AFP
Cinq ans jour pour jour après qu’il a décidé de remettre « son mandat à disposition », l’ex-président de la Fédération internationale de football (FIFA) Sepp Blatter a été partiellement blanchi par la justice suisse. Selon nos informations, l’ex-patron suisse du football mondial (1998-2015) a été avisé, mardi 2 juin, que l’enquête le visant depuis 2015 pour un contrat controversé signé en 2005 avec l’Union caribéenne de football (UCF) était close par le ministère public de la Confédération helvétique (MPC), selon une ordonnance de classement en date du 22 mai.
« C’est une belle journée, le classement de l’enquête est officiel », confie au Monde Sepp Blatter, 84 ans. Contacté, son avocat, Lorenz Erni, n’a pas souhaité faire de commentaire. Pour sa part, le MPC a confirmé au Monde le classement de cette enquête.
Le 10 avril, Le Monde avait révélé que le parquet suisse avait annoncé, en mars, par courrier, à M. Blatter sa volonté de classer l’un des deux volets de la procédure pénale ouverte contre lui, en septembre 2015, pour « des soupçons de gestion déloyale et abus de confiance ».
Cette enquête concerne la signature, en 2005, par M. Blatter d’un « contrat défavorable à la FIFA » – et résilié par la Fédération en 2011 – qui octroyait les droits télévisés des Mondiaux 2010 et 2014 à l’Union caribéenne de football (UCF), dirigée alors par le Trinidadien Jack Warner, suspendu à vie par la FIFA et inculpé pour corruption par la justice américaine.
Le 29 avril, l’affaire a été relancée lorsque l’agence Associated Press a fait état d’un rapport à charge de la police helvétique, dont les conclusions indiquent « clairement que les soupçons [de gestion déloyale et d’abus de confiance] du MPC à l’encontre de M. Blatter en 2015 étaient bien fondés ».
Dans le résumé de ce rapport, auquel Le Monde a eu accès, la police fédérale reproche notamment à M. Blatter « d’avoir accepté que M. Warner s’enrichisse illicitement aux dépens de la FIFA » en annulant notamment, en 2011, une dette de 3,78 millions de dollars de l’Union caribéenne, au préjudice de la FIFA.
Le 2 mai, la FIFA a indiqué au Monde qu’elle a « déposé des demandes officielles au ministère public de la Confédération helvétique, insistant fortement » pour que l’enquête pénale visant son ancien dirigeant « se poursuive ». Elle n’a pas eu gain de cause. L’instance dispose de dix jours pour affaire appel de la décision du MPC de clore l’enquête auprès du tribunal pénal fédéral de Bellinzone.
Il vous reste 36.92% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.
Ap Haiti24