Julien Bayou lors d’un événement d’Europe Ecologie-Les Verts, au Havre, dans le Calvados, le 23 août 2023. LOU BENOIST / AFP L’ancien patron d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou, dont la plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse qui le visait et déposée par son ancienne compagne Anaïs Leleux a été classée sans suite par
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L’ancien patron d’Europe Ecologie-Les Verts (EELV) Julien Bayou, dont la plainte pour harcèlement moral et abus de faiblesse qui le visait et déposée par son ancienne compagne Anaïs Leleux a été classée sans suite par le parquet de Paris pour « absence d’infraction », a affirmé « ne plus rien attendre » de son ancien parti, qu’il « ne reconnaît plus », vendredi 21 février lors d’une conférence de presse à Paris avec son avocate, Marie Dosé.
« Aujourd’hui dans la direction, il suffit de souffler et les personnes basculent, par peur de je ne sais quoi », « frappés de frilosité et de médiocrité, de lâcheté, de bassesse », a-t-il asséné. « Vous avez devant vous quelqu’un qui a été triplement innocenté », après deux enquêtes internes au sein du parti et l’enquête judiciaire, a déclaré l’ex-député écologiste.
La première enquête, ouverte après une lettre de son ancienne compagne en juillet 2022, s’était arrêtée faute de témoignages. La seconde avait été confiée à un cabinet d’avocats, avec un appel à témoignages de la direction adressé à 12 000 personnes. Le député de Paris avait abandonné la tête du parti au début de la première enquête interne et avait quitté les Ecologistes lors du lancement de la seconde.
Julien Bayou a dénoncé une « procédure dégueulasse, détestable, décidée en conscience par la direction des Ecologistes ». L’enquête n’a « pas permis de déterminer si des faits contraires aux règles de droit ou aux textes internes ont été commis », avait annoncé la direction en octobre 2024.
« Dans n’importe quel parti, n’importe quelle démocratie, ça reviendrait à dire “il est innocent”, peut-être même “on s’excuse” », fait valoir M. Bayou. « Ce n’est pas ce que choisit de faire la direction du parti. » Une lettre, déjà signée d’une centaine de militants écologistes, appelle vendredi la direction à affirmer l’innocence de Julien Bayou et à lui présenter des excuses.
Plainte pour diffamation
Mais l’ancien député a appelé à ne pas « balancer le mouvement MeToo avec l’eau du bain, bien au contraire ». « Ça n’est pas parce qu’une personne a menti que toutes les plaintes doivent être invalidées », a-t-il souligné, refusant que quiconque utilise « ce qui [lui] est arrivé pour nuire à la cause du féminisme ».
Pour lui, la décision de justice ne signifie pas « que cette personne qui [l’]accuse ne souffre pas. Ça ne veut même pas dire qu’elle n’a pas été victime. Mais pas de [lui] ». Persuadé que les accusations « vont continuer », il a invité la presse à ne pas relayer « tout et n’importe quoi », et a assuré avoir porté plainte de son côté pour diffamation.
« A chaque nouveau harcèlement et depuis hier, à chaque nouvelle négation de mon innocence, − et je compte sur quelques Ecologistes pour franchir la ligne jaune à mon égard −, ce dossier est nourri et finira par des condamnations », a-t-il promis, lançant une pique notamment à la députée Sandrine Rousseau, qui a remis en cause les conclusions des deux enquêtes internes.
Son avocate, Marie Dosé, a déploré qu’on laisse des cabinets d’avocats ou de consultants enquêter sur la vie d’une personne. « Ça peut arriver à tout le monde dès demain », a-t-elle mis en garde.
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