La pandémie causée par le nouveau coronavirus, apparu il y a quatre mois en Chine, prend chaque jour un peu plus d’ampleur dans le monde : humainement, avec des bilans toujours très élevés dans beaucoup de pays, malgré un confinement qui concerne désormais 4,5 milliards de personnes dans plus d’une centaine de pays ; économiquement,
La pandémie causée par le nouveau coronavirus, apparu il y a quatre mois en Chine, prend chaque jour un peu plus d’ampleur dans le monde : humainement, avec des bilans toujours très élevés dans beaucoup de pays, malgré un confinement qui concerne désormais 4,5 milliards de personnes dans plus d’une centaine de pays ; économiquement, avec des centaines de milliers d’entreprises à l’arrêt et une crise sociale qui s’annonce catastrophique.
« L’un des plus grands dangers auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui est la complaisance », a dit le patron de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, qui redoute tout particulièrement un relâchement dans les mesures préventives. « Ce virus nous accompagnera pendant longtemps », a-t-il prévenu.
Selon la dernière comptabilisation de l’Agence France-Presse (AFP), mercredi 22 avril, plus de 180 000 personnes sont mortes des suites du Covid-19 dans le monde, et plus de 2,5 millions de cas ont été diagnostiqués. Rien qu’en Europe, le virus a fait au moins 112 855 morts, soit près de deux tiers des décès enregistrés.
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En Europe, la perspective d’un déconfinement progressif
La question du déconfinement se pose notamment en Europe, où plusieurs pays ont mis en place des mesures restrictives depuis parfois plus d’un mois pour tenter d’endiguer la pandémie. Parmi les pays les plus frappés, des signes positifs apparaissent, comme des bilans humains quotidiens moins lourds et une moindre tension dans le système hospitalier.
En Espagne, 435 morts ont été recensés entre mardi et mercredi, un chiffre qui a augmenté légèrement pour le deuxième jour d’affilée et qui porte le total des décès à 21 717, a annoncé le ministère de la santé. Un confinement général extrêmement strict restera en vigueur jusqu’au 9 mai ?
En Italie, le nombre de morts s’élève à 25 085, mais le nombre de nouvelles infections augmente bien plus lentement, selon le ministère de la santé, qui assure que la plupart des personnes contaminées sont désormais isolées. Le pays prépare un lent déconfinement, à partir du 3 mai.
Le Royaume-Uni a enregistré 759 nouveaux décès à l’hôpital, portant à 18 100 morts le bilan total (sans compter les décès en maisons de retraite). Le confinement instauré le 23 mars a été prolongé d’au moins trois semaines mais le gouvernement reste flou sur ce qu’il se passera après.
Pourtant, la perspective d’un déconfinement progressif se rapproche dans d’autres pays, en Europe comme en Asie, avec des mesures de « distanciation sociale » qui resteront obligatoires :
en Allemagne, où certains commerces ont rouvert, le port du masque sera obligatoire. Bars, restaurants, lieux culturels demeurent fermés. Ecoles et lycées rouvriront progressivement ;
la Finlande s’apprête à autoriser, à partir du 13 mai, les réunions publiques rassemblant moins de 500 personnes ;
le Vietnam, qui n’a aucun décès officiel à déplorer et moins de 300 cas recensés, relâche peu à peu sa politique stricte de quarantaine et de suivi des personnes.
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L’immigration suspendue vers les Etats-Unis, où l’épidémie a tué plus de 46 500 personnes
Avec plus de 46 500 décès, dont plus de 1 700 dans les dernières vingt-quatre heures, le pays affiche le plus lourd bilan humain au monde. Il dénombre aussi plus de 826 000 cas de patients atteints du Covid-19, selon le comptage de l’université Johns Hopkins, qui fait référence.
Pourtant, dans les Etats encore sous ordre de confinement, quelques centaines d’Américains multiplient depuis plusieurs jours les manifestations pour appeler à une levée des mesures de restriction, au nom de leur liberté individuelle et pour relancer l’économie. Sur la même longueur d’onde, Donald Trump a signé mercredi un décret suspendant temporairement l’immigration aux Etats-Unis, qui ne délivreront plus de cartes vertes pendant deux mois, afin, dit-il, de protéger les salariés américains.
Cette suspension, d’une durée initiale de soixante jours, vise à faire en sorte que les Américains au chômage « soient les premiers servis en matière d’emplois au fur et à mesure que notre économie rouvrira ». Contrairement à ce qu’il avait initialement laissé entendre, la suspension ne s’appliquera pas aux visas de travail temporaires, mais aux seules cartes vertes qui offrent le statut de résident permanent.
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De plus en plus d’études sur le coronavirus, et d’essais pour trouver un vaccin
Eric Gaillard / REUTERS
Il y a quatre mois, le monde entier ignorait l’existence du nouveau coronavirus SARS-CoV-2. Depuis, plus de 180 000 personnes dans le monde y ont succombé, sans que l’on sache encore grand-chose de cet ennemi redoutable.
Pour la première fois en France, deux études publiées jeudi par l’Institut Pasteur, lèvent un coin du voile sur sa diffusion « sauvage », avant la mise en place du confinement, le 17 mars. Parmi les découvertes significatives : 17 % des personnes infectées n’avaient pas présenté de symptômes.
Au Royaume-Uni, le gouvernement a annoncé le lancement d’une vaste étude sur la propagation du coronavirus et le développement d’anticorps dans la population, qui pourra impliquer jusqu’à 300 000 personnes dans les douze prochains mois. « Cette étude aidera à améliorer la compréhension du taux actuel d’infection et du nombre de personnes qui sont susceptibles d’avoir développé des anticorps contre le virus », a expliqué le ministère de la santé. Les premiers résultats seront connus dès le début du mois de mai.
La course mondiale à l’élaboration d’un vaccin, à laquelle participent toutes les nations et tous les grands laboratoires et firmes pharmaceutiques, a été relancée avec l’accord donné par l’autorité fédérale allemande chargée de la certification des vaccins à un essai clinique sur les humains par le laboratoire BioNTech, sis à Mayence, en lien avec le grand groupe pharmaceutique américain Pfizer.
Actuellement, cinq projets de vaccin dans le monde en sont aux essais sur des humains, mais la mise au point d’une formule efficace et sûre ne devrait pas prendre moins de douze à dix-huit mois, estiment les experts.
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Le Monde