évoqué son fameux pistolet, de la marque autrichienne Glock, affirmant qu’elle s’en est déjà servi, « mais sur un stand de tir ». Avec Guillaume Naudin, on parle aussi des fameux « endorsements » , une pratique très courante dans la vie politique américaine. « C’est le fait pour des individus, des organisations ou même des médias, d’apporter leur soutien à l’un ou l’autre candidat. L’objectif est d’en appeler aux fans, aux adhérents ou aux lecteurs de ces personnalités, organisations ou journaux. À mesure que l’élection approche, les endorsements se multiplient. » On peut citer le soutien du New York Times en faveur de Kamala Harris, qui a été également appuyé par la chanteuse Taylor Swift ou le musicien Bruce Springsteen. Donald Trump, lui, peut se targuer de l’appui de l’homme considéré comme le plus riche du monde, Elon Musk. « Si le candidat républicain est élu, [Musk] se verra confier une mission pour évaluer l’efficacité des services publics avec recommandations d’économies à la clé », rappelle notre correspondant.Après les élections municipales, le Brésil « bien ancré à droite »Pour le journal Estadao, les élections de dimanche dernier ont confirmé que le Brésil restait ancré à droite. Les partis centristes ressortent grands gagnants du scrutin. « On a assisté aussi au renforcement de l’extrême droite et à la déshydratation de la gauche », comme écrit le journal. Le Parti libéral (PL) de l’ancien président Jair Bolsonaro a fait élire 512 maires, soit plus que le double du Parti des Travailleurs (PT), formation du président Lula. Le magazine Carta Capital note une percée de l’extrême droite dans la région du Nordeste, le bastion traditionnel de la gauche. Dans une interview à Carta Capital, l’historien João Cezar de Castro Rocha se montre inquiet de la montée de l’extrême droite, un mouvement qui sera d’autant plus fort « qu’il s’éloignera de la figure toxique de Jair Bolsonaro ». Selon l’historien, « l’objectif de l’extrême droite ne sera pas de remporter l’élection présidentielle de 2026 où Lula aura des chances d’être réélu s’il se représente », mais plutôt « de former un bloc suffisamment puissant au Sénat pour promouvoir des réformes similaires à celles entreprises par Viktor Orbán en Hongrie, notamment en modifiant la composition de la Cour suprême ». Journal de la 1re En Guyane, le FIFAC 2024 dévoile sa 6è édition à Saint-Laurent-du-Maroni : 37 films en compétition et un focus sur Haïti.
LIRE PLUSCe lundi 7 octobre, Haïti doit changer en principe de président de transition. Edgard Leblanc Fils qui occupait la présidence tournante depuis six mois doit passer la main. Mais l’ordre de succession a été complètement chamboulé par le scandale de corruption qui secoue le conseil de transition : trois de ses membres sont accusés d’avoir versé des pots-de-vin et sont formellement mis en cause par l’unité de lutte contre la corruption la semaine dernière. Ce qui a rebattu les cartes.
LIRE PLUSL’insécurité en Haïti, l’instabilité politique, la crise économique ont des conséquences sur l’ensemble des services publics, à commencer par les hôpitaux. Aux Gonaïves par exemple, les centres hospitaliers manquent de sang depuis plusieurs années. En cause, le poste de transfusion qui desservait tout le département de l’Artibonite ne fonctionne plus. Les conséquences sont dramatiques : de très nombreux patients qui pourraient être sauvés grâce à une transfusion sont condamnés à mourir si leurs proches ne parviennent pas à trouver là où les poches de sang nécessaires. Tout repose donc sur les familles, explique Ronel Paul qui a pu joindre des témoins en Haïti. L’un d’eux explique qu’il était prêt à donner son sang pour aider son père adoptif mais « qu’aucun centre hospitalier aux Gonaïves n’était en mesure de faire le prélèvement sanguin ni le conserver ». En fait, dans la plupart des hôpitaux en Haïti lorsque le cas d’un patient nécessite une transfusion sanguine, c’est aux proches de se débrouiller pour fournir directement le sang à l’hôpital. Il leur faut alors trouver plusieurs donneurs, contacter les centres de transfusion en capacité de faire les prélèvements, et se déplacer jusqu’au centre de prélèvement.L’avenir d’Haïti sur l’agenda onusien cette semaine Le pays sera au cœur de plusieurs réunions organisées dans les prochains jours et les dirigeants de la transition ont multiplié les entretiens ce week-end pour préparer cette semaine cruciale. Au centre des préoccupations, la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya et qui manque cruellement d’argent pour fonctionner. Le mandat de cette force doit être renouvelé la semaine prochaine pour un an. Mais dès ce lundi (23 septembre 2024), une réunion a l’initiative du Canada est prévue. Les États-Unis poussent pour transformer cette MMAS en une force onusienne. Un coup de pression pour amener la communauté internationale à sortir le chéquier. Washington sait que le secrétaire de l’ONU Antonio Guterres ne veut pas de cette force sous mandat onusien. Il souligne que les casques bleus ne sont pas formés pour la lutte contre les gangs mais pour maintenir la paix. Lula critique le fonctionnement du système onusien « La pandémie, les conflits en Europe et au Proche-Orient, la course aux armements et les changements climatiques démontrent les limites des instances multilatérales », a déclaré le président brésilien hier (22 septembre 2024) dimanche lors du sommet de l’avenir à New York. Selon Lula, « l’Assemblée Générale a perdu de sa vitalité ». Le site d’information Carta Capital retient de son bref discours surtout la demande en faveur des réformes pour que le « Sud global » soit mieux représenté à l’ONU. Pour le journal Estadao, le président brésilien s’est hissé dans une position de donneur de leçons notamment dans le domaine environnemental. L’année dernière, rappelle le quotidien, « Lula a pointé du doigt les pays riches pour leurs émissions de carbone ». Mais depuis le début de cette année, les incendies au Brésil ont doublé par rapport à la même période en 2023. Les avertissements n’ont pas manqué. Lula a beaucoup parlé, mais ses mots ne se sont pas traduits en action », souligne Estadao.Tension en Bolivie entre l’ancien président Evo Morales et son successeurEvo Morales, qui a gouverné le pays de 2006 à 2019, et Luis Arce, en poste depuis 2020, sont devenus des concurrents farouches pour la direction de leur parti et surtout la candidature à la présidentielle de l’an prochain. Evo Morales a pris la tête d’une marche de plusieurs milliers de ses partisans, une marche qui se dirige vers le siège du gouvernement à La Paz, leur arrivée est prévue justement aujourd’hui. Le président Luis Arce, c’est à la Une du journal La Razon, a mis en garde contre l’éclatement d’une guerre civile et a appelé au dialogue. Hier, des affrontements entre ses partisans et ceux du leader indigène Evo Morales ont fait huit blessés près de la capitale. Selon El Diario, l’intention d’Evo Morales est claire : « Il a bien l’intention de mettre fin au mandat de Luis Arce, et pas de manière pacifique… cette lutte pour le pouvoir définira à la fois l’avenir du gouvernement de Luis Arce et celui de la candidature du parti MAS, les enjeux sont considérables », conclut El Diario.Des ruelles vertes à MontréalReportage sur un phénomène urbain de plus en plus populaire : les ruelles vertes à Montréal. Elles sont nombreuses ces toutes petites rues et les habitants peuvent les transformer à leur guise : retirer le bitume pour en faire des jardins ou des espaces à partager avec ses voisins pour y installer des balançoires, des cages de hockey ou encore un hôtel à insectes. Reportage de notre correspondant Alexis Gacon.Le journal de la 1ère En Guadeloupe, les coupures de courant en raison d’une grève chez EDF commencent à faire des dégâts chez les particuliers.
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