Les partis politiques pullulent comme des champignons. Pour mieux jouer sur les émotions d’un peuple dont l’ignorance est programmée, certains s’affublent d’appellation guerrière comme EN AVANT de Jerry Tardieu, NOUPAREH de Ronsard St-Cyr. D’autres optent pour des noms, peu ou prou, à l’empreinte morale comme LÒD DEMOKRATIK de Jean Rennel Sénatus, AYITI AVAN de Garcia Delva, EGZANP NASYONAL de Wilot Joseph, ANTANT NASYONAL de Atoine Rodon Bien-aimé…
Dans la perspective des élections présidentielles notamment, les conseillers électoraux contestés doivent commencer à réfléchir sur le format, la dimension que devrait avoir la liste électorale. Qui sait? Pour les joutes électorales à venir, on passera d’une cinquantaine de candidats à la Présidence à une centaine, voire un millier si les partis et particules continuent de fleurir dans le champ politique en friche… En vérité, il nous faudra une liste électorale de la taille d’un drap de lit de 180×200 pour afficher les candidats à la magistrature suprême de l’État. La banalisation de la fonction présidentielle suit son petit bonhomme de chemin.
Le problème n’est pas tant la formation des partis politiques, mais plutôt la vacuité abyssale qu’ils incarnent pour la plupart. Dans ces partis politiques, très souvent, tout tourne autour d’un seul homme, la modernité n’y trouve pas de siège, pas d’adresse électronique, pas de site Internet, pas de local…, c’est le grand vide désertique.
Les partis politiques naissent en temps d’élections, meurent après l’investiture du président élu, pour ensuite renaître, souvent sous un autre nom, quand sonne l’heure de choisir au Palais national son prochain occupant.
Un million de partis politiques, une seule vision : le changement d’Haïti. Mais pourquoi est-il si impossible de doter Haïti, au mieux, de deux grands partis afin d’éviter le tiraillement, le gaspillage des énergies, ce qui ne peut qu’être bénéfique au pays?
Que l’on ne s’y méprenne pas, le vrai problème est qu’en Haïti c’est le boucher qui veut toujours faire cuire le pain.