Lors de la 48ème Assemblée générale de l’Organisation des États Américains, Haïti s’est abstenue de voter en faveur de la suspension du Vénézuela de l’OEA.
D’aucuns estiment logique et pragmatique la position fixée par la Première République noire.
Les raisons de cette abstention qui semble irriter les États-Unis sont avant tout historiques.
L’oncle Sam qui se veut le gendarme du monde mène une campagne de dénigrement sans merci contre le gouvernement bolivarien qu’il juge antidémocratique et arbitraire.
En effet, les États-Unis auraient voulu qu’Haïti vote pour l’exclusion du Vénézuela de l’Organisation hémisphérique.
C’est pourquoi, quelques minutes après la tenue de l’Assemblée générale, le sénateur républicain de la Floride, Marco Antonio Rubio, a proféré une menace à peine voilée à l’encontre d’Haïti.
”Nous allons continuer d’aider le peuple d’Haïti. Mais comme je l’avais prévenu il y a plus d’un an, le refus du Gouvernement haïtien de condamner les crimes du régime de Nicolas Maduro commence à avoir, malheureusement, des impacts sur ses relations avec les États-Unis”, a écrit le sénateur Rubio sur son compte Twitter.
Les États-Unis dont l’investissement en Haïti est considérable aimeraient que le Gouvernement haïtien se comporte en mouton de parnurge.
C’est-à-dire, le gouvernement américain veut qu’Haïti le suive dans ses choix les plus absurdes comme dans ses logiques les plus rationnelles.
L’abstention d’Haïti est diplomatiquement raisonnable parce que les coopérations que le pays entretient avec les États-Unis et le Vénézuéla ont, à quelques rares exceptions près, un même niveau d’importance.
Les relations historiques séculaires des gouvernements haïtien et bolivarien, ajouté à cela le programme Petrocaribe, constituent les motifs du comportement d’Haïti à l’égard du Vénézuéla malgré la forte pression américaine.
La volonté des États-Unis de parvenir à provoquer l’effondrement total du chavisme est quasi-obsessionnelle.
Par amitié, par reconnaissance, voire par respect à la mémoire de Hugo Chavez, Haïti doit choisir l’équilibrisme, le pragmatisme plutôt que de s’enfouir dans le panurgisme comme le veulent les États-Unis.
À la droite d’Haïti se trouve l’oncle Sam, à sa gauche se tient Simon Bolivar. Loin d’être dans l’embarras du choix, Haïti n’a qu’à opter pour le juste milieu.
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