Prévoyant, le recteur de l’Université d’Etat d’Haïti avait tenté de dissiper tout doute autour de l’aboutissement du protocole d’accord signé entre le rectorat de l’UEH et le Gouvernement haïtien, le jeudi 17 mai dernier, portant sur la réforme de cette institution.
Une démarche qui se révèle apparemment vaine. Fritz Deshommes n’est même pas parvenu à gagner la confiance des étudiants.
La rédaction de Haïti 24 a interviewé des étudiants issus de plusieurs entités de l’UEH autour de ce contrat-plan.
Sur la cour de la faculté de Droit et des Sciences Economiques des étudiants s’attroupent, livrant leurs commentaires sur des sujets divers. Cependant, questionnés sur le récent accord signé entre le Gouvernement qui vise entre autres à fournir aux étudiants des assurances médicales, des bourses d’excellence, des crédits préférentiels, des stages, des programmes d’initiation à l’emploi et des programmes d’intégration des diplômés, ils disent ne pas avoir été informé de cette mesure.
”On est exclu de cette décision”, regrettent-ils.
Pourtant, des étudiants de cette entité, certains de la FASCH et de l’IERRAH ont souvent manifesté dans les rues afin d’exiger ces changements au sein de l’UEH.
À la faculté des sciences Humaines, des étudiants sont un peu plus imbus de cette mesure. Mais, ils ne sont pas enthousiasmés d’en parler. L’un des étudiants rencontrés sur la cour de la FASCH qui dit avoir été informé de ce protocole d’accord par voie de presse salue l’initiative.
”L’entrée en vigueur de ce contrat-plan serait bénéfique pour les étudiants, cela éviterait notamment des mouvements de protestation qui interrompent la formation des apprenants, au sein de la faculté”, se réjouît-il.
Toutefois, l‘étudiant dit espérer que cette initiative ne sera pas un show médiatique de plus.
Edens Valescot Saint Louis, étudiant en Sciences politiques à IERRAH, est beaucoup plus sceptique. Il était prêt à parier que ce contrat-plan n’ira nulle part que dans les tiroirs. Le futur politologue se remémore des nombreux contrats signés antérieurement entre les responsables de l’UEH et d’autres entités dans la perspective de moderniser ou de réformer l’UEH. Pour preuve, Saint-Louis avance l’exclusion des étudiants dans ce processus.
Il prône le dialogue entre les responsables de l’UEH et les étudiants afin de définir un plan de sauvetage pour les 11 entités de l’UEH.
”La question de réforme de l’UEH est une blague”, selon Ralph Desilus, étudiant en sociologie à la faculté des Sciences Humaines qui s’appui sur le fait qu’un groupe de personnes puissantes dans le pays ont l’intérêt à maintenir le statu quo.
”Ils font leur beurre dans le malheur du pays”, a lancé perplexe l’étudiant.
”Ces gens ne veulent pas que l’Université soit réformée, car cela aboutirait à coup sur au développement”, ajoute t-il.
”Ce groupe de gens puissants travaille au profit de la puissance impérialiste”, a t-il tempêté avant de se sauver pour aller suivre le cours d’Alain Jean, sociologue, professeur à l’UEH.
Soulignons que le recteur Fritz Deshommes a prévu de mettre en place dans un délai d’un mois, un comité bilatéral de suivi de 9 membres entre le rectorat de l’UEH et le Gouvernement qui assurera l’application de ce contrat-plan, conformément aux articles 15 à 22 traitant des modalités de mise en œuvre.