Plus de trois mois après sa nomination par le président Jovenel Moïse à la tête de la Primature, Jean-Michel Lapin n’arrive toujours pas à obtenir la sanction du Parlement après trois tentatives avortées de produire l’énoncé de sa politique générale au Sénat de la République.
A mesure que les jours passent, les chances de Jean-Michel Lapin s’amenuisent de plus en plus alors que le climat socio-politique se dégrade à un rythme effréné. Beaucoup d’observateurs avisés estiment que le Premier ministre nommé, face à son incapacité de mobiliser une majorité confortable dans les deux chambres du Parlement, doit faciliter la tâche au chef de l’Etat en se retirant volontairement en vue de la nomination d’un nouveau chef de Gouvernement pouvant débloquer la situation.
La détérioration du climat sécuritaire à travers le pays, notamment avec la réactivation des gangs armés, constitue entre autres l’une des conséquences de cette situation exceptionnelle à la Primature où le Premier ministre, chef du Conseil Supérieur de la Police nationale (CSPN), est incapable d’exercer son leadership afin de donner les orientations nécessaires et les ordres adéquats aux forces de l’ordre afin de mater la violence des rues et ramener la sérénité dans les familles haïtiennes.
Le maintien de Jean-Michel Lapin dans les conditions actuelles contribuera également à aggraver la situation socio-économique du pays. La Primature, sans un chef de file ratifié par le Parlement et investi de la légitimité nécessaire, ne pourra pas appliquer les politiques publiques susceptibles de permettre à l’appareil d’Etat d’œuvrer à l’amélioration des conditions de vie de la population. De plus, la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International (FMI), principaux bailleurs de fonds d’Haïti, ne cessent de conditionner leur apport financier à Haïti à l’installation d’un Premier ministre dans les règles de l’art qui saura prendre les engagements et adopter les mesures pour la bonne marche du pays.