Les États-Unis s’apprêteraient à désigner les gangs en Haïti comme des organisations terroristes, a rapporté le Miami Herald.
Selon le Miami Herald, le Département d’État américain envisage de classer les chefs et membres de la coalition de gangs Viv Ansanm, ainsi que ceux du groupe armé Gran Grif, actif dans la région de l’Artibonite, soit comme organisations terroristes étrangères, soit dans une catégorie moins sévère : celle de terroristes mondiaux spécialement désignés (Specially Designated Global Terrorists).
Une telle désignation élargirait la juridiction américaine à toute personne apportant un soutien aux gangs, qu’il s’agisse de trafiquants d’armes, de munitions ou encore de fonctionnaires haïtiens les finançant. Toute personne reconnue coupable d’avoir aidé les groupes armés pourrait ainsi être poursuivie sous des lois antiterroristes, s’exposant à des sanctions beaucoup plus sévères.
« Pendant trop longtemps, les complices des gangs brutaux d’Haïti, aux États-Unis, en Colombie et ailleurs, ont bénéficié d’une impunité totale. Ils devront désormais faire face aux conséquences pénales de leur soutien matériel au terrorisme », a déclaré un haut responsable du Département d’État américain au Miami Herald. « Cela inclut des cas où des chefs ou membres de gangs haïtiens pourraient se retrouver au CECOT, aux côtés de membres du MS-13 et du Tren de Aragua. »
Le CECOT, situé au Salvador, est la plus grande prison de haute sécurité d’Amérique latine.
Toujours selon le Miami Herald, une source bien informée a indiqué que la capture de certains chefs de gangs déjà inculpés aux États-Unis pourrait entraîner leur poursuite sur le sol américain. Toutefois, dans certains cas, comme celui de Johnson André, alias Izo, les autorités pourraient opter pour une autre stratégie : abandonner les poursuites fédérales afin de faciliter une expulsion rapide vers le Salvador, comme cela a été fait avec des membres du MS-13 arrêtés en Virginie.
Cette désignation représenterait un tournant dans la politique américaine envers Haïti. Elle conférerait aux autorités américaines de nouveaux outils pour enquêter, poursuivre et sanctionner les groupes criminels transnationaux.
La désignation des États-Unis suivrait celle de la République Dominicaine. En février, le Président Luis Abainader, a qualifié des membres de gangs d’« organisations terroristes », avertissant que tout membre du groupe pénétrant sur le territoire dominicain serait poursuivi, arrêté et jugé en vertu de la nouvelle loi antiterroriste. Il a également critiqué la communauté internationale pour sa réaction faible et lente.
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