Relancer une compagnie aérienne nationale : Un envol nécessaire pour Haïti
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- 19 décembre 2024
L’année 2024 se termine dans une spirale de violence persistante en Haïti, marquée par des massacres à travers le pays et des incidents quotidiens à Port-au-Prince. Avec le politologue haïtien Jacques Nesi, politologue à l’Université des Antilles et chercheur associé au Laboratoire caribéen de sciences sociales, nous passons en revue les principaux évènements qui ont marqué le pays en 2024. Jacques Nesi souligne une absence de volonté politique claire pour endiguer la montée en puissance des gangs. Cette situation est exacerbée par l’indifférence de la communauté internationale, notamment des États-Unis, dont l’attention est détournée par leur propre transition politique. L’État haïtien, quant à lui, semble incapable d’élaborer une réponse efficace face à la crise sécuritaire.Malgré les déclarations des autorités et les tentatives de la police de reprendre certains territoires, la situation reste chaotique. Selon Jacques Nesi, il s’agit davantage d’une bataille de communication qu’une réelle avancée sur le terrain. Le Conseil présidentiel de transition, mis en place pour stabiliser le pays, se montre impuissant et inefficace, ce qui alimente l’impression d’un effondrement complet de l’État. Les priorités des dirigeants semblent plus orientées vers l’organisation des élections et la répartition des postes de pouvoir que vers la résolution des problèmes de sécurité.La dimension politique de la crise sécuritaireLa Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS), soutenue par les États-Unis, affiche un bilan « médiocre », souligne Jacques Nesi. Le politologue critique le manque de moyens de la MMAS et son incapacité à lutter contre les gangs. Des infrastructures vitales, comme le plus grand hôpital privé de Port-au-Prince, ont été incendiées malgré la présence de la police. Cette mission, loin d’apporter des solutions durables, semble surtout retarder la confrontation directe avec la réalité d’une économie criminelle qui dépasse largement les frontières haïtiennes.Jacques Nesi évoque aussi la dimension politique de cette crise sécuritaire. Les gangs, qui étaient initialement des outils de répression et d’influence électorale pour certaines forces politiques, affichent désormais des ambitions de pouvoir. Le Conseil présidentiel de transition, issu d’un accord en avril dernier, est miné par des luttes internes et une corruption généralisée, rendant toute perspective d’élections crédibles en 2025 peu réaliste. La priorité, selon Jacques Nesi, devrait être de rétablir la sécurité avant d’envisager des élections, mais l’indifférence de la communauté internationale, notamment des États-Unis, complique encore davantage une issue à la crise.La presse panaméenne réagit aux propos de Donald Trump qui menace de reprendre le contrôle du canal de PanamaSelonLa Prensa : « La récente menace surprise de Donald Trump de récupérer le canal de Panama – d’un pays qui a été un allié stratégique des États-Unis est extrêmement grave ». Cette déclaration ouvre la porte à une « dangereuse tentative de la prochaine administration américaine de faire revivre, au XXIe siècle, la doctrine Monroe, obsolète et aberrante ». Cette doctrine anticolonialiste datant de 1823 était censée dissuader les Européens d’intervenir aux Amériques, mais a été utilisé plus tard pour justifier des opérations nord-américaines en Amérique centrale et en Amérique latine. Le journal La Estrella de Panama cite l’ancien administrateur du canal de Panama, Alberto Alemán Zubieta, qui a qualifié les déclarations de Donald Trump de « malheureuses », soulignant les décennies d’administration efficace et sûre de la voie navigable entre les mains des Panaméens. La Prensa dénonce des propos anachroniques et délirants qui méritent « d’être rejetés avec force et vigueur non seulement par le gouvernement panaméen du président José Raúl Mulino, l’Assemblée nationale et tous les secteurs unis dans la défense de la souveraineté nationale, mais aussi par l’ensemble de l’Amérique latine ».La Californie se prépare à la présidence TrumpDonald Trump provoque des remous en Amérique Centrale, mais aux États-Unis, sa nouvelle présidence inquiète aussi, notamment les bastions démocrates comme la Californie. « La Californie se prépare à la résistance », titre le site d’information Politico. Mais elle sera différente de celle de 2016, lorsque Donald Trump a été élu pour la première à la Maison-Blanche. Après cette nouvelle victoire du républicain, des groupes progressistes en Californie comme le Irvine Democratic Club préfèrent désormais la thérapie de groupe aux manifestations de masse. Selon Politico, cette nouvelle approche reflète une Californie où l’on privilégie la réflexion et la résilience émotionnelle plutôt que l’activisme de rue. Cependant, souligne Politico, derrière ces séances de gestion du stress, se cache une prise de conscience : la Californie, bastion progressiste, montre des signes d’évolution politique, et l’influence conservatrice y gagne du terrain.Journal de la 1ère Les députés Jean-Philippe Nilor, Marcellin Nadeau et Jean-Victor Castor en visite à la prison de Ducos.
LIRE PLUSEn Haïti, le Conseil présidentiel de transition instaure l’État d’urgence sur tout le territoire, pour un mois, à partir de dimanche. Alter Presse précise que l’objectif est de « faciliter les diverses interventions des forces de l’ordre dans la lutte contre l’insécurité et faire face à la crise agricole et alimentaire du pays ». Le Nouvelliste revient d’ailleurs sur l’impact de l’insécurité sur l’économie et l’agriculture dans le département de l’Artibonite. Le quotidien cite l’entrepreneur Garry Dalencourt qui s’exprimait jeudi dans l’émission Panel Magik : les agriculteurs peinent à accéder aux semences et aux engrais, la production agricole est en chute libre, « exacerbée par l’isolement causé par les activités des gangs ».Illustration de cette insécurité : le saccage de l’hôpital Bernard Mevs à Port-au-Prince, incendié en début de semaine par les gangs. Cet hôpital de référence était connu pour avoir les technologies d’imagerie médicale les plus performantes d’Haïti, aujourd’hui tout ou presque est parti en fumée : le laboratoire, la salle d’imagerie, la pédiatrie… Kathleen Séjour Petit, administratrice générale de l’hôpital Bernard Mevs, se dit « choquée, anéantie », particulièrement pour ce qui est de la pédiatrie : « Quand on voit les enfants qui sont vraiment défavorisés, qui n’ont pas vraiment d’endroit où aller… » Et l’administratrice de souligner que l’hôpital était une grande référence pour tous les malades, et qu’il n’y avait aucune discrimination, « qu’il soit bandit ou honnête homme, la bourgeoisie, les défavorisés ». Les 289 employés, qui étaient restés pour cette raison, souligne-t-elle, n’ont plus d’emploi.À lire aussiHaïti : les gangs armés ont incendié l’hôpital de référence de Port-au-PrinceUn Conseil national de sécurité« Enfin », soupire Le National, un Conseil national de sécurité a été établi en Haïti – il était prévu dans l’Accord du 3 avril. Ce nouvel organe, explique la Primature, « composé d’experts nationaux, de professionnels de la diaspora et d’autres personnalités qualifiées, aura pour mission d’apporter des réponses globales et coordonnées à la crise sécuritaire ».« Le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement du Premier ministre décident de beaucoup de choses et procèdent à des nominations », estime Frantz Duval dans Le Nouvelliste. Mais pour le moment, dans les faits, « rien n’impacte la vie de la population » : « Le pays vit avec d’un côté ceux qui prennent des coups et de l’autre ceux qui ne parviennent pas à les aider. »Le National relève d’ailleurs que les camps de déplacés se multiplient à Port-au-Prince, après les attaques par les gangs de Poste Marchand et Bas Lalue – qui ont contraint des milliers de familles à quitter leurs demeures. Et dans ces camps, « les conditions de vie sont lamentables », ce qui, se désole le quotidien, « contribue à aggraver la souffrance des déplacés ».« Shutdown » en vueAux États-Unis, le chef de la majorité républicaine a tenté de faire passer un nouveau texte pour éviter une paralysie de l’État fédéral, mais qui incluait la demande du président élu Donald Trump de relever le plafond de la dette. Il a été rejeté largement, parce que, écrit le New York Times, trente-huit députés républicains « ont défié Trump » en ajoutant leurs voix à celles des démocrates, dans ce que le quotidien considère comme un test de « l’emprise du président élu sur son parti ». D’autant que cette défiance n’est pas venue des quelques républicains modérés, mais bien de conservateurs qui normalement alignent leurs vues sur les siennes. On verra l’an prochain s’il s’agit d’un simple hoquet ou si c’est tout le programme du président qui est en danger – car rappelle le New York Times, « il suffira d’une poignée de républicains pour couler son agenda à la Chambre ou au Sénat ».En tout cas, cette bataille autour du budget montre l’influence d’Elon Musk sur le gouvernement, estime USA Today, qui titre même sur le « président élu Musk ». Car c’est bien le patron de Tesla qui s’est attaqué le premier, et très violemment, à la première mouture du projet de loi de financement, « la noyant sous un tsunami de plus de 100 posts », et ce, douze heures avant que Donald Trump lui-même n’intervienne. Pour le Washington Post, cet épisode « souligne les ramifications politiques du rôle sans précédent que Musk a joué dans l’élaboration de l’administration Trump. Il s’est prononcé sur les choix de ministres, a participé à des réunions avec des chefs d’État et agit désormais en tant qu’exécutant de l’agenda politique de Trump au Capitole. »À lire aussiLes États-Unis se rapprochent de la paralysie budgétaire après l’échec d’un nouveau texteVague de licenciements en ArgentineEn Argentine, Javier Milei continue de passer l’État à la tronçonneuse… Le ministère de la Justice a annoncé le licenciement de 2 400 employés, qui s’ajoutent aux 35 000 fonctionnaires licenciés depuis le début de l’année. Ce jeudi, les syndicats de la fonction publique avaient appelé à la mobilisation en face du ministère de la Justice. Le correspondant de RFI Théo Conscience a rencontré certains des manifestants, comme Mariano, qui a appris cette semaine qu’il était licencié sans indemnités : « Nous sommes des pères et des mères de famille, nous avons des enfants et nous allons nous retrouver sans revenu le mois prochain. Donc, nous demandons que la loi soit respectée et que nous recevions une juste indemnisation. » Paula Donadio, déléguée syndicale, souligne de son côté que les politiques publiques et les services assurés par le ministère de la Justice vont être également affectés : « Les espaces de mémoire de la dictature, l’assistance juridique aux victimes de violation des droits humains, l’accès à la justice… »À lire aussiArgentine : mobilisation des fonctionnaires de la Justice face aux coupes budgétaires de Javier MileiExtorsions en ÉquateurOn l’appelle « la vacuna » en Équateur, le « vaccin » : il s’agit de l’extorsion pratiquée par des criminels – racket d’individus ou d’entreprises. Le phénomène, qui s’est étendu dans ce pays d’Amérique latine, touche toutes les catégories de population. Notre correspondant en Équateur Eric Samson a contacté Mauricio Nuñez, un des chanteurs de musique romantique les plus populaires en Équateur. « La première fois », explique-t-il, « on a accepté de payer. La deuxième, on a porté plainte auprès du parquet et ils ne nous ont plus contactés. Ils demandaient 1 000 dollars par mois ». Les villes de la côte sont particulièrement touchées : à Guayaquil, les gens doivent parfois payer pour le simple fait d’avoir une maison. Victor Pinta a une épicerie dans le sud de la ville depuis près de neuf ans. Il a décidé de ne pas payer et de témoigner : il est constamment menacé et a été attaqué à plusieurs reprises.D’autres préfèrent quitter le pays, comme cette jeune femme partie pour les États-Unis. Elle a dorénavant moins de travail et de ressources qu’en Équateur.À lire aussiÉquateur : l’extorsion, la «vacuna», l’autre raison qui pousse la population à émigrerLe Journal de la 1èreLa Martinique continue de perdre des habitants
LIRE PLUSEt si le Canada devenait le 51e État américain ? Le président américain élu Donald Trump est ravi de répéter cette boutade alors que le gouvernement de Justin Trudeau est en pleine crise. Lundi, Chrystia Freeland a lancé une véritable bombe en démissionnant avec fracas de son poste de ministre des Finances. Officiellement, la numéro 2 du gouvernement protestait contre la suspension d’une taxe décidée par le Premier ministre. Une mesure électoraliste à ses yeux, alors que le Canada a particulièrement besoin de ses fonds publics pour soutenir les entreprises, menacées par des droits douaniers américains de 25%. Depuis, plusieurs députés réclament le départ de leur chef, ce qui entraînerait la chute du gouvernement. Pour l’instant, le Premier ministre ne répond pas aux questions des journalistes. Tout semble indiquer qu’il joue la montre à l’approche des fêtes, analyse notre correspondante Pascale Guéricolas. Justin Trudeau pourrait annoncer son départ et donc le déclenchement d’une campagne électorale en janvier. « Pendant ces 36 jours minimums de campagne, il ne peut y avoir de négociation avec les Américains. On est en position de faiblesse », déplore Geneviève Telier, politologue à l’Université d’Ottawa. Donald Trump a menacé d’imposer des tarifs douaniers sur les exportations canadiennes, si la frontière n’est pas sécurisée. Trois quarts des exportations du pays partent aux États-Unis.À lire aussiCanada: la vice-Première ministre démissionne sur fond de désaccord avec Justin TrudeauShutdown, le retourPendant ce temps, à Washington, le spectre du « shutdown », autrement dit l’arrêt de l’administration faute d’accord sur le budget, ressurgit. La faute en partie à un homme, Elon Musk. C’est lui qui « s’est déchaîné toute la journée [de mercredi] contre le projet de loi, sur sa plateforme X », relate le New-York Times. Pour lui, comme pour une large frange du parti républicain, c’était « un projet de loi rempli de priorités politiques démocrates », précise le Washington Post. De quoi enrager le sénateur de gauche Bernie Sanders qui rappelle dans The Hill que démocrates et républicains ont passé des mois à négocier ce texte et que « les milliardaires ne doivent pas être autorisés à diriger notre gouvernement ». Pour le journal de gauche Mother Jones, Donald Trump est en train de constituer un gouvernement de milliardaires comme les États-Unis n’en ont jamais vu. « En tout, quinze milliardaires seraient en lice pour des postes au sein de l’administration », estime Mother Jones.À lire aussiAux Etats-Unis, Donald Trump ravive la menace d’un «shutdown» fédéralPort-au-Prince et les autorités passeront-elles l’hiver ?La fin d’année approche et le quotidien Le Nouvelliste se demande « qui, de Port-au-Prince ou du CPT, ne passera pas l’hiver ». « La capitale est prise d’assaut par les gangs, quartier après quartier », déplore le rédacteur en chef Frantz Duval. Les autorités ne sont pas en reste. « Les membres du Conseil présidentiel de transition sont accusés de mener une transition qui ne va nulle part, certains membres sont pointés du doigt pour des affaires de corruption et surtout, des partis dénoncent le Conseil lui-même », énumère notre confrère. Une lueur d’espoir provient de Washington où se joue dans les prochaines heures le renouvellement de la loi dite “HOPE/HELP” au Congrès. Elle est vitale pour l’industrie locale et les quelques emplois, certes précaires, qu’elle génère sur l’île. « La principale exportation d’Haïti, c’est la sous-traitance des usines, dont le principal marché sont les États-Unis où près d’un milliard de dollars de biens manufacturés sont expédiés », explique Frantz Duval.« Dollarisation partielle » à CubaUne petite révolution à Cuba. Le gouvernement annonce le rétablissement d’un taux de change « flottant » pour le peso. Une nouvelle tentative pour le régime communiste au pouvoir depuis 65 ans de sortir l’île de la crise économique dans laquelle elle s’enfonce. Sur un an, les prix ont encore augmenté de près de 30 % en octobre, une « inflation alimentée par le décalage entre le taux de change officiel fixé à 120 pesos pour un dollar et la réalité du marché informel où il faut 320 pesos pour obtenir un dollar », explique Nathanaël Vittrant du service économie de RFI. Le Premier ministre cubain a « reconnu que la situation était devenue hors de contrôle », rapporte le média en ligne Cibercuba. Loin de nier la situation critique de l’économie, le quotidien pro-régime Granma insiste quand même sur les « limites imposées par le blocus américain et les effets néfastes de la crise économique mondiale ».À lire aussiCuba va mettre en place un taux de change flottantL’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreEn Martinique, le président de la collectivité territoriale s’impatiente et demande au nouveau Premier ministre de tenir la parole de l’État.Morceau musical : For the Time Being du Groupe La Comitiva (Suède)
LIRE PLUSEn cette Journée internationale des migrants, direction le Pérou où un million de Vénézuéliens ont trouvé refuge. Malgré l’instabilité politique qui n’épargne pas ce pays d’accueil, ONG et organisations humanitaires tentent de « recréer du lien ». Au Venezuela, le bras de fer continue entre le président Nicolas Maduro, dont la victoire aux élections de juillet dernier n’est pas reconnue par de nombreux pays (dont les États-Unis) et l’opposition qui revendique la victoire. Pas de quoi envisager le retour pour les huit millions de Vénézuéliens qui ont quitté leur pays depuis plus d’une décennie. Au Pérou, où un million ont trouvé refuge, notre correspondant Martin Chabal est allé à la rencontre de certains d’entre eux. Protection devant la loi, défense des droits, notamment à la santé, l’ONG Veneactiva accompagne ces réfugiés, y compris dans leur intégration, aussi bien socio-économique, politique que culturelle. Pas une mince affaire, surtout depuis la pandémie de Covid-19 et le début de la crise politique. Le sentiment d’éloignement est plus cruel pour ses réfugiés quand viennent les fêtes de Noël. Aux sons d’un orchestre dans un théâtre de Lima, José Verdu, téléphone à la main, tente de rassurer sa tante restée au pays. Malgré les applaudissements et les sourires, la douleur est là. « Partager tout ça à distance, ça fait un vide, ce n’est pas pareil », souffle l’homme qui se souvient avec émotions des Noëls passés dans son pays d’origine.En Haïti, des institutions médicales « à genoux »À Port-au-Prince, comme une volonté de mettre les institutions médicales du pays à genoux, les gangs armés de la coalition « ViV Ansanm » ont incendié dans la nuit de lundi à mardi l’hôpital Bernard Mevs. Hôpital de référence, c’était un des rares centres médicaux encore en fonctionnement dans la région métropolitaine de Port-au-Prince. Indignée, l’Association médicale haïtienne (AMH) exige que l’État prenne ses responsabilités. « L’État doit prendre en charge les institutions qui sont encore fonctionnelles, qu’il s’agisse des institutions sanitaires ou administratives », estime son secrétaire général, Dr Ardouin Louis Charles au micro de notre correspondant Peterson Luxama.Pour notre confrère Frantz Duval du Nouvelliste, c’est là « un remake de ce qui s’est déjà produit contre une trentaine de centres de santé et éléments de la chaîne de soins de la région de Port-au-Prince ».Aux racines des tensions entre Haïti et la République dominicaineLa situation sécuritaire toujours plus critique en Haïti n’a cessé de tendre les relations entre les deux pays partageant l’île d’Hispaniola. Le président de la République dominicaine, Luis Abinader, a décidé l’an dernier de fermer la frontière avec son voisin. Depuis octobre, il est déterminé à expulser en masse les migrants haïtiens. 500 000 vivraient côté dominicain. Pour comprendre à la fois la méfiance qui perdure de chaque côté de la frontière et la migration haïtienne vers la République dominicaine, il faut faire un peu d’histoire. En cause, entre autres, le basculement historique récent qui veut qu’Haïti, l’ancienne force occupante de la République dominicaine, ait perdu sa mainmise économique, explique le journaliste Jean-Michel Caroit au micro de Christophe Paget. L’objectif du président dominicain d’expulser 10 000 Haïtiens par semaine vise ainsi à « satisfaire des groupes nationalistes xénophobes », selon Christian Girault, chercheur au CNRS. Une partie de la presse dominicaine favorise ce climat. Le Premier ministre haïtien Alix Didier Fils-Aimé a récemment demandé à son nouveau ministre des Affaires étrangères de renouer le dialogue avec la République dominicaine. Ce que Luis Abinader a salué, tout en prévenant que les expulsions se poursuivraient.L’actualité des Outre-mer avec nos confrères de la 1èreEn cette Journée internationale des migrants, la « Cimade-Guadeloupe » dénonce des « pratiques abusives » et des expulsions systématiques, notamment vis-à-vis des Haïtiens.Morceau musical : Map Kitew de Krezboy Haiti feat Roumie (Haïti)
LIRE PLUSL’insécurité en Haïti, l’instabilité politique, la crise économique ont des conséquences sur l’ensemble des services publics, à commencer par les hôpitaux. Aux Gonaïves par exemple, les centres hospitaliers manquent de sang depuis plusieurs années. En cause, le poste de transfusion qui desservait tout le département de l’Artibonite ne fonctionne plus. Les conséquences sont dramatiques : de très nombreux patients qui pourraient être sauvés grâce à une transfusion sont condamnés à mourir si leurs proches ne parviennent pas à trouver là où les poches de sang nécessaires. Tout repose donc sur les familles, explique Ronel Paul qui a pu joindre des témoins en Haïti. L’un d’eux explique qu’il était prêt à donner son sang pour aider son père adoptif mais « qu’aucun centre hospitalier aux Gonaïves n’était en mesure de faire le prélèvement sanguin ni le conserver ». En fait, dans la plupart des hôpitaux en Haïti lorsque le cas d’un patient nécessite une transfusion sanguine, c’est aux proches de se débrouiller pour fournir directement le sang à l’hôpital. Il leur faut alors trouver plusieurs donneurs, contacter les centres de transfusion en capacité de faire les prélèvements, et se déplacer jusqu’au centre de prélèvement.L’avenir d’Haïti sur l’agenda onusien cette semaine Le pays sera au cœur de plusieurs réunions organisées dans les prochains jours et les dirigeants de la transition ont multiplié les entretiens ce week-end pour préparer cette semaine cruciale. Au centre des préoccupations, la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) dirigée par le Kenya et qui manque cruellement d’argent pour fonctionner. Le mandat de cette force doit être renouvelé la semaine prochaine pour un an. Mais dès ce lundi (23 septembre 2024), une réunion a l’initiative du Canada est prévue. Les États-Unis poussent pour transformer cette MMAS en une force onusienne. Un coup de pression pour amener la communauté internationale à sortir le chéquier. Washington sait que le secrétaire de l’ONU Antonio Guterres ne veut pas de cette force sous mandat onusien. Il souligne que les casques bleus ne sont pas formés pour la lutte contre les gangs mais pour maintenir la paix. Lula critique le fonctionnement du système onusien « La pandémie, les conflits en Europe et au Proche-Orient, la course aux armements et les changements climatiques démontrent les limites des instances multilatérales », a déclaré le président brésilien hier (22 septembre 2024) dimanche lors du sommet de l’avenir à New York. Selon Lula, « l’Assemblée Générale a perdu de sa vitalité ». Le site d’information Carta Capital retient de son bref discours surtout la demande en faveur des réformes pour que le « Sud global » soit mieux représenté à l’ONU. Pour le journal Estadao, le président brésilien s’est hissé dans une position de donneur de leçons notamment dans le domaine environnemental. L’année dernière, rappelle le quotidien, « Lula a pointé du doigt les pays riches pour leurs émissions de carbone ». Mais depuis le début de cette année, les incendies au Brésil ont doublé par rapport à la même période en 2023. Les avertissements n’ont pas manqué. Lula a beaucoup parlé, mais ses mots ne se sont pas traduits en action », souligne Estadao.Tension en Bolivie entre l’ancien président Evo Morales et son successeurEvo Morales, qui a gouverné le pays de 2006 à 2019, et Luis Arce, en poste depuis 2020, sont devenus des concurrents farouches pour la direction de leur parti et surtout la candidature à la présidentielle de l’an prochain. Evo Morales a pris la tête d’une marche de plusieurs milliers de ses partisans, une marche qui se dirige vers le siège du gouvernement à La Paz, leur arrivée est prévue justement aujourd’hui. Le président Luis Arce, c’est à la Une du journal La Razon, a mis en garde contre l’éclatement d’une guerre civile et a appelé au dialogue. Hier, des affrontements entre ses partisans et ceux du leader indigène Evo Morales ont fait huit blessés près de la capitale. Selon El Diario, l’intention d’Evo Morales est claire : « Il a bien l’intention de mettre fin au mandat de Luis Arce, et pas de manière pacifique… cette lutte pour le pouvoir définira à la fois l’avenir du gouvernement de Luis Arce et celui de la candidature du parti MAS, les enjeux sont considérables », conclut El Diario.Des ruelles vertes à MontréalReportage sur un phénomène urbain de plus en plus populaire : les ruelles vertes à Montréal. Elles sont nombreuses ces toutes petites rues et les habitants peuvent les transformer à leur guise : retirer le bitume pour en faire des jardins ou des espaces à partager avec ses voisins pour y installer des balançoires, des cages de hockey ou encore un hôtel à insectes. Reportage de notre correspondant Alexis Gacon.Le journal de la 1ère En Guadeloupe, les coupures de courant en raison d’une grève chez EDF commencent à faire des dégâts chez les particuliers.
LIRE PLUSLe Premier ministre Garry Conille a annoncé ce mercredi soir que son gouvernement, de concert avec le Conseil présidentiel de Transition, s’apprête à adopter des mesures urgentes pour reprendre le contrôle des quartiers tombés aux mains des gangs. Il invite une fois de plus les bandits armés à déposer les armes et reconnaître l’autorité de l’Etat.
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