Ratification du PM: Députés et sénateurs ont d’autres priorités

Ratification du PM: Députés et sénateurs ont d’autres priorités

Exactement 21 jours depuis qu’il a été nommé Premier ministre, Fritz William Michel n’attend aujourd’hui que l’invitation de la chambre des députés pour franchir la deuxième étape. En fait, plus de deux semaines après que le prétendant à la Primature eut déposé ses pièces à la chambre basse, sa déclaration de politique générale a déjà été élaborée.

Que contient le document ? Quelle est la priorité définie par Fritz William Michel ? Cet énoncé de politique générale s’échelonne-t-il sur combien de pages au total ?
Des questions qui demeurent pour l’heure sans réponse, puisque la source qui nous a confié que le Premier ministre nommé est prêt pour affronter les députés n’avait pas voulu aller plus loin dans les détails.

Toutefois, l’on sait aussi que toutes les pièces des membres du cabinet ministériel requises par la commission spéciale pour études sont disponibles.

Fritz William Michel est certes disposé et disponible mais les élus du peuple, ou du moins ceux de l’opposition, ont une toute autre préoccupation : la mise en accusation du président de la République dont la séance mise en continuation reprend ce lundi 12 août. L’issue de cette séance déterminera celle relative à la ratification du Premier ministre nommé pour laquelle aucune date n’est encore fixée.

A la réflexion, une question se pose : ratifier la déclaration de politique générale de Fritz William Michel est-ce une priorité pour le Parlement dans ses deux branches ? Rien n’est moins sur.

En fait, qu’est ce qui empêche le Sénat de s’approprier le dossier pendant que l’esprit des députés est tourné vers la mise en accusation du président de la République ? Le grand corps dispose des pièces de l’intéressé depuis le 31 juillet dernier. Pourquoi jusqu’ici, aucune commission n’a été formée en vue de les examiner ? Qu’en est-il de la majorité constituée de proches de Jovenel Moïse au Sénat ? Ne sont-ils pas convaincus de la nécessité de doter le pays d’un gouvernement ? Le désintérêt manifeste des sénateurs est-il politiquement motivé ?

Questions d’autant plus légitimes que le Sénat et la Chambre basse constituent deux institutions indépendantes dont le travail de l’un n’entrave pas celui de l’autre.

Du train où vont les choses au Corps législatif, le prétendant à la Primature semble avoir du temps pour présenter, quand le temps viendra, un document revu, corrigé et augmenté. Députés et sénateurs font passer le temps, alors que le président de la République ne donne aucun signe de sa volonté de permettre à son Premier ministre nommé de trouver la bénédiction des parlementaires. Tant au Palais législatif qu’au Palais national, le jeu n’est pas trop clair !