Nous demeurons « dans une opposition franche au gouvernement », a assuré le premier secrétaire du Parti socialiste (PS) Olivier Faure dans un entretien à Libération, alors que son parti s’est prononcé contre le vote d’une motion de censure. « Ce que nous disons, c’est “oui” à un budget pour les Français, mais “non” à ce gouvernement. »

Tout en déplorant les concessions « minimales par rapport à [leurs] exigences » du gouvernement Bayrou et un budget qui n’est « clairement pas » celui du PS , M. Faure convoque un besoin de stabilité « guid[é] par l’intérêt général » pour expliquer la position du PS. « La situation ne peut durer, il faut un budget pour la France », estime-t-il.

Le PS a par ailleurs annoncé qu’il déposerait une autre motion de censure, spontanée celle-là (article 49.2), qui sera examinée après l’adoption du budget. M. Faure dénonce un gouvernement qui « participe à la trumpisation du débat public », notamment avec les propos de François Bayrou sur le « sentiment de submersion » migratoire ou la diminution des crédits alloués à l’aide médicale d’Etat pour les étrangers en situation irrégulière.

Interrogé sur l’avenir du Nouveau Front populaire, alors que Jean-Luc Mélenchon a déclaré que le groupe était « réduit d’un parti » avec la décision du PS, Olivier Faure a assuré que son « aspiration au rassemblement de la gauche et des écologistes est inchangée ». « Mais je ne suis pas disposé à me plier à une stratégie de blocage institutionnel dont le seul objet est de conduire à une présidentielle anticipée, sous la menace d’une victoire de l’extrême droite », a-t-il ajouté.