Pour la première fois de son histoire, Haïti fait face à une crise politique majeure multidimensionnelle. Aucun élu au niveau des pouvoirs exécutif et législatif, Ariel Henry est désormais le seul à conduire la barque nationale, sans opposition ni contrainte.

Patrice Dumont, Pierre François Sildor, Jean Rigaud Bélizaire, Gracia Delva, Denis Cadeau, Kedlaire Augustin, Joseph Lambert, Wanick Pierre Jean Marie Ralph Féthière et Rony Celestin ne peuvent plus siéger au Grand Corps.

En janvier 2020, le président d’alors, Jovenel Moïse avait, dans un tweet publié vers minuit, constaté la caducité du parlement. « Ce lundi 13 janvier 2020 ramène la fin de la 50e législature. Nous constatons la caducité du Parlement et nous prenons acte de ce vide institutionnel occasionné par le départ de la chambre des députés et des 2/3 du Sénat », avait tweeté l’occupant du Palais national qui allait être assassiné 18 mois plus tard, dans sa chambre à Pèlerin 5.

Dans son discours prononcé à l’occasion du 219e anniversaire de l’indépendance d’Haïti, le chef du gouvernement a annoncé la mise en branle cette année du processus électoral devant conduire à l’installation, en février 2024, du successeur de Jovenel Moïse au palais national.

Entre-temps, la réponse positive à la demande d’intervention en Haïti d’une force internationale formulée par le gouvernement tarde encore. Aucun pays ne veut, jusqu’à date, prendre le leadership de cette force multinationale dont la mission devrait tourner autour de la lutte contre les gangs armés qui continuent d’imposer leur loi dans les quartiers de la capitale et dans certaines villes de province.