Une maison détruite suite à la forte mousson, à Bayshonai Kalay (Pakistan), le 18 août 2025. AKHTAR SOOMRO/REUTERS De nouvelles trombes de pluies empêchent encore, lundi 18 août, les secours de sortir de la boue des dizaines de corps toujours ensevelis après un épisode extrême de mousson qui a tué près de 350 personnes dans le nord

De nouvelles trombes de pluies empêchent encore, lundi 18 août, les secours de sortir de la boue des dizaines de corps toujours ensevelis après un épisode extrême de mousson qui a tué près de 350 personnes dans le nord du Pakistan. Selon les autorités, près de 200 habitants des dizaines de villages sinistrés sont toujours portés disparus.
Mais depuis le début des opérations de sauvetage, la tâche des secouristes n’a fait que se compliquer. Vendredi, une mauvaise météo a fait s’écraser un hélicoptère du gouvernement du Khyber Pakhtunkhwa, la province la plus touchée par les pluies meurtrières avec plus de 320 morts, des dizaines de blessés et des dégâts qui pourraient priver des centaines de familles de maisons, d’écoles et de services publics probablement pendant des mois.
Les ennuis ne pourraient faire que commencer, préviennent les autorités, car les pluies vont encore s’intensifier ces deux prochaines semaines et la chaleur – typique de la mousson d’été – reste importante, faisant redouter développement des bactéries et épidémies alors que l’eau stagnante est chaque année synonyme de vague de dengue au Pakistan.
Mais acheminer l’aide sera compliqué, comme un haut responsable de l’Autorité de gestion des catastrophes du Khyber Pakhtunkhwa l’explique. « Les routes alternatives dessinées pour accéder aux villages escarpés viennent d’être elles aussi emportées par les pluies » et « le département de météorologie anticipe de nouvelles crues subites jusqu’à jeudi ».
Une mousson d’une « intensité particulière »


La région voisine du Gilgit-Baltistan a déjà vécu il y a une semaine ce retour de bâton : sept volontaires y ont été tués et six autres blessés, ensevelis sous une coulée de boue alors qu’ils tentaient de raccorder leur village de montagne au réseau d’eau endommagé par des crues subites trois semaines plus tôt.
Car si la mousson a été particulièrement meurtrière ces derniers jours, elle a commencé fin juin. Selon les autorités, elle a tué depuis lors plus de 650 personnes, dont une centaine d’enfants, avec une « intensité supérieure cette année de 50 à 60 % par rapport à l’année dernière ». Au moins 60 victimes ont aussi été recensées dans le Cachemire administré par l’Inde.
Les grandes inondations de 2010 puis de 2022 n’ont fait que renforcer l’inquiétude des 255 millions de Pakistanais, qui voient les phénomènes climatiques extrêmes se multiplier. Le pays, l’un des plus vulnérables aux effets du changement climatique au monde, voit ainsi se succéder au fil des saisons inondations massives et meurtrières, explosions de lacs glaciaires et sécheresses inédites.
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