A Delme, en Moselle, la troisième vie de la synagogue, transformée en temple de l’art contemporain

A Delme, en Moselle, la troisième vie de la synagogue, transformée en temple de l’art contemporain

Le Centre d’art contemporain – la synagogue de Delme, en Moselle. ADAGP, PARIS, 2012/BERDAGUER & PÉJUS/OHDANCY PHOTOGRAPHE « C’est incroyablement beau, n’est-ce pas ? », s’extasie Patricia Couvet, qui vient de prendre la direction du Centre d’art contemporain – la synagogue de Delme, en Moselle. De l’extérieur, la coupole et la façade ornée d’arcades et de colonnettes confèrent

Le Centre d’art contemporain – la synagogue de Delme, en Moselle.

« C’est incroyablement beau, n’est-ce pas ? », s’extasie Patricia Couvet, qui vient de prendre la direction du Centre d’art contemporain – la synagogue de Delme, en Moselle. De l’extérieur, la coupole et la façade ornée d’arcades et de colonnettes confèrent au lieu un parfum orientalisant. L’intérieur obéit, lui, aux caractéristiques du white cube, cette neutralité immaculée qu’affectionnent tant de plasticiens. A l’heure où les collectivités cherchent à donner une seconde vie aux anciens lieux de culte pour éviter qu’ils ne tombent en ruine, la reconfiguration de cette synagogue témoigne d’une mue plutôt réussie. La programmation, pointue, attire quelque 8 000 visiteurs par an, une fréquentation modeste mais guère négligeable dans cette commune sans charme particulier, d’un millier d’habitants.

Edifiée en 1881 durant l’annexion germanique de l’Alsace-Lorraine, dynamitée par les nazis, la synagogue est reconstruite après guerre de manière spartiate, faute de moyens. L’énorme coupole néomauresque d’origine, inspirée de celle de la grande synagogue de Berlin, est remplacée par un plus petit dôme. Dans les années 1970, le rythme des offices se ralentit. Les rangs des fidèles commencent à se clairsemer. En 1981, un siècle après sa construction, le Consistoire israélite de Moselle, qui en est le propriétaire, décide de la fermer. Pendant dix ans les projets de transformation s’enchaînent sans qu’aucun ne voie le jour. Jusqu’à ce qu’en 1993, la municipalité contracte un bail de 99 ans pour reconvertir l’ancien sanctuaire en temple de l’art contemporain.

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Roxana Azimi
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