Au Sénat de la République comme à la chambre des députés, la division persiste entre proches du pouvoir et opposants qui n’arrivent pas à s’entendre pour réaliser les séances de ratification de l’énoncé de politique générale du Premier ministre. Alors que le dollar gagne de plus en plus de valeur face à la monnaie locale, la politique semble avoir tout pris en otage, Haïti ne peut bénéficier de certains fonds provenant de la communauté internationale. La situation est alarmante, d’aucuns estiment que la balle est définitivement dans le camp du Parlement.
Après les deux séances perturbées au Sénat de la République par les 4 membres de l’opposition, les regards sont désormais fixés sur la chambre des députés où une forte majorité d’élus progouvernementaux veulent relever ce qui parait un défi, à savoir : ratifier la déclaration de politique générale du Premier ministre, Jean Michel Lapin.
Mais déjà, l’attitude des députés opposants face à la formation du cabinet ministériel laisse présager que tout ne va pas se passer comme une lettre à la poste, lors de la séance de ratification pour laquelle aucune date n’est encore retenue.
En fait, dans une récente correspondance adressée à Gary Bodeau, 13 députés désapprouvent la reconduction d’une quinzaine de ministres qui faisait partie du gouvernement Céant.
Exigeant eux aussi comme leurs collègues du grand corps que des modifications soient effectuées dans le nouveau cabinet ministériel, les opposants a la chambre basse prévoient, si rien n’est fait, d’utiliser tous les moyens légaux pour empêcher ce qu’ils appellent la violation de la Constitution et des lois de la République.
Même s’ils ne le disent pas, les députés de l’opposition pourraient, sans s’embarrasser de protocole, jouer aux trouble-fêtes lors de la séance de ratification de l’énoncé de politique générale de M. Lapin.
D’ailleurs, la perturbation des réunions parlementaires par des méthodes non conventionnelles est le propre des blocs minoritaires, en tout cas en Haïti.
La polémique et la division entre proches du pouvoir et les anti-gouvernementaux paralysent le fonctionnement normal du pays, tout comme l’insécurité qui fait rage dans certaines zones.
Parce que le pays n’est pas encore doté d’un gouvernement légitime et qu’un budget national n’est pas encore voté, la communauté internationale, se montre réticente à décaisser des fonds en faveur d’Haïti, allusion faite notamment au blocage du prêt concessionnel de 229 millions de dollars du FMI.
Alors que le dollar s’apprécie à un rythme exponentiel, les acteurs politiques semblent ne pas en faire grand cas.
Le pouvoir d’achat baisse de plus en plus, des entreprises incapables de survivre, effectuent des compressions ou ferment tout carrément leurs portes…
Tout se passe comme si de rien n’était pour nos politiciens. D’aucuns se demandent si les décideurs habitent une autre planète !