Au Parlement, l’agitation habituellement constatée en période de ratification d’un Premier ministre tarde à etre au rendez-vous.
Au niveau du Sénat de la République, la position des sénateurs de l’opposition est tranchée en ce qui concerne le choix de Fritz William Michel qu’ils considèrent comme une provocation de la part de Jovenel Moïse. Mais jusqu’ici, les progouvernementaux font mystère de la décision qu’ils entendent faire valoir à l’égard du prétendant à la Primature.
Même cas de figure à la Chambre basse, où seuls les opposants donnent libre cours à leurs critiques vis-à-vis de l’occupant du Palais national qu’ils estiment n’être en mesure, depuis bien longtemps, de convoquer aucune force vive de la nation.
Au niveau de cette chambre également, les réputés proches du pouvoir en place ne font pas grand bruit.
Une semaine décisive s’ouvre au Parlement notamment pour les députés-opposants qui se réjouissent d’avoir gagné une grande bataille : la séance de mise en accusation du président de la République fixée au mercredi 7 aout,
Même si Jovenel Moïse n’a presque rien à craindre compte tenu de la complexité de la procédure, et fort de sa majorité, l’opposition dispose d’une arme pour faire passer le temps, donc empêcher que la séance de ratification soit programmée aussi rapidement que le veut le Palais national.
De plus, certains élus de la majorité non encore satisfaits du résultat des négociations détiennent le dossier de mise en accusation du président de la République comme moyen de faire pression sur l’Exécutif pour obtenir une plus grande part du gâteau. D’ailleurs, ce n’est pas sans raison que préséance soit accordée à la demande de l’Opposition.
Pas plus tard que jeudi dernier, le président de la République a appelé le Parlement à doter le pays d’un nouveau gouvernement pour répondre aux grands défis.
A l’évidence, l’appel du 58ème locataire du Palais national n’a pas fait écho au Palais législatif. Même si la commission devant examiner les pièces du Premier ministre nommé a été constituée, au niveau de la chambre basse, ce dernier a encore du temps devant lui pour peaufiner son énoncé de politique générale.
Il n’y a pas que l’appel de Jovenel Moïse qui soit sans effet sur les parlementaires. Le cri des économistes alertant sur le spectre d’une grave crise financière qui plane sur Haïti ne tombe pas dans les oreilles de nos élus qui, de plus en pkus, laissent l’impression d’être maîtres du temps.