Le dollar américain devient rare sur marché haïtien en dépit de l’injection de 24 millions de dollars effectuée par la Banque de la République d’Haïti, le 28 octobre et le 3 novembre dernier.
Ce lundi 9 novembre, la Banque de la République d’Haïti affiche 64,24 gourdes pour un dollar américain comme taux de référence. Au niveau de l’informel, le dollar américain s’achète à 64, 50 gourdes et est revendu à 66,50 gourdes. Le dollar devient de plus en plus rare et connait une hausse.
De l’avis de l’économiste Enomy Germain, le billet vert devient rare parce qu’il y a une catégorie de demanded qui ne trouve d’offres. Par exemple, des gens qui continuent d’épargner en dollars, des particuliers à la recherche de devises pour envoyer à l’étranger et les importateurs informels car l’injection de la BRH touche généralement les importateurs formels, explique-t-il.
En outre, monsieur Germain souligne que l’injection de la BRH ne règle pas la question du déséquilibre existant entre la quantité de dollars disponible dans le pays et celle dont on a besoin pour assurer la charge de l’exploitation annuelle. Le pays a besoin d’environ 5 milliards de dollars pour assurer l’exploitation, alors que les différentes sources de rentrée de dollars réunies (le transfert de la diaspora, l’exportation, le tourisme) sont évalués à 4 milliards 600 millions de dollars.
Avec l’adoption de la circulaire 114-2, l’Etat n’injecte pas une somme d’argent sur celle déjà en circulation mais de préférence décide que « 30 % de la contrepartie dollar des transferts payés en gourdes est répartie, sans majoration de coûts, à la BRH ». Cette mesure permet d’éliminer les anticipations négatives ; réduire l’impact du marché informel sur le taux de change. Mais elle ne pallie pas le problème de la disponibilité du dollar dans le pays, a-t-il renchéri.
« La BRH a fait 2 injections de 12 millions dollars américain en moins de 15 jours, sans résultats positifs car le dollar américain est devenu très rare et la gourde ne s’est pas vraiment appréciée contrairement aux attentes », a tweeté pour sa part l’économiste Eddy Labossière.
« La BRH doit changer de stratégie, celle actuelle est contre-productive », a-t-il déduit. Selon lui, la BRH doit alimenter en dollar américain les importateurs et ceux qui ont des créances en dollar américain d’abord et après seulement les banques, quand ce sera possible.