Le gouvernement défend le code pénal

Le gouvernement défend le code pénal

Après une vague de contestations, le gouvernement haïtien a décidé de défendre le nouveau code pénal que le président de la République a publié par décret le 24 juin dernier.

Le gouvernement est sans équivoque: ce texte de loi a été mésinterprété. « Une fois le décret publié, on fait dire au document tout ce qu’il n’est pas. On a référé des articles au document qui n’y sont pas inscrits ; on a introduit des concepts au document pour prendre des positions dans l’espace publique qui n’existent pas. Ils ne sont pas nombreux les personnes à dire ce que c’est que le document réellement. Il est temps pour le pouvoir en place de faire le point », a dit le secrétaire d’Etat a la communication, Eddy Jackson Alexis, ce jeudi 15 juillet.

C’est en ces termes que M. Alexis a introduit la Ministre à la Condition Féminine et aux Droits des Femmes qui a également défendu le code pénal rejeté par plusieurs secteurs de la vie nationale, affirmant que Jovenel Moïse tente de légaliser l’homosexualité à travers ce texte de loi. La titulaire du MCFDF rejette d’un revers de main ces allégations et toutes celles qui font croire que le décret est ‘’immoral’’.

Soulignant la nécessité de modifier le code pénal en vigueur, exécutoire depuis 1835, madame Monpremier applaudit des deux mains le traitement de certains dossiers dans ce code notamment sur le viol, l’agression sexuelle, la majorité pénale et la discrimination.

Pour le viol, Me Monpremier salue les avancées majeures du nouveau décret. Le viol est clairement défini dans ce document ainsi que la durée de peine minimale et maximale en lien avec cette infraction. Elle varie de 10 ans à perpétuité selon les circonstances aggravantes. ” Je ne pouvais ne pas signer ce code en conseil des ministres “, a dit Gishelaine Monpremier qui assume pleinement sa responsabilité dans ce dossier.

Si elle n’admet pas que le code pénal autorise le mariage gay, la ministre affirme que le président de la République veut les protéger dans les prévisions juridiques insérées dans ce texte. L’Etat est aussi là pour protéger les minorités, a-t-elle dit. La ministre estime que des gens ont induit le peuple en erreur. Le mariage est traité dans le code civil et n’est régulé par la loi pénale, a-t-elle relaté rappelant que le pays avait ratifié la convention de 1983 contre toutes formes de discrimination.

Revenant à la charge, le secrétaire d’État à la communication, Eddy Jackson Alexis, a rappelé que le Premier ministre haïtien a entamé une nouvelle série de dialogue avec des acteurs de la société civile qui auront à donner leur point de vue sur le nouveau code pénal qui entrera en vigueur dans 24 mois.