Cette fois, c’est fait. Après plusieurs semaines d’attente, l’ancien dirigeant du journal L’Equipe et du Pari mutuel urbain (PMU), Cyril Linette, a été désigné, jeudi 17 avril, directeur général du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) d’hiver 2030, que la France organisera à cheval sur les deux régions Auvergne-Rhône-Alpes et Provence-Alpes-Côte d’Azur.

A plusieurs reprises, l’officialisation de ce « secret de polichinelle » – selon les mots de Renaud Muselier, président (Renaissance) de la région PACA – a semblé proche, mais la confirmation de la nomination du dirigeant de 54 ans a été repoussée, en raison de « contraintes d’agenda » entre les différents acteurs du projet JO 2030 – l’Etat, les deux régions hôtes des Jeux ainsi que les Comités olympique (CNOSF) et paralympique (CPSF) français – et pour ne pas concurrencer l’inauguration de la Solideo (la société chargée de superviser la construction des sites olympiques), lundi 14 avril, à Marseille.

« Cyril Linette est un dirigeant innovant, structurant, réformateur. Il apporte une vision claire sur la création de valeur, la gestion budgétaire, la performance des équipes et la diffusion des contenus », a exprimé Edgar Grospiron, le président du Cojop, dans un communiqué, insistant sur la nécessité de s’entourer d’un « véritable patron ». « Les Jeux sont aujourd’hui autant un événement sportif qu’une immense plateforme de contenus à fort pouvoir émotionnel. Cyril possède cette capacité à penser à la fois le fond, la forme, et le terrain ».

Candidat malheureux à l’été 2024 pour prendre la direction de la Ligue professionnelle de football face au président sortant Vincent Labrune, Cyril Linette ne sera pas trop longtemps resté sans projet. Et il ne devrait pas manquer d’ouvrage pour faire avancer un dossier qui accumule les retards et les contretemps depuis que le CIO a retenu le seul dossier français,à la fin de 2023, parmi les candidats aux JO 2030.

Deux dossiers urgents

Le nouveau DG enfin nommé, Edgar Grospiron, le patron des Alpes 2030, va désormais pouvoir finaliser l’organigramme du comité d’organisation. Et notamment choisir, avec son bras droit, les quatre ou cinq directeurs de service qui devraient les accompagner dans la mise en œuvre du projet olympique. Là encore, l’ancien champion olympique de ski acrobatique (à Albertville, en 1992) devra obtenir l’assentiment des parties prenantes des Jeux d’hiver 2030. Au vu des contretemps dans la nomination de Cyril Linette, ce ne sera pas la moindre des difficultés pour l’ancien roi des bosses de convaincre les différents acteurs des Alpes françaises.

Parallèlement, il lui faudra avancer au plus vite sur deux des dossiers les plus urgents dans l’organisation des Jeux d’hiver 2030 : la carte des sites et le budget. Promise pour le 23 juin, la première devrait être rendue publique d’ici à la fin de l’été, le temps de recueillir les conclusions des études techniques lancées. Le budget, lui, dépend intimement de la carte des sites, comme l’a rappelé la ministre des sports, Marie Barsacq, lors de l’inauguration de la Solideo, lundi 14 avril. Avec une contrainte forte : ne pas dépasser l’enveloppe des deux milliards d’euros impartie à l’organisation des Jeux dans les Alpes françaises.