A Maseru, capitale du Lesotho, le 30 mars 2020. Bien que le pays ne soit pas encore touché par la pandémie de coronavirus, le premier ministre Thomas Thabane a décidé d’un confinement de vingt-cinq jours. MOLISE MOLISE/AFP Cinq Etats africains figurent parmi les rares pays au monde à n’avoir encore déclaré aucun cas de contamination au
A Maseru, capitale du Lesotho, le 30 mars 2020. Bien que le pays ne soit pas encore touché par la pandémie de coronavirus, le premier ministre Thomas Thabane a décidé d’un confinement de vingt-cinq jours. MOLISE MOLISE/AFP
Cinq Etats africains figurent parmi les rares pays au monde à n’avoir encore déclaré aucun cas de contamination au coronavirus : le Lesotho, le Malawi, Les Comores, Sao Tomé-et-Principe et le Soudan du Sud. Le Burundi est sorti de la liste, mardi soir 31 mars, après l’annonce par son ministre de la santé de deux premiers cas de Covid-19 dans le pays qui se disait jusqu’alors « protégé par la grâce de Dieu ».
La pandémie qui affecte la planète a frappé presque tous les pays, à l’exception d’une poignée de petites îles isolées, du Yémen en guerre et de la très fermée Corée du Nord.
En Afrique, certains de ces pays attribuent leur bonne fortune à leur isolement. D’autres voix relèvent que l’absence de cas est sans doute liée à la faiblesse des moyens mis en œuvre pour le dépistage.
Autoconfinement
L’archipel des Comores, situé dans l’océan Indien entre Madagascar et le Mozambique, n’a toujours détecté aucun cas, selon le ministère de la santé. Le docteur Abdou Ada, un généraliste de Moroni, se demande si ce n’est pas lié au traitement de masse à base d’artémisine utilisé aux Comores contre le paludisme. « Je me permets de croire que le traitement antipaludéen de masse explique le fait que les Comores sont, pour l’instant du moins, épargnées par le Covid-19. Il s’agit d’une conviction personnelle qu’il faut confirmer scientifiquement », a-t-il avancé.
Le Lesotho, même s’il n’a recensé pour l’heure aucun cas positif, est entré lundi en période de confinement national de vingt-cinq jours. Le petit royaume d’Afrique australe d’un peu plus de 2 millions d’habitants n’avait jusqu’à la semaine dernière ni test, ni centre de dépistage… Il a reçu le 26 mars ses premiers kits grâce au milliardaire chinois Jack Ma. Les autorités ont rapporté 8 cas suspects. Les premiers résultats sont attendus très prochainement.
Le gouvernement du Malawi assure que s’il n’a enregistré aucun cas, ce n’est pas parce qu’il n’est pas capable de procéder à des tests. « Nous avons des tests et nous testons », a affirmé le porte-parole du ministère de la santé, Joshua Malango. La doctoresse Bridget Malewezi a déclaré à l’AFP que même si le pays n’est « pas prêt à 100 % », il se prépare en vue de l’arrivée du virus, qu’elle juge inéluctable. « La plupart des gens pensent que ça arrivera ici aussi à un moment ou un autre », a-t-elle estimé. Le Malawi a demandé aux personnes arrivant de l’extérieur de se mettre d’eux-mêmes en quarantaine, ce qui selon Mme Malewezi a aidé le pays « à se protéger ».
L’archipel de Sao Tomé-et-Principe, dans l’océan Atlantique, n’a recensé aucun cas, tout simplement parce qu’il n’est pas en mesure de mener des tests, a indiqué la représentante de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le pays, Anne Ancia. Toutefois, « nous continuons nos préparations », a-t-elle ajouté, en précisant qu’une centaine de personnes de retour de pays sensibles avaient été placées en quarantaine. Avec seulement quatre lits en réanimation pour une population de 200 000 personnes, le pays doit absolument empêcher le virus de se propager. Il a déjà fermé ses frontières, malgré l’importance du tourisme pour l’économie locale.
Enfin, le Soudan du Sud, qui figure parmi les Etats les plus pauvres du monde, n’aurait pas encore été touché par l’épidemie. Pour le docteur Angok Gordon Kuol, l’un des responsables de la lutte contre le coronavirus au ministère de la santé, si le pays n’a enregistré aucun cas, c’est aussi parce qu’il n’a « pas un fort trafic aérien ». Mais les autorités s’inquiètent du nombre de travailleurs humanitaires étrangers qui sont dans le pays et ont pu y revenir ces dernières semaines. Par ailleurs, le pays est entouré de pays touchés par le virus et n’est pas en mesure de fermer de manière étanche ses frontières. Le gouvernement du pays, qui peine à sortir d’une guerre civile commencée en décembre 2013, ne cache pas manquer d’à peu près tout. M. Gordon estime que le pays est capable de tester un maximum de 500 personnes. Le Soudan du Sud a fermé les écoles et interdit les événements sportifs, religieux et politiques, ainsi que les mariages et funérailles. Il a aussi suspendu les vols internationaux et les commerces non essentiels ont été fermés.
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