« AJI/Ansanm kont vyolans sou fanm ak tifi » est un projet lancé, ce jeudi 14 janvier 2020 qui vise à promouvoir la protection des femmes et des filles contre la violence, les abus et l’exploitation sexuelle en Haïti. Rendu possible grâce à un financement de l’ambassade américaine en Haïti, ce projet consiste d’abord en la production d’un cours audiovisuel interactif en créole afin de permettre aux jeunes, aux adolescentes en particulier, de mieux cerner le phénomène de la violence basée sur le genre et de la violence faite aux femmes et aux filles.
Ce projet s’étale sur plusieurs phases. Dans un premier temps, l’équipe produira le module de formation. Il s’agit d’un cours audiovisuel interactif avec des contenus originaux et attrayants qui puisse capter l’attention du jeune public auquel il est destiné à travers des modules de formation. Ensuite, des sessions de formation seront réalisées dans les dix établissements scolaires entre janvier et mars 2021.
Selon la coordonatrice générale, “AJI/Ansanm kont vyolans sou fanm ak tifi”, Me Winnie Hugo Gabriel, l’objet de ce projet est de toucher 500 jeunes d’horizons divers et variés. De plus, un concours de dissertation sera lancé, le 8 mars 2021, lors de la journée internationale des droits des droits de la femme, a-t-elle souligné.
Les dix gagnants seront désignés par un jury et ils seront primés et désignés « Jeunes ambassadeurs contre la violence faite aux femmes et aux filles en Haïti », lors d’une soirée spéciale qui sera organisée à l’occasion de la journée nationale du mouvement des femmes haïtiennes le 3 avril 2021 , précise la coordonnatrice générale.
Parallèlement, cette dernière a présenté un tableau sombre concernant l’ampleur du phénomène de la violence faite aux femmes et aux filles. Me Gabrielle rapporte que les statistiques disponibles confirment que les femmes et les filles haïtiennes sont en proie aux violences physiques, sexuelles, émotionnelles et psychologiques.
Certaines d’entre elles sont victimes de viols lors des conflits entre des gangs armés dans les quartiers populaires a-t-elle indiqué. À titre d’exemple, Me Winnie Hugo Gabrielle, informe que les données de l’EMMUS VI font état de 12% de la population féminine, dont environ 4% de filles âgées entre 15 à 17 ans ayant subi des violences sexuelles en Haïti.