4 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë, la CNSA attire l’attention des autorités

4 millions de personnes en insécurité alimentaire aiguë, la CNSA attire l’attention des autorités

Dans son dernier rapport, fraîchement publié, la Coordination Nationale de la Sécurité Alimentaire (CNSA) a alerté les autorités sur la situation précaire des habitants. D’après les révélations du Cadre Intégré de Classification de la Sécurité Alimentaire, 4 millions de personnes vivent en insécurité alimentaire aiguë élevée, un chiffre qui a augmenté comparativement à l’année dernière. Ces personnes, souligne la CNSA, auront besoin d’une action urgente entre septembre à février 2021.

Le déclin économique dû à l’inflation, la détérioration du taux de change, la réduction des transferts de fonds, les faibles récoltes dues à une pluviométrie inférieure à la normale, ainsi que le passage de la Tempête tropicale Laura, sans oublier l’impact de la pandémie de Coronavirus sur l’économie des ménages dans le pays sont les principaux facteurs qui ont causé l’augmentation de l’insécurité alimentaire actuelle.

Toujours selon le rapport, une hausse d’environ 29 % de la valeur du panier alimentaire en juin 2020 en glissement annuel a été observé, affectant le pouvoir d’achat des ménages les plus pauvres. Aussi, “dans la période allant d’août 2020 à février 2021, 9% de la population analysée (905,471 personnes) est classé en phase 4 de l’IPC (Urgence) et 33% (3,083,497 personnes) en phase 3 de l’IPC (Crise) soit 42% de la population en besoin d’une action urgente. Pour la période projetée, allant de mars à juin 2021, 12% de la population analysée (1,156,915 personnes) est en phase 4 de l’IPC (Urgence) et 34% (3,198,820 personnes) en phase 3 de l’IPC (Crise) soit 46% de la population en besoin d’une action urgente pour la période de projection”, ont-ils noté.

Les zones les plus touchées et qui se retrouvent dans la phase 4 (urgence) sont notamment La Gonâve (Ouest HT01) et le Haut Nord-Ouest (Nord-Ouest HT02). Ces dernières méritent des actions urgentes des autorités étatiques, dans le cas contraire, cela peut entraîner des déficits de consommation alimentaire important à court terme et des taux de malnutrition aigüe très élevés. En outre, le reste du pays a été classé en phase de crise (Phase 3), néanmoins la situation requiert des actions rapides. La CNSA met les autorités en garde, expliquant que “si les facteurs déterminants ne sont pas traités de façon adéquate durant la période de validité de l’analyse, c’est-à-dire avant février 2021, la situation pourrait se dégrader davantage”.

Laika Mezil