Les plateformes numériques, notamment TikTok, sont devenues des espaces de visibilité et de financement pour des influenceurs du monde entier. Cependant, un récent rapport met en lumière une utilisation préoccupante de ces réseaux par des influenceurs haïtiens qui seraient liés, de près ou de loin, à des groupes criminels en Haïti.
Les réseaux sociaux, une source de revenus pour les gangs ?
Selon des informations relayées par plusieurs médias, les chefs de gangs haïtiens utilisent les plateformes numériques pour renforcer leur emprise et financer leurs activités. Le rapport cite notamment le cas de Renel Destina, alias « Ti Lapli », qui aurait offert des « cadeaux » à plusieurs influenceurs haïtiens vivant aux États-Unis, parmi lesquels Tati Mendel, Commandant, Parrola, Belle-Enfant et Traplaman. Ces influenceurs, suivis par des milliers d’abonnés, reçoivent des dons via TikTok, un mécanisme qui, selon certains experts, pourrait faciliter l’acheminement de fonds vers des réseaux criminels.
Un flou juridique qui favorise l’impunité
L’absence de législation stricte sur la cybercriminalité en Haïti complique la lutte contre ces dérives. Aucune politique claire ne régule les réseaux sociaux ni ne sanctionne les abus liés à leur utilisation. Les gangs et leurs alliés peuvent ainsi agir en toute impunité, exploitant la popularité de certains influenceurs pour accroître leur influence et obtenir des financements.
En octobre 2022, le commissaire du gouvernement de Port-au-Prince, Frantz Louis Juste, avait demandé aux plateformes de bloquer ou supprimer les comptes des principaux chefs de gangs. Pourtant, à ce jour, peu de mesures concrètes ont été mises en place pour limiter l’utilisation des réseaux sociaux à des fins criminelles.
Vers une prise de conscience internationale ?
L’apparition de cette problématique dans un rapport officiel témoigne d’une reconnaissance internationale du rôle croissant des réseaux sociaux dans les dynamiques criminelles en Haïti. Si les accusations sont avérées, cela pourrait déclencher des enquêtes approfondies, notamment aux États-Unis, où plusieurs influenceurs mentionnés sont installés.
Ce phénomène soulève des questions cruciales : jusqu’où s’étend l’influence des gangs haïtiens sur les réseaux sociaux ? Les plateformes comme TikTok doivent-elles renforcer leurs contrôles sur les transactions et les contenus diffusés ?
Une chose est sûre, l’association entre criminalité et influence numérique en Haïti est un sujet brûlant qui ne manquera pas de susciter des débats dans les mois à venir.
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