Que veulent réellement les députés qui souhaitent interpeller le Premier Ministre Lafontant ?

Que veulent réellement les députés qui souhaitent interpeller le Premier Ministre Lafontant ?

La demande d’interpellation introduite au bureau de la chambre basse par un groupe de 16 députés de l’opposition contre le Premier Ministre Jack Guy Lafontant s’apparente à un acte de déstabilisation du Gouvernement constitutionnel. Il s’agit plus que tout d’une tentative désespérée de saper les bases du pouvoir du président Jovenel Moïse qui maintient le cap sur la réalisation de projets importants pour le développement du pays dont l’interconnexion des communes et l’électrification du territoire.

Cette action est d’autant plus tendancieuse qu’elle intervient dans un contexte où les bailleurs de fonds internationaux et les organismes multilatéraux négocient avec le gouvernement haïtien pour permettre à Haïti de régler certains problèmes liés aux faiblesses de son économie. Récemment encore, la Banque Mondiale vient d’accorder un appui budgétaire de 90 millions de dollars au gouvernement Lafontant pour encourager les efforts de celui-ci pour assainir les finances publiques et conduire certains projets clés. Dans cette optique, les bailleurs de fonds viennent d’accorder un prêt de 150 millions de dollars au régime en place pour lui permettre de conduire à terme son project d’électricité 24/24.

La décision de ces parlementaires de renvoyer le Premier Ministre Lafontant est une réponse en règle par ailleurs face au dernier remaniement opéré au sein du gouvernement. Alors qu’ils s’attendaient à une séparation de postes au profit de leurs différents secteurs politiques, le président Jovenel Moïse a refusé de faire leur jeu en faisant un réaménagement en tenant compte de ses propres besoins pour la bonne marche de l’équipe.

Comme ce fut le cas lors des tractations de fin 2014 pour chasser l’ancien Premier Ministre Laurent Lamothe de la Primature, l’objectif de ce groupe de députés n’est autre que de ralentir l’élan du Chef de l’Etat et de compromettre les projets déjà en cours à travers le pays afin de faire échouer sa présidence au bénéfice d’agendas politiques inavouables.