En Haïti, chaque dernier dimanche du mois de mai, de manière traditionnelle, on fête les mamans. C’est généralement une période marquée par des gestes de rapprochement familial, de petits voyages vers les provinces pour visiter celles qui y vivent. Mais depuis plusieurs années, cette fête est célébrée dans un contexte de crises chroniques.
Un coup d’œil sur les réseaux sociaux laisse voir qu’il s’agit d’un jour spécial; ce 29 mai les mamans sont à l’honneur. Naturellement, le gouvernement, certaines associations féministes, ne rateront pas l’occasion pour faire leurs discours flatteurs, étalant les bonnes vertus des femmes haïtiennes, comme la coutume l’oblige. Même si, selon les constats, en réalité elles sont oubliées, délaissées.
La majorité des femmes haïtiennes ont
malheureusement du mal à trouver vraiment de bonnes raisons pour fêter, hormis la crise économique exacerbée par une inflation galopante, certaines d’entre elles éprouvent d’énormes difficultés à entreprendre leurs activités, à prendre soin de leurs progénitures, en raison de l’insécurité généralisée.
Une situation que paie au prix fort notamment nos «Madan Sara», les héroïnes, en raison de l’inaccessibilité de leurs zones d’activité, comme la Croix-des-bossales et la Croix-des-bouquets, entre autres, en raison des conflits entre les groupes armés.
Sans parler des centaines de familles qui ont dû déménager pour fuir la violence des gangs. Pour le reste du pays et ces femmes considérées comme le « poto mitan » de la famille, en la circonstance, au-delà des discours, des actions visant à améliorer leur situation seraient essentielles.
Esdra Jeudy