Kim Jong-un « en danger grave après une intervention chirurgicale » ? La Corée du Sud est sceptique

Kim Jong-un « en danger grave après une intervention chirurgicale » ? La Corée du Sud est sceptique

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, sur une photo distribuée le 12 avril par l’agence de propagande KCNA. AP La vie suit son cours en Corée du Nord et rien d’anormal n’y a été observé. Le gouvernement sud-coréen apparaissait dubitatif, mardi 21 avril, après les affirmations de CNN sur l’état de santé du dirigeant nord-coréen, Kim

Le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un, sur une photo distribuée le 12 avril par l’agence de propagande KCNA. AP
La vie suit son cours en Corée du Nord et rien d’anormal n’y a été observé. Le gouvernement sud-coréen apparaissait dubitatif, mardi 21 avril, après les affirmations de CNN sur l’état de santé du dirigeant nord-coréen, Kim Jong-un. Citant une source au sein de l’administration américaine, la chaîne d’information signalait que Washington « étudie des informations » selon lesquelles M. Kim « pourrait être en danger grave après une intervention chirurgicale ».
La veille, un site spécialisé basé à Séoul, Daily NK, avait expliqué, en citant une source en Corée du Nord, que M. Kim avait subi le 12 avril une intervention au cœur dans un hôpital du comté de Hyangsan, au nord de Pyongyang. Le leader récupérerait dans une résidence proche de l’établissement spécialisé dans les soins à la famille dirigeante. Les médecins auraient regagné la capitale car Kim Jong-un se rétablissait.
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« Nous n’avons rien à confirmer sur les rumeurs concernant les problèmes de santé du dirigeant Kim Jong-un, signalés par certains médias. Aucun mouvement particulier n’a été signalé en Corée du Nord », a réagi Kang Min-seok, le porte-parole de la présidence sud-coréenne. Les ministères de la défense et de l’unification ont refusé de commenter. Les services de renseignement doutent des informations données.
Pas d’hommage à Kim Il-sung

Une ancienne source du renseignement américain a de son côté confirmé au site spécialisé NK News que les Etats-Unis « surveillaient de près » la santé de Kim Jong-un, mais qu’il fallait rester prudent sur les informations données.
Les spéculations sur son état de santé ont pris de l’ampleur après le 15 avril, jour du 108e anniversaire de son grand-père, Kim Il-sung (1912-1994), le fondateur de la République populaire démocratique de Corée (RPDC, nom officiel de la Corée du Nord). Kim Jong-un n’aurait pas rendu le traditionnel hommage à Kim Il-sung au palais du Soleil Kumsusan. « C’est impensable en temps normal, car c’est l’événement politique le plus important pour le régime nord-coréen, dynastique et stalinien », estime Cheong Seong-chang, chercheur à l’institut sud-coréen Sejong.
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La dernière apparition publique de Kim Jong-un remonte au 11 avril, quand il a présidé une réunion du bureau politique du Parti du travail au pouvoir, appelant à « des mesures nationales strictes » contre le coronavirus.
Une « disparition » en 2014

L’agence de presse officielle nord-coréenne, KCNA, signale par ailleurs, le 12 avril, sa visite d’une base aérienne de l’ouest du pays. Selon l’agence, il aurait adressé, le 20 avril, ses « chaleureuses félicitations et salutations de camarade » au président cubain, Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, à l’occasion de son 60e anniversaire. D’après NK News, les médias locaux signalent les activités du leader le lendemain du jour où elles sont organisées.
« Il a vraisemblablement un problème de santé, mais ce n’est pas grave », estime Cheong Seong-chang. Son embonpoint et son tabagisme alimentent régulièrement des rumeurs sur son état. Il avait « disparu » quarante jours en septembre-octobre 2014. Il était réapparu avec une canne et, quelques jours plus tard, les services de renseignement sud-coréens affirmaient qu’il avait été opéré de la cheville.
Pendant ses quarante jours d’absence, rappelle NK News, un message avait circulé, laissant penser qu’il était en état de « mort cérébrale » après une intervention ratée. La même rumeur a de nouveau commencé à circuler le 18 avril.
Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance) Haiti24